Beyrouth, Liban | AFP | jeudi 16/01/2020 - Près de 20 civils et des dizaines de combattants ont péri ces dernières 24h dans la province d'Idleb en Syrie, où le régime a repris ses bombardements en vue de s'emparer d'une ville stratégique, a indiqué jeudi une ONG.
Mercredi, 19 civils, dont trois enfants, on été tués dans des frappes du régime sur la ville d'Idleb (nord-ouest) tandis que 29 combattants du régime et 26 jihadistes et rebelles sont morts dans des combats qui ont éclaté avant l'aube et se poursuivent jeudi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Cette escalade met en péril la trêve annoncée le 9 janvier par Moscou, allié du régime, censée avoir débuté dimanche après sa confirmation par la Turquie --parrain de groupes rebelles dans la région.
"Les combats ont éclaté vers minuit mercredi au sud de la ville de Maaret al-Noomane, en même temps que de violents bombardements malgré la trêve russo-turque", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Le régime et ses alliés ont repris deux villages dans leur avancée vers Maaret al-Noomane et se trouvent désormais à sept kilomètres de cette ville stratégique, selon l'OSDH qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. Un des deux villages a ensuite été repris par les jihadistes et rebelles, selon la même source.
La région d'Idleb, composée d'une grande partie de la province éponyme et de segments des provinces voisines d'Alep et de Lattaquié, fait partie des derniers bastions échappant encore au contrôle de Damas et est dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda).
Selon le Comité international de Secours (IRC), la situation déjà précaire dans la région a pris "un tournant dangereux et meurtrier ces derniers jours". "Quelque 650.000 personnes supplémentaires, dont une majorité de femmes et d'enfants, pourraient être forcées de fuir leur foyer si les violences persistent", a indiqué l'IRC dans un communiqué.
L'agence officielle syrienne SANA a cité une source militaire selon laquelle ces "opérations militaires et le ciblage de terroristes (...) s'inscrivent dans le cadre de la réponse aux tirs (adverses) et au ciblage récurrent de civils" par les groupes jihadistes et rebelles.
Le quotidien prorégime Al-Watan a lui imputé "l'effondrement du cessez-le-feu" aux "organisations terroristes" qui ont "violé" la trêve en attaquant des sites de l'armée syrienne.
Des raids aériens de Damas et Moscou se poursuivent jeudi, selon l'OSDH qui a fait état de dizaines de frappes visant principalement la ville de Maaret al-Noomane et ses environs.
Plus au nord, dans la ville d'Idleb, des journalistes de l'AFP ont constaté des destructions de plusieurs immeubles dans une zone industrielle. Au milieu des décombres, des Syriens s'activaient pour retrouver d'éventuelles victimes.
Les bombardements ont pulvérisé plusieurs ateliers, dont des garages, et des conducteurs, piégés dans leur véhicule, font partie des victimes.
Chef d'un de ces ateliers, Moustapha a survécu mais son commerce a été détruit et quatre de ses employés sont morts. "Ce n'est pas le quartier que j'ai laissé en m'absentant" pour aller chercher des pièces de rechange, dit-il, en larmes.
Ces frappes et les combats dans la nuit semblent reléguer le cessez-le-feu à la catégorie des nombreuses trêves mort-nées en Syrie, en guerre depuis mars 2011.
L'Union européenne a indiqué que la reprise des combats était une "énorme source de préoccupations" et appelé à l'arrêt des combats. Selon la diplomatie européenne, les opérations militaires du régime et de son allié russe "ne font pas de distinction entre les cibles militaires et les cibles civiles".
"Nous habitons ici sans savoir si la trêve est réelle ou si elle n'existe que dans les médias. Sur le terrain, il n'y a pas de trêve. Les gens ont peur, les marchés sont désertés", résume Sari Bitar, un ingénieur de 32 ans vivant à Idleb.
"Je ne peux pas rester dans une zone où vont avancer le régime, les forces russes et les milices iraniennes", alliées de Damas, confie-t-il. "Le seul souci, c'est que nous n'avons nulle part où aller."
La région d'Idleb a déjà été le théâtre d'une offensive d'envergure entre avril et août, dans laquelle un millier de civils ont été tués, selon l'OSDH, et qui a provoqué la fuite de 400.000 personnes d'après l'ONU.
Le régime, qui contrôle désormais plus de 70% du territoire, s'est maintes fois dit déterminé à reconquérir cette région qui abrite quelque trois millions de personnes, dont la moitié ont été déplacées depuis d'autres provinces reconquises par le régime.
Le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts dont plus de 115.000 civils, et des millions de déplacés.
Mercredi, 19 civils, dont trois enfants, on été tués dans des frappes du régime sur la ville d'Idleb (nord-ouest) tandis que 29 combattants du régime et 26 jihadistes et rebelles sont morts dans des combats qui ont éclaté avant l'aube et se poursuivent jeudi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Cette escalade met en péril la trêve annoncée le 9 janvier par Moscou, allié du régime, censée avoir débuté dimanche après sa confirmation par la Turquie --parrain de groupes rebelles dans la région.
"Les combats ont éclaté vers minuit mercredi au sud de la ville de Maaret al-Noomane, en même temps que de violents bombardements malgré la trêve russo-turque", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Le régime et ses alliés ont repris deux villages dans leur avancée vers Maaret al-Noomane et se trouvent désormais à sept kilomètres de cette ville stratégique, selon l'OSDH qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. Un des deux villages a ensuite été repris par les jihadistes et rebelles, selon la même source.
La région d'Idleb, composée d'une grande partie de la province éponyme et de segments des provinces voisines d'Alep et de Lattaquié, fait partie des derniers bastions échappant encore au contrôle de Damas et est dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda).
Selon le Comité international de Secours (IRC), la situation déjà précaire dans la région a pris "un tournant dangereux et meurtrier ces derniers jours". "Quelque 650.000 personnes supplémentaires, dont une majorité de femmes et d'enfants, pourraient être forcées de fuir leur foyer si les violences persistent", a indiqué l'IRC dans un communiqué.
- Ateliers et garages pulvérisés -
L'agence officielle syrienne SANA a cité une source militaire selon laquelle ces "opérations militaires et le ciblage de terroristes (...) s'inscrivent dans le cadre de la réponse aux tirs (adverses) et au ciblage récurrent de civils" par les groupes jihadistes et rebelles.
Le quotidien prorégime Al-Watan a lui imputé "l'effondrement du cessez-le-feu" aux "organisations terroristes" qui ont "violé" la trêve en attaquant des sites de l'armée syrienne.
Des raids aériens de Damas et Moscou se poursuivent jeudi, selon l'OSDH qui a fait état de dizaines de frappes visant principalement la ville de Maaret al-Noomane et ses environs.
Plus au nord, dans la ville d'Idleb, des journalistes de l'AFP ont constaté des destructions de plusieurs immeubles dans une zone industrielle. Au milieu des décombres, des Syriens s'activaient pour retrouver d'éventuelles victimes.
Les bombardements ont pulvérisé plusieurs ateliers, dont des garages, et des conducteurs, piégés dans leur véhicule, font partie des victimes.
Chef d'un de ces ateliers, Moustapha a survécu mais son commerce a été détruit et quatre de ses employés sont morts. "Ce n'est pas le quartier que j'ai laissé en m'absentant" pour aller chercher des pièces de rechange, dit-il, en larmes.
Ces frappes et les combats dans la nuit semblent reléguer le cessez-le-feu à la catégorie des nombreuses trêves mort-nées en Syrie, en guerre depuis mars 2011.
L'Union européenne a indiqué que la reprise des combats était une "énorme source de préoccupations" et appelé à l'arrêt des combats. Selon la diplomatie européenne, les opérations militaires du régime et de son allié russe "ne font pas de distinction entre les cibles militaires et les cibles civiles".
- "Pas de trêve" -
"Nous habitons ici sans savoir si la trêve est réelle ou si elle n'existe que dans les médias. Sur le terrain, il n'y a pas de trêve. Les gens ont peur, les marchés sont désertés", résume Sari Bitar, un ingénieur de 32 ans vivant à Idleb.
"Je ne peux pas rester dans une zone où vont avancer le régime, les forces russes et les milices iraniennes", alliées de Damas, confie-t-il. "Le seul souci, c'est que nous n'avons nulle part où aller."
La région d'Idleb a déjà été le théâtre d'une offensive d'envergure entre avril et août, dans laquelle un millier de civils ont été tués, selon l'OSDH, et qui a provoqué la fuite de 400.000 personnes d'après l'ONU.
Le régime, qui contrôle désormais plus de 70% du territoire, s'est maintes fois dit déterminé à reconquérir cette région qui abrite quelque trois millions de personnes, dont la moitié ont été déplacées depuis d'autres provinces reconquises par le régime.
Le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts dont plus de 115.000 civils, et des millions de déplacés.