Entrez dans le Rêve, avec Jean-Marc Pambrun

PAPEETE, le 23 décembre 2014. Le rêve est le passage emprunté par l’écrivain Jean-Marc Pambrun pour chacun des livres qu’il a produit. Chaque livre, quelque soit sa nature, est né d’un rêve qui l’a poussé dans l’écriture. Il n’est pas trop tard pour découvrir ou re-découvrir ses ouvrages littéraires; ils sont variées : Théâtre, poèmes, roman, légendes, biographies, ouvrages sociologiques, satires… Choisir de lire Pambrun, c’est s’offrir le choix d’un rêve.

Le 1er choix se porte sur « La Nuit des Bouches bleues » qui fut interprétée à Mo’orea : Cette pièce en alexandrin, à la fois mystique et magique, parle d’un rêve qui est le territoire de la rencontre entre une fée de Brocéliande et un guerrier Ma’ohi, Rua Tini. Leurs échanges sont une diatribe sur les valeurs de la tolérance, de l’amour des ancêtres, de la fierté, et sur l’histoire du colonialisme. Un voyage dans le temps et l’espace. Le rêve chez cet écrivain n’est pas un fantasme, c’est une vérité à décrypter.

Le second choix se porte sur « La lecture » une comédie originale : une jeune femme en train de lire, voit un personnage femme sortir du livre et se rebeller contre un artiste occidental bourré de préjugés qui se complait dans le stéréotype de l’autre : L’autre, c’est la « vahine ». Quelques jeux de mots, quelques cascades, de l’humour, cette pièce de théâtre distrayante, tout en transgressant les frontières de la fiction, se lit facilement, c’est un petit bonheur.

Le troisième choix se porte sur la biographie « Henry Hiro, héros polynésien ». L’écrivain a été méticuleux dans les détails de la vie de ce poète, dramaturge, engagé, exceptionnel. Excellent ouvrage qui contribue à valoriser un élément contemporain fort de la culture polynésienne.

Le quatrième choix est « La naissance de Havai’i », légende (ou mythe ?) magnifiquement illustrée par Jean-Luc Bousquet et dédiée à sa filleHinatea : La création du monde se fait à partir de rien, à partir du vide ; Taaroa persiste, même si on ne l’entend pas, et revient, il crie jusqu’à l’existence, et il crée. Très bel ouvrage.

Le cinquième choix, c’est « Le Parfum des Silences », pièce de théâtre vouée à une existence ironique : le seul ouvrage que Jean-Marc Pambrun a écrit sous un pseudonyme, car il voulait que son écriture passe à travers les mailles de ses combats d’homme, à travers les mailles de son identité, et seul livre primé (Festival de Ouessant) ; pièce de théâtre où les scènes sont des tableaux de Gauguin, et qui n’a jamais été jouée de son vivant.

Notre dernier choix, c’est la biographie de Cowan, « Francis Puara Cowan, Maître de la Pirogue polynésienne », ce grand navigateur du va’a traditionnel, à qui Jean Marc Pambrun tenait absolument à rendre hommage : Ce petit ouvrage est complet, d’un point de vue technique, historique et biographique et tous les amoureux de la navigation traditionnelle devraient le lire.

Il y a bien d’autres ouvrages de Jean Marc Pambrun, disponibles en librairie, dont « C’est une terre Ma’ohi » ou encore « Le Bambou Noir » roman exceptionnel, tout à l’image de celui qui l’a écrit, un rêveur qui avait la tête sur les épaules, le sourire taquin, des boucles grises, et un tempérament bien à lui, à la fois guerrier, sage, et engagé, un amoureux de sa culture, de son pays.

Merci, Pambrun, pour tous ces rêves que tu nous as écrits de ton vivant.

Blog de « l’écriturien », sa bibliographie et ses ouvrages dans l’ordre chronologique de parution, et synopsis :
http://teraituatini.blogspot.com/

Pambrun et le goût de la Liberté, présentation à l’ISEPP en 2012 :
https://www.youtube.com/watch?v=y298ccpmpxw