Rennes, France | AFP | vendredi 14/10/2016 - Des défenseurs de l'environnement et la FNSEA s'affrontent autour d'un texte sur l'épandage des pesticides, les associations dénonçant un danger pour la santé tandis que le premier syndicat agricole français craint "la mort de l'agriculture".
"L'amiante, le sang contaminé, c'est rien par rapport à ça, s'il n'y a pas très vite une prise de conscience", a alerté vendredi Serge Le Quéau de l'Union solidaire de Bretagne, lors d'une conférence de presse organisée à Rennes avec une demi-douzaine d'autres associations comme Générations Futures, Eau et Rivières de Bretagne, Greenpeace ou encore Soutien aux victimes de pesticides.
En juillet, le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté ministériel du 12 septembre 2006 encadrant l'utilisation des produits phytosanitaires, au motif qu'il n'avait pas été soumis à la Commission européenne pour avis.
C'est l'Association nationale des producteurs de pommes et de poires - "un satellite de la FNSEA" selon les associations - qui contestait ce texte, jugeant qu'il les empêchait de travailler dans leurs vergers.
Le texte incriminé, qui sera caduc au 7 janvier 2017, stipulait notamment que "des moyens appropriés doivent être mis en oeuvre pour éviter l'entraînement (des produits phytosanitaires) hors de la parcelle ou de la zone traitée", mais évoquait aussi la protection des zones non traitées ou encore la prise en compte de l'intensité du vent.
Un nouveau texte est donc en cours de réécriture au sein du Comité national de révision des normes agricoles qui réunit les trois ministères concernés - Santé, Environnement et Agriculture - ainsi que les syndicats agricoles.
Les associations regrettent que seuls les utilisateurs des produits phytosanitaires aient été consultés, "une opacité particulièrement inquiétante" dénoncent-elles, "alors que l'utilisation des pesticides pose de redoutables problèmes de santé publique et d'environnement".
Il est établi aujourd'hui que les pesticides sont à l'origine de deux grandes maladies: les lymphomes et la maladie de Parkinson, assure Jean-François Deleume, de Générations Futures.
- 'Un recul démocratique grave' -
Tandis que le ministère de l'Environnement prévoit de recevoir lundi les représentants des associations, le ministère de l'Agriculture explique que le projet d'arrêté sera "mis à disposition du public sur internet d'ici la fin octobre". "Et chacun pourra réagir auprès des ministères concernés", assure-t-on de même source.
Pour Gilles Huet, d'Eau et Rivières de Bretagne, il s'agit d'"un recul démocratique particulièrement grave". Il souhaite notamment que le nouveau texte prévoit des délais de rentrée (délais entre l'épandage de pesticide et le moment où l'on peut rentrer sur la parcelle traitée) suffisants pour protéger les travailleurs agricoles et qu'il fixe une distance limite d'utilisation vis-à-vis des lieux habités par la population, qu'il s'agisse de maisons individuelles ou de lieux collectifs comme les écoles ou les maisons de retraite.
Du côté de la FNSEA, on s'agace de nouvelles velléités réglementaires. "Madame Royal veut faire en sorte de bannir les phytos de façon idéologique sur des surfaces considérables, réduisant ainsi le +Produire en France+ d’un potentiel énorme", déplorait vendredi le syndicat dans un communiqué indiquant que "des milliers d’hectares viendraient alors à manquer pour produire et nourrir nos concitoyens".
La FNSEA assure que ses militants vont aller taguer les routes pendant quatre jours "pour que chacun prenne conscience des risques pour l'agriculture et les Français".
"La réglementation n'est pas la mort de l'agriculture", se défend Gilles Huet. Le nouvel arrêté, insiste-t-il, doit intégrer les recommandations formulées depuis 2006 par les instituts de santé publique comme l'Inserm ou l'Anses.
D'autant, remarque Jean-François Deleume, que la France est aujourd'hui "à quatre kilos de pesticides par hectare de surface agricole utile, contre 0,9 kilo aux Etats-Unis". En d'autres termes, "on est une des populations les plus exposées au monde", assure-t-il.
"L'amiante, le sang contaminé, c'est rien par rapport à ça, s'il n'y a pas très vite une prise de conscience", a alerté vendredi Serge Le Quéau de l'Union solidaire de Bretagne, lors d'une conférence de presse organisée à Rennes avec une demi-douzaine d'autres associations comme Générations Futures, Eau et Rivières de Bretagne, Greenpeace ou encore Soutien aux victimes de pesticides.
En juillet, le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté ministériel du 12 septembre 2006 encadrant l'utilisation des produits phytosanitaires, au motif qu'il n'avait pas été soumis à la Commission européenne pour avis.
C'est l'Association nationale des producteurs de pommes et de poires - "un satellite de la FNSEA" selon les associations - qui contestait ce texte, jugeant qu'il les empêchait de travailler dans leurs vergers.
Le texte incriminé, qui sera caduc au 7 janvier 2017, stipulait notamment que "des moyens appropriés doivent être mis en oeuvre pour éviter l'entraînement (des produits phytosanitaires) hors de la parcelle ou de la zone traitée", mais évoquait aussi la protection des zones non traitées ou encore la prise en compte de l'intensité du vent.
Un nouveau texte est donc en cours de réécriture au sein du Comité national de révision des normes agricoles qui réunit les trois ministères concernés - Santé, Environnement et Agriculture - ainsi que les syndicats agricoles.
Les associations regrettent que seuls les utilisateurs des produits phytosanitaires aient été consultés, "une opacité particulièrement inquiétante" dénoncent-elles, "alors que l'utilisation des pesticides pose de redoutables problèmes de santé publique et d'environnement".
Il est établi aujourd'hui que les pesticides sont à l'origine de deux grandes maladies: les lymphomes et la maladie de Parkinson, assure Jean-François Deleume, de Générations Futures.
- 'Un recul démocratique grave' -
Tandis que le ministère de l'Environnement prévoit de recevoir lundi les représentants des associations, le ministère de l'Agriculture explique que le projet d'arrêté sera "mis à disposition du public sur internet d'ici la fin octobre". "Et chacun pourra réagir auprès des ministères concernés", assure-t-on de même source.
Pour Gilles Huet, d'Eau et Rivières de Bretagne, il s'agit d'"un recul démocratique particulièrement grave". Il souhaite notamment que le nouveau texte prévoit des délais de rentrée (délais entre l'épandage de pesticide et le moment où l'on peut rentrer sur la parcelle traitée) suffisants pour protéger les travailleurs agricoles et qu'il fixe une distance limite d'utilisation vis-à-vis des lieux habités par la population, qu'il s'agisse de maisons individuelles ou de lieux collectifs comme les écoles ou les maisons de retraite.
Du côté de la FNSEA, on s'agace de nouvelles velléités réglementaires. "Madame Royal veut faire en sorte de bannir les phytos de façon idéologique sur des surfaces considérables, réduisant ainsi le +Produire en France+ d’un potentiel énorme", déplorait vendredi le syndicat dans un communiqué indiquant que "des milliers d’hectares viendraient alors à manquer pour produire et nourrir nos concitoyens".
La FNSEA assure que ses militants vont aller taguer les routes pendant quatre jours "pour que chacun prenne conscience des risques pour l'agriculture et les Français".
"La réglementation n'est pas la mort de l'agriculture", se défend Gilles Huet. Le nouvel arrêté, insiste-t-il, doit intégrer les recommandations formulées depuis 2006 par les instituts de santé publique comme l'Inserm ou l'Anses.
D'autant, remarque Jean-François Deleume, que la France est aujourd'hui "à quatre kilos de pesticides par hectare de surface agricole utile, contre 0,9 kilo aux Etats-Unis". En d'autres termes, "on est une des populations les plus exposées au monde", assure-t-il.