Nouméa, France | AFP | vendredi 03/12/2020 - En Nouvelle-Calédonie, la conflictuelle reprise de l'usine de nickel de Vale a trouvé un répit fragile vendredi après l'annonce du groupe brésilien de surseoir pendant quelques jours au choix d'un repreneur, à la demande des acteurs locaux.
"Rien n'est réglé mais des portes sont ouvertes. C'est une bonne chose pour notre pays", a commenté le député Philippe Gomes (UDI) alors que ce dossier ultra-sensible menace de déstabiliser l'archipel.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une table ronde entre les protagonistes impliqués dans cette opération -industriels, élus locaux, parlementaires, syndicalistes, chefs coutumiers kanak- tenue sous l'égide de l'Etat au haut-commissariat de la République, a débouché sur un "compromis".
Par le biais d'importants soutiens financiers (500 millions d'euros), l'Etat est partie prenante de la transaction.
"La mobilisation ne s'arrête pas mais elle est suspendue, pour que la discussion démarre", a déclaré Raphaël Mapou, leader du collectif "Usine du sud: usine pays", aux quelque 200 militants qui attendaient devant les grilles du Haussariat avec drapeaux kanak et animation musicale.
Au terme de cette table ronde marathon de 10 heures, et d'une précédente mardi presque aussi longue, un accord a été trouvé pour que "la présidente de la province Sud (...) demande un report de la signature d'un accord" entre Vale et un consortium calédonien et international, mené par le négociant en matières premières, Trafigura.
Les deux parties étaient en négociations exclusives jusqu'au 4 décembre.
Dans un communiqué, Vale-NC a par la suite indiqué avoir accepté de "différer de quelques jours sa décision" sur la cession au consortium avec Trafigura, pour "progresser" sur l'actionnariat calédonien.
Contexte politique sensible
"L'idée, ce n'est pas d'étendre la période d'exclusivité (...), mais simplement de se donner une tolérance", a expliqué Sonia Backès (droite loyaliste), qui préside la province Sud. Le report irait jusque mardi.
En face, le collectif et l'Instance coutumière autochtone de négociation (ICAN), soutenus par les indépendantistes du FLNKS, défendent une offre concurrente, qui a été écartée par Vale, avec l'industriel Korea Zinc et "un entité pays", qui aurait 56% du capital.
Taxant "l'offre Trafigura de pillage des ressources du pays par les multinationales", les protestataires font monter la pression sur le terrain depuis plusieurs semaines, organisant blocages des mines, de commerces, du port autonome et d'axes routiers.
Pour apaiser les esprits alors qu'un "blocage total du pays" était programmé, la table ronde a aussi envisagé "la venue de Korea Zinc sur le site afin de procéder à une expertise dans le cadre de la recherche d'un partenariat financier ou industriel".
Vale a confirmé cette perspective dans son communiqué, parlant "de possibles partenariats (...) dans les années à venir" avec le groupe sud-coréen.
Propriétaire d'une usine métallurgique de nickel et de cobalt dans le sud de l'archipel, adossée au richissime gisement de Goro, le géant brésilien, qui a perdu plusieurs milliards de dollars, veut se retirer de Nouvelle-Calédonie. La production de l'unité, qui représente 3.000 emplois, est destinée au marché porteur des voitures électriques.
Le départ de Vale intervient dans un contexte politique sensible en Nouvelle-Calédonie. En vertu du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998), un deuxième référendum sur l'indépendance a eu lieu le 4 octobre et a été remporté d'une courte tête par les pro-français (53,3%). Un troisième vote devrait avoir lieu d'ici 2022.
Or, le nickel, dont l'archipel détient d'énormes réserves, est une pièce centrale du projet politique du FLNKS, qui entend asseoir l'indépendance sur les retombées économiques et financières de ce minerai.
Samedi, la coalition indépendantiste réunit une convention consacrée à la reprise de l'usine. "Je me demande si ce délai de seulement trois jours accordé par Vale, qui de toute façon va signer avec Trafigura, va être jugé suffisant", analyse un élu, craignant un nouvel enlisement du dossier.
"Rien n'est réglé mais des portes sont ouvertes. C'est une bonne chose pour notre pays", a commenté le député Philippe Gomes (UDI) alors que ce dossier ultra-sensible menace de déstabiliser l'archipel.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une table ronde entre les protagonistes impliqués dans cette opération -industriels, élus locaux, parlementaires, syndicalistes, chefs coutumiers kanak- tenue sous l'égide de l'Etat au haut-commissariat de la République, a débouché sur un "compromis".
Par le biais d'importants soutiens financiers (500 millions d'euros), l'Etat est partie prenante de la transaction.
"La mobilisation ne s'arrête pas mais elle est suspendue, pour que la discussion démarre", a déclaré Raphaël Mapou, leader du collectif "Usine du sud: usine pays", aux quelque 200 militants qui attendaient devant les grilles du Haussariat avec drapeaux kanak et animation musicale.
Au terme de cette table ronde marathon de 10 heures, et d'une précédente mardi presque aussi longue, un accord a été trouvé pour que "la présidente de la province Sud (...) demande un report de la signature d'un accord" entre Vale et un consortium calédonien et international, mené par le négociant en matières premières, Trafigura.
Les deux parties étaient en négociations exclusives jusqu'au 4 décembre.
Dans un communiqué, Vale-NC a par la suite indiqué avoir accepté de "différer de quelques jours sa décision" sur la cession au consortium avec Trafigura, pour "progresser" sur l'actionnariat calédonien.
Contexte politique sensible
"L'idée, ce n'est pas d'étendre la période d'exclusivité (...), mais simplement de se donner une tolérance", a expliqué Sonia Backès (droite loyaliste), qui préside la province Sud. Le report irait jusque mardi.
En face, le collectif et l'Instance coutumière autochtone de négociation (ICAN), soutenus par les indépendantistes du FLNKS, défendent une offre concurrente, qui a été écartée par Vale, avec l'industriel Korea Zinc et "un entité pays", qui aurait 56% du capital.
Taxant "l'offre Trafigura de pillage des ressources du pays par les multinationales", les protestataires font monter la pression sur le terrain depuis plusieurs semaines, organisant blocages des mines, de commerces, du port autonome et d'axes routiers.
Pour apaiser les esprits alors qu'un "blocage total du pays" était programmé, la table ronde a aussi envisagé "la venue de Korea Zinc sur le site afin de procéder à une expertise dans le cadre de la recherche d'un partenariat financier ou industriel".
Vale a confirmé cette perspective dans son communiqué, parlant "de possibles partenariats (...) dans les années à venir" avec le groupe sud-coréen.
Propriétaire d'une usine métallurgique de nickel et de cobalt dans le sud de l'archipel, adossée au richissime gisement de Goro, le géant brésilien, qui a perdu plusieurs milliards de dollars, veut se retirer de Nouvelle-Calédonie. La production de l'unité, qui représente 3.000 emplois, est destinée au marché porteur des voitures électriques.
Le départ de Vale intervient dans un contexte politique sensible en Nouvelle-Calédonie. En vertu du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998), un deuxième référendum sur l'indépendance a eu lieu le 4 octobre et a été remporté d'une courte tête par les pro-français (53,3%). Un troisième vote devrait avoir lieu d'ici 2022.
Or, le nickel, dont l'archipel détient d'énormes réserves, est une pièce centrale du projet politique du FLNKS, qui entend asseoir l'indépendance sur les retombées économiques et financières de ce minerai.
Samedi, la coalition indépendantiste réunit une convention consacrée à la reprise de l'usine. "Je me demande si ce délai de seulement trois jours accordé par Vale, qui de toute façon va signer avec Trafigura, va être jugé suffisant", analyse un élu, craignant un nouvel enlisement du dossier.