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En prison pour avoir volé son ex-compagne


© Jules Bourgat
© Jules Bourgat
Tahiti, le 14 août 2023 - Un jeune homme était jugé ce lundi par le tribunal correctionnel pour avoir volé le sac à main et menacé son ex-compagne au bord de la route. Il a expliqué s'être énervé car il ne savait pas s'il était bien le père de l'enfant dont la jeune femme est enceinte. Après délibération, l’homme a été condamné à trois mois de prison ferme.
 
Le tribunal correctionnel de Papeete s’est penché, ce lundi, sur le cas d’un jeune homme qui avait volé le sac à main et menacé son ex-compagne au bord de la route. Ce jour-là, alors qu'il vient de sortir d'un court passage en prison, le jeune homme tente de joindre son ex-compagne. Durant son incarcération, il a appris qu'elle était enceinte, probablement de lui. Alors, il la recontacte par Messenger puis par téléphone mais les discussions s'enveniment et elle bloque son numéro de téléphone ainsi que son Messenger. Le jeune homme décide alors d'aller la voir. Il l'attend devant son domicile, au bord de la route.
 
Face à l'absence de réponse claire et concrète aux questions qu'il lui pose pour savoir s'il est réellement le père et s'il aura la garde de son enfant, le jeune homme s'énerve et arrache le sac à main de son ex-compagne, lui dérobant ainsi ses effets personnels et la clé de son scooter avec lequel il s'en va. “Elle ne voulait rien savoir”, a-t-il expliqué à la barre d'une voix insistante à la juge qui le questionnait sur les motivations de son geste. S'il a indiqué ne pas l'avoir menacée, la juge a tout de même évoqué une “forme de pression” en signalant qu'il a par la suite jeté le sac de son ex-compagne à la mer.

Des soucis de comportement avec ses proches

“Tu n'as pas compris que lorsque l'on sort de prison, on fait profil bas et on se comporte bien”, a expliqué la magistrate au jeune homme, vêtu d'un débardeur vert. En faisant référence à un rapport du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip), la juge a mentionné que le prévenu avait également un “comportement inadapté” avec ses proches. Sur un ton plus calme, le jeune homme a reconnu ses débordements.
 
La procureure a quant à elle évoqué un “vol de représailles” et une “tentative de rendre la vie plus difficile” à son ex-compagne. Elle a mentionné la notion de “harcèlement” avant de requérir une peine d'un an de prison avec un sursis de quatre mois. Du côté de la défense, l'avocat du prévenu a décrit un “gamin complètement paumé qui ne sait même pas s'il est le père de cet enfant”. Pour parler de harcèlement, il a précisé qu'il faut des faits datés et une analyse de l'impact psychologique sur la victime, ce qui n'est pas le cas. “Les menaces ne sont pas avérées. Il faut ramener ce dossier à ce que c'est : un coup de colère”, a contesté l'avocat.
 
Déjà condamné pour violence conjugale en 2022 sur cette même femme, le jeune homme a été condamné lundi à six mois de prison, dont trois avec sursis. Il a également l'interdiction de comparaître au domicile et sur le lieu de travail de son ex-compagne et l'obligation d'indemniser la victime à hauteur de 60 000 francs.

Rédigé par Jules Bourgat le Lundi 14 Août 2023 à 18:50 | Lu 1322 fois