PAPEETE, le 9 juin 2015 - Le procès en appel du boxeur de Papara, condamné à 23 ans de réclusion criminelle pour meurtre après la première instance, s'est ouvert ce mardi.
Le 10 septembre dernier, Eugène R. était condamné à 23 ans de réclusion criminelle pour avoir battu à mort un de ses ami un soir de beuverie. L'accusé reconnaissait le meurtre depuis le soir du drame. D'ailleurs c'est la première chose que le juge lui a demandé ce matin, à l'ouverture de son procès en appel : "Reconnaissez-vous les faits de meurtre ?" il lui a répondu "oui, je les reconnais". Le magistrat lui a même fait confirmer : "Le meurtre ? Le fait d'avoir volontairement donné la mort à la victime ?", "oui" lui a répondu Eugène.
L'accusé ne nie donc pas sa responsabilité, mais son avocat, Me Robin Quinquis, l'a tout de même convaincu de remettre en cause le premier jugement : "il fallait faire appel car la peine était déjà très lourde, 23 ans de prison, mais elle était aussi illégale. Il fallait une majorité de 8 jurés pour pouvoir aller au-delà de 20 ans, ou l'unanimité pour aller à 30 ans. Là il n'y avait pas de majorité." Le conseil pense aussi pouvoir diminuer la peine sous les 20 ans, désormais peine maximale. À noter qu'il n'y a pas d'appel pour l'arrêt civil, où Eugène R. a été condamné à verser des millions de francs d'indemnisations aux victimes.
Un soir de folie meurtrière
À l'issue du premier procès, les conclusions assuraient que tout montrait "l'acharnement, la rage" avec laquelle Eugène avait achevé sa victime. Pourtant, Eugène fut champion de boxe de Polynésie, il a participé aux championnats de France et aux jeux du Pacifique. En bon praticien des arts martiaux, selon les témoins il se montrait mesuré dans son usage de la force, respectueux et calme. C'est son père qui l'a mis à la boxe dès 6 ans, et à 11 ans il montait sur le ring. "Mes parents m'ont donné une bonne éducation depuis que je suis petit. Après c'est moi-même qui ai fait n'importe quoi." Il essaie ainsi de changer l'image formée lors du premier procès, où le procureur comparait son éducation à un "dressage".
Si l'accusé, comme son père, ont du mal à l'admettre, la cour lie la descente aux enfers d'Eugène à la mort de sa mère en 2008. Il a alors mis un coup d'arrêt à sa carrière sportive, c'est tatoué deux larmes au bord des yeux, et il est entré dans un cycle d'autodestruction à base d'alcool, de paka, d'ice et de bagarres. En 2013, au fond du trou, il essaye de reprendre la boxe, mais il perd son premier combat. Son ami Mauitua N., avec lequel il entretient une rivalité sportive, se moque de lui… Ce qui fut l'étincelle qui mit le feu à toute la rage accumulée par l'ancien champion.
>>Assises : Le champion de boxe tabasse son ami à mort car il ne supportait pas ses moqueries
À une fête organisée au spot de kikiriri de la commune, les deux se croisent, et la bagarre est inévitable. Elle a lieu un peu plus tard dans la soirée, quand Eugène a terminé une bouteille de rhum et l'équivalent de "15 joints de cannabis". La bagarre tourne immédiatement à l'avantage du boxeur, qui bat son adversaire à coup de poings, de pieds, de pierres. Il l'assomme quand il essaie de s'enfuir, puis s'acharne sur lui une fois à terre. Il ne lui a vraiment laissé aucune chance.
Lors de ce nouveau procès, sa défense fait valoir par les témoignages que la prison a apaisé Eugène, et insiste sur sa reprise d'études et son comportement exemplaire. Il bénéficie également d'un suivi psychologique et a signé sa croix bleue. Mais l'avocate des parties civiles, Stéphanie Wong-Yen, souligne que même si l'accusé a pu changer, la famille de la victime, elle, ressent toujours aussi fortement la perte de Mauitua et que sa situation ne fait que se dégrader depuis le drame.
Le nouveau verdict sera connu après le deuxième jour de procès, demain.
Le 10 septembre dernier, Eugène R. était condamné à 23 ans de réclusion criminelle pour avoir battu à mort un de ses ami un soir de beuverie. L'accusé reconnaissait le meurtre depuis le soir du drame. D'ailleurs c'est la première chose que le juge lui a demandé ce matin, à l'ouverture de son procès en appel : "Reconnaissez-vous les faits de meurtre ?" il lui a répondu "oui, je les reconnais". Le magistrat lui a même fait confirmer : "Le meurtre ? Le fait d'avoir volontairement donné la mort à la victime ?", "oui" lui a répondu Eugène.
L'accusé ne nie donc pas sa responsabilité, mais son avocat, Me Robin Quinquis, l'a tout de même convaincu de remettre en cause le premier jugement : "il fallait faire appel car la peine était déjà très lourde, 23 ans de prison, mais elle était aussi illégale. Il fallait une majorité de 8 jurés pour pouvoir aller au-delà de 20 ans, ou l'unanimité pour aller à 30 ans. Là il n'y avait pas de majorité." Le conseil pense aussi pouvoir diminuer la peine sous les 20 ans, désormais peine maximale. À noter qu'il n'y a pas d'appel pour l'arrêt civil, où Eugène R. a été condamné à verser des millions de francs d'indemnisations aux victimes.
Un soir de folie meurtrière
À l'issue du premier procès, les conclusions assuraient que tout montrait "l'acharnement, la rage" avec laquelle Eugène avait achevé sa victime. Pourtant, Eugène fut champion de boxe de Polynésie, il a participé aux championnats de France et aux jeux du Pacifique. En bon praticien des arts martiaux, selon les témoins il se montrait mesuré dans son usage de la force, respectueux et calme. C'est son père qui l'a mis à la boxe dès 6 ans, et à 11 ans il montait sur le ring. "Mes parents m'ont donné une bonne éducation depuis que je suis petit. Après c'est moi-même qui ai fait n'importe quoi." Il essaie ainsi de changer l'image formée lors du premier procès, où le procureur comparait son éducation à un "dressage".
Si l'accusé, comme son père, ont du mal à l'admettre, la cour lie la descente aux enfers d'Eugène à la mort de sa mère en 2008. Il a alors mis un coup d'arrêt à sa carrière sportive, c'est tatoué deux larmes au bord des yeux, et il est entré dans un cycle d'autodestruction à base d'alcool, de paka, d'ice et de bagarres. En 2013, au fond du trou, il essaye de reprendre la boxe, mais il perd son premier combat. Son ami Mauitua N., avec lequel il entretient une rivalité sportive, se moque de lui… Ce qui fut l'étincelle qui mit le feu à toute la rage accumulée par l'ancien champion.
>>Assises : Le champion de boxe tabasse son ami à mort car il ne supportait pas ses moqueries
À une fête organisée au spot de kikiriri de la commune, les deux se croisent, et la bagarre est inévitable. Elle a lieu un peu plus tard dans la soirée, quand Eugène a terminé une bouteille de rhum et l'équivalent de "15 joints de cannabis". La bagarre tourne immédiatement à l'avantage du boxeur, qui bat son adversaire à coup de poings, de pieds, de pierres. Il l'assomme quand il essaie de s'enfuir, puis s'acharne sur lui une fois à terre. Il ne lui a vraiment laissé aucune chance.
Lors de ce nouveau procès, sa défense fait valoir par les témoignages que la prison a apaisé Eugène, et insiste sur sa reprise d'études et son comportement exemplaire. Il bénéficie également d'un suivi psychologique et a signé sa croix bleue. Mais l'avocate des parties civiles, Stéphanie Wong-Yen, souligne que même si l'accusé a pu changer, la famille de la victime, elle, ressent toujours aussi fortement la perte de Mauitua et que sa situation ne fait que se dégrader depuis le drame.
Le nouveau verdict sera connu après le deuxième jour de procès, demain.