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Épidémie de dengue aux îles Marshall : l’état d’urgence déclaré


Épidémie de dengue aux îles Marshall : l’état d’urgence déclaré
MAJURO, lundi 31 octobre 2011 (Flash d’Océanie) – Le gouvernement des îles Marshall a finalement déclaré, en fin de semaine dernière, un état d’urgence afin d’organiser une réponse rapide et efficace à une épidémie de fièvre hémorragique dengue (transmise par les moustiques) qui a vu, l’espace de quelques jours seulement, le nombre de cas dépistés passer d’une demi-douzaine à une soixantaine, en particulier dans la capitale Majuro et ses environs.
Pour faire face à cette situation, d’une ampleur encore jamais rencontrée, le gouvernement des îles Marshall entend s’appuyer sur l’aide technique et logistique émanant d’organisations internationales comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ainsi que sur les dispositifs sanitaires américains (pays associé aux îles Marshall).
L’accent devrai être mis en priorité sur le lancement rapide d’une campagne de sensibilisation des populations afin de rappeler la nécessité absolue de nettoyer les zones broussailleuses pouvant contenir des eaux stagnantes (dans de vieux pots ou de vieux pneus), gîtes privilégiés de prolifération des larves de moustiques vecteurs.
Depuis le dépistage du premier cas confirmé, mi-octobre 2011, ce serait ainsi, en l’espace de moins de deux semaines, une bonne soixantaine de cas qui serait apparue, selon les derniers bilans, à un rythme qualifié de sans précédent dans cet archipel qui n’a presque jamais connu cette maladie, à cette échelle.
Déjà, depuis le début de la semaine dernière, les autorités sanitaires ont fait monter en puissance leur dispositif d’information et de sensibilisation publiques.
Ce plan passe avant tout par des messages diffusés à la radio nationale, afin de rappeler les mesures élémentaires de prévention à observer, à commencer par un nettoyage systématique de toute zone, aux abords des résidences, pouvant contenir des eaux dormantes, environnement de prédilection pour la ponte et le développement des larves du moustique vecteur, l’Aedes Aegypti.
Les autres recommandations d’usage, en mode préventif, concernent l’utilisation recommandée de moustiquaires, de produits répulsifs (ambiants ou corporels), de vêtements couvrant les membres afin d’éviter la piqure des insectes vecteurs.
Les épidémies dans la région avaient jusqu’ici largement épargné les îles Marshall.
En revanche, elles avaient lourdement touché, entre autres, les collectivités françaises de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, ainsi que les îles Samoa ou encore Fidji.

Fidji touché tout récemment

Au cours des six premiers mois de 2011, par ailleurs, une soixantaine de cas de dengue a été recensée à Fidji autour d’un foyer situé près de la ville de Labasa (île de Vanua Levu, Nord de l’archipel). Dans cette région, le ministère de la santé avait aussi renouvelé ses consignes de vigilance à l’égard des populations et incité le public à nettoyer systématiquement les environs immédiats de leur domicile pour éliminer les gites larvaires potentiels.
En l’espace de moins d’une semaine, début juin 2011, une dizaine de nouveaux cas était apparue, à la faveur d’un épisode météorologique particulièrement pluvieux.
Les personnes souffrant de symptômes pouvant être apparentés à cette maladie, comme des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête, de la fièvre, des vomissements, des diarrhées, doivent immédiatement consulter un médecin, a rappelé Peni Namotu, porte-parole du ministère fidjien.
Les conseils d’usage, à titre préventif, ont aussi été renouvelées, y compris le vidage de tout récipient situé à l’extérieur (pneus, coupes, soucoupes, seaux) pouvant contenir de l’eau dormante, terrain de prédilection de la reproduction des larves.
Le conseil municipal de Labasa avait aussi dû prendre les devants en lançant une campagne quotidienne d’épandage d’insecticide à heures régulières (entre 15h30 et 18h30), en mode « ciblé », à savoir concentré sur les zones où les cas connus on déjà été détectés.
Mi-août 2010, à Fidji, le Dr Neil Sharma, ministre de la santé, avait déjà lancé une campagne d’envergure afin de prévenir la dengue, qui a frappé cet archipel à plusieurs reprises au cours des dix dernières années, provoquant des bilans saisonniers de plusieurs dizaines de victimes.
Selon le ministre, ce quinquennal « Plan Stratégique Contre la Dengue » (2010-2014) a aussi pour objectif de mettre Fidji en conformité avec les normes sanitaires internationales.
L’objectif de Fidji est, dans ce nouveau cadre, d’intensifier son réseau de veille sanitaire en s’appuyant sur un maillage des acteurs de l’archipel, public et privé confondus.
Depuis fin 2009, les autorités sanitaires fidjiennes redoutent l’apparition d’une nouvelle épidémie de la dengue, favorisée à la fois par le retour de conditions météorologiques particulièrement chaudes et humides, ainsi que le passage régulier de cyclones qui laissent derrière eux de vastes zones inondées et des marécages particulièrement prônes aux développement des moustiques vecteurs.
La dengue est une fièvre hémorragique dont les symptômes vont des douleurs musculaires et articulaires aux maux de têtes, aux nausées, à la fièvre, et pouvant aller jusqu'à l'hémorragie interne dans les stades les plus avancés de la maladie, qui peut dans certains cas se révéler mortelle.
Courant 2008, Fidji, ainsi que plusieurs États et territoires du Pacifique (dont la Polynésie française et Samoa), avaient connu une importante épidémie de dengue, caractérisée par la réapparition du sérotype 4 de la maladie, qui n’avait pas sévi dans la région depuis une bonne trentaine d’années, laissant de larges franges de la population particulièrement vulnérables, car non immunisées naturellement.
C’est le sérotype 1 qui avait été le plus répandu ces dernières années dans cette région.
La collectivité française de Nouvelle-Calédonie, au cœur de la Mélanésie, a elle aussi été touchée par la dengue ces dernières années.
Il y a quelques mois, en Nouvelle-Calédonie, c’est une autre maladie liée au vecteur moustique qui fait l’objet d’une attention toute particulière de la part des autorités sanitaires : le chikungunya.

pad

Rédigé par PAD le Lundi 31 Octobre 2011 à 04:46 | Lu 1362 fois