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Entretiens entre armées française et papoue


PORT-MORESBY, mardi 29 octobre 2013 (Flash d’Océanie) – Le nouveau Commandant des forces armées françaises en Nouvelle-Calédonie (FANC), le Général de brigade (deux étoiles) Luc du Perron de Revel, a rencontré en fin de semaine dernière les autorités papoues, dans le cadre d’un de ses premiers déplacements dans la région océanienne à la suite de sa prise de fonctions, début août 2013 à Nouméa.

Le Général, qui était accompagné de son épouse, a notamment abordé avec son homologue papou, le Général de brigade Tom Ur, les dossiers de coopération de défense entre la France et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, au plan bilatéral, rapporte mardi l’ambassade de France dans un communiqué.
Cette coopération se matérialise notamment par la tenue de manœuvres conjointes.
« La qualité des exercices communs a été réaffirmée ainsi que le souhait de diversifier les domaines d’intervention dans la perspective actuelle de reconstruction des forces armées de Papouasie-Nouvelle-Guinée », précise l’ambassade de France.

Ces entretiens ont notamment donné lieu à l’expression, d’une volonté commune de renforcer cette coopération militaire franco-papoue, en fixant des rendez-vous réguliers et en mettant en place un cadre juridique permettant des échanges de personnel.
Un accord similaire a été signé ces dernières années entre la France et le Royaume de Tonga.
Cette visite de l’officier supérieur français coïncidait aussi avec une escale à Port-Moresby de la frégate Vendémiaire, basée en Nouvelle-Calédonie, du 24 au 26 octobre 2013.
Son commandant, le Capitaine de frégate Jean-René Degans, a lui aussi rencontré les autorités civiles et militaires.
Des visites et des réceptions ont été organisées à bord à l’attention notamment des élèves de français des écoles de la capitale.
Le Vendémiaire se trouvait début octobre 2013 à Sydney, où cette frégate française portait les couleurs dans le cadre d’un rassemblement sous forme de grand défilé de flottes internationales alliées à l’occasion des célébrations du centenaire de la marine australienne, ainsi que de parades à terre, toujours dans les cadre des mêmes cérémonies.
Ce bâtiment de la marine nationale a ensuite mis le cap, ce week-end, vers Port-Vila (Vanuatu).
Quant à la frégate Prairial de la marine nationale française, basée à Papeete (Polynésie française), elle est annoncée pour une série d’escales en Nouvelle-Zélande à partir de mi-novembre 2013, pendant une quinzaine de jours.
Les ports visités seront successivement ceux de Timaru (samedi 16 novembre), de Dunedin (mardi 26 novembre), de Wellington (samedi 30 novembre) et d’Auckland (samedi 7 décembre), a précisé l’ambassade de France en Nouvelle-Zélande.
Le Général du Perron de Revel, au cours de ce séjour dans la capitale papoue Port-Moresby, a aussi rencontré une équipe française de la société Spiecapag, qui travaille actuellement dans ce pays en tant que prestataire de service dans la construction d’un énorme gazoduc entrant dans le cadre plus général d’un projet de classe mondiale de production de gaz naturel liquéfié, piloté par le géant américain Exxon Mobil.
L’officier français a aussi visité les collections du musée national papou.
Il était aussi accompagné, lors de ce déplacement, par MM. André Iteanu, Professeur d’ethnologie à l’EHESS, et Nicolas Garnier, Professeur d’anthropologie à l’Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée, ils ont pu découvrir les riches collections du musée national.
Ce déplacement a aussi impliqué une série de cérémonies en hommage aux combattants de la Guerre du Pacifique, et notamment les indigènes (sur nommés « Fuzzy Wuzzy Angels ») qui étaient employés, entre 1942 et 1945, comme guetteurs et assistants des troupes expéditionnaires australiennes et néo-zélandaises alliées ANZAC.

Interopérabilité régionale

Au cours des dernières années, les forces françaises positionnées dans le Pacifique, majoritairement en Nouvelle-Calédonie (mais aussi en Polynésie française) se sont positionnées dans une perspective régionale de coopération et d’interopérabilité, en particulier avec les deux autres plus grands partenaires privilégiés que sont les armées australienne et néo-zélandais.
Ces trois armées (qui forment un trio appelé « FRANZ ») participent régulièrement à des manœuvres conjointes ou des interventions régionales à caractère humanitaire dans les îles de la région, censées affiner cette capacité d’action de conserve.
Dans le cadre de l’accord FRANZ (qui a fêté, en novembre 2012, son vingtième anniversaire), les trois puissances partenaires s’engagent à coordonner et harmoniser leurs moyens dans le cadre d’actions humanitaires dans des pays riverains frappés par des catastrophes naturelles (cyclones, séismes, tsunamis, inondations, entre autres).

D’autres puissances régionales, comme les États-Unis, envoient des observateurs afin de se rendre compte sur place du développement des capacités interarmées régionales à parvenir au principe d’ « interopérabilité », objectif ultime de ce genre d’opérations.
Cette dynamique d’intensification des échanges et de la coopération régionale s’est aussi traduite par des contacts réguliers avec les États insulaires océaniens, comme Vanuatu, Tonga ou encore la Papouasie-Nouvelle-Guinée).

FRANZ et FRANZUS

Ces derniers mois, la multiplication de déclarations concordantes de la part de responsables politiques ou militaires des gouvernements français, australien, néo-zélandais et américains a clairement esquissé ce qui pourrait très rapidement devenir une alliance élargie entre ces quatre pays, notamment en matière d’interopérabilité et d’actions concertées dans la grande région de l’Océan Pacifique.
La France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont partenaires dans le cadre de l’accord dit « FRANZ » (acronyme des trois pays) qui, depuis fin 1992, se concentre surtout sur une meilleure coordination de l’aide aux petits pays insulaires riverains frappés par des catastrophes naturelles.
Des approches initiales avaient eu lieu, dès 2006, afin de proposer ce dispositif en mode de surveillance des activités de pêche de la région, au bénéfice des États riverains, dont les moyens maritimes sont extrêmement limités.
Par ailleurs, chacune des marines de ces trois pays effectue régulièrement des opérations de surveillance, en mode coopération avec les autorités locales.
Il y a quelques jours, une opération d’envergure régionale, « Kurukuru », sous l’égide de l’agence des pêcheries du Forum des Îles du Pacifique, a réuni tous les acteurs régionaux (dont la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis) afin de mettre en pratique une volonté commune de lutter contre les activités de pêche illicite et non signalée dans le grand Océan Pacifique.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 29 Octobre 2013 à 05:18 | Lu 429 fois