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Enquête de corruption policière à Samoa


Enquête de corruption policière à Samoa
APIA, mercredi 26 septembre 2012 (Flash d’Océanie) – Les autorités samoanes ont réceptionné en début de semaine un rapport consacré à d’éventuels faits de corruption au sein des forces de police de cet État polynésien, et qui toucheraient en particulier les services pénitentiaires à la prison principale de Tafaigata, dans la capitale.
Ce document, fruit d’une enquête menée en interne, a été remis au gouvernement et à son chef des services juridiques, l’Attorney General Aumua Ming Leung Wai.
L’enquête faisait suite à une lettre envoyée au chef de la police et à son ministre de tutelle, avec copie au Premier ministre.
Entre-temps, l’adjoint au chef de la police, Leaupepe Fatu Pula, a confirmé à Radio New Zealand International qu’une policière qui participait à un récent séminaire régional, aux îles Fidji, a été contrainte de démissionner après avoir été accusée d’avoir mis à sac une chambre de l’hôtel où se déroulait ce colloque consacré à la sensibilisation aux violences conjugales.

Mi-septembre 2012, le chef de la police de Samoa, Lilomaiava Su’emalo Fou Taioalo, a été reconduit dans ses fonctions pour un second mandat de trois ans, à la suite d’une décision gouvernementale en début de semaine.
Candidat à sa succession, le chef des forces de l’ordre de cet archipel polynésien avait reconnu avoir « commis des erreurs » au cours des trois dernières années, mais dans la foulée assuré à l’État que celles-ci ne seraient pas répétées, rapporte Radio New Zealand International.

Mi-août 2012, les forces de police étaient intervenues afin de mettre fin à un blocage de plusieurs semaines de la part d’un collectif de chefs coutumiers du village de Satapuala (proche de la capitale samoane Apia) sur le site de construction prévue d’un hôpital financé par le gouvernement américain.
Le groupe de chefs coutumiers (« matais »), qui revendiquaient des droits fonciers et réclamaient le versement de dédommagements, s’étaient finalement rendus aux arguments de la police, intervenue en force sur place, et avaient autorisé la reprise des travaux de terrassement préliminaires sur la parcelle.
L’accord serait intervenu après d’ultimes négociations entre les coutumiers et le chef de la police nationale, Lilomaiava Fou Taioalo, qui aurait promis qu’une nouvelle parcelle de terrain serait mise à dispositions des riverains par le gouvernement.
La police avait aussi promis que personne, parmi les dirigeants traditionnels, ne serait arrêté à la suite de ces troubles.

Début mai 2012, la police samoane avait été impliquée dans une opération plus polémique : elle concernait une intervention sous forme de descente pour saisie de stupéfiants qui avait dégénéré en fusillade entre les agents samoans et plusieurs individus armés et retranchés à l’intérieur d’une maison.
Bilan de l’opération menée autour de cette résidence au village de Faleatiu, dans la proche banlieue de la capitale Apia, abritant une plantation de cannabis : trois agents blessés (dont un gravement) par balles et un villageois tué.
Pris sous le feu provenant de l’intérieur du bâtiment alors qu’ils n’étaient pas encore sortis de leurs véhicules, les agents avaient alors riposté, touchant mortellement un des villageois.
L’opération spéciale, destinée faire main basse sur une plantation à grande échelle de cannabis, avait mobilisé une trentaine d’agents armés pour l’occasion.
Elle faisait suite à de long mois d’enquête qui avait permis de réunir des preuves confondantes et un grand nombre de saisies précédentes et destruction de plants de cannabis, destiné dans certains cas au marché néo-zélandais (où réside une importante communauté samoane binationale).

Rédigé par PAD le Mercredi 26 Septembre 2012 à 06:04 | Lu 478 fois