New Delhi, Inde | AFP | vendredi 09/01/2025 - Il est annoncé cette année comme le rassemblement de tous les records: 400 millions d'Hindous sont attendus à partir de lundi dans le nord de l'Inde pour la Kumbh Mela, le plus grand pèlerinage de la planète.
Du 13 janvier au 26 février, c'est l'équivalent des populations américaine et canadienne qui doit rallier Prayagraj, dans l'Etat de l'Uttar Pradesh, pour six semaines de bains rituels, de prières ou de parades en tous genres.
Même pour le pays le plus peuplé du monde, rompu avec son 1,4 milliard d'habitants à la logistique des célébrations de masse, l'accueil d'une telle foule relève du défi logistique.
"De 350 à 400 millions de fidèles se rendront à la Mela, ça laisse imaginer l'ampleur des préparatifs", décrit Vivek Chaturvedi, porte-parole du festival.
Au confluent de trois fleuves sacrés - le Gange, la Yamuna et la mythique Sarasvati - les organisateurs ont installé 150.000 toilettes, 68.000 lampadaires urbains et des cuisines capables de nourrir 50.000 personnes en même temps.
Pour héberger les fidèles, ils ont dressé une ville de tentes d'une superficie équivalente aux deux tiers de la presqu'île new-yorkaise de Manhattan.
En 2019, la dernière grande célébration organisée sur ce même site, le "hardh" ou demi-Kumbh Mela, avait réuni 240 millions de personnes.
A titre de comparaison, le pèlerinage de La Mecque, en Arabie saoudite, n'a rassemblé cette année "que" 1,8 million de musulmans.
Toute la ville de Prayagraj (ex-Allahabad) a été pavoisée de portraits du Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014, et de son fidèle chef de l'exécutif de l'Uttar Pradesh, Yogi Adityanath.
Le gouvernement a présenté l'événement comme un rassemblement "sans invitation formelle de millions de personnes", un "mélange vibrant de cultures, de traditions et de langues", à l'image d'une "mini-Inde".
Le point d'orgue de la Kumbh Mela, "fête de la cruche" en hindi, est un bain à la confluence des trois cours d'eau qui, selon la tradition, permet aux fidèles de laver ses péchés et se libérer du cycle des renaissances et réincarnations.
- "Sensation formidable" -
Cette fête est née de la mythologie hindoue, selon laquelle des gouttes d'un nectar d'immortalité, transporté dans une cruche par les dieux lors d'un combat contre les démons, tombèrent en quatre lieux au bord du Gange.
Une à Prayagraj, où se tient la Kumbh Mela tous les douze ans. Les trois autres à Nashik, Ujjain et Haridwar, où des festivals de moindre dimension sont organisés dans l'intervalle.
Elle est mentionnée dans l'un des livres fondateurs de l'hindouisme, le Rig Veda, écrit il y a 3.000 ans.
Des sadhous (sages), ces ascètes aux corps couverts de cendres, aux cheveux entortillés en dreadlocks, qui ont pour la plupart marché pendant des semaines pour rallier le site, donnent souvent le coup d'envoi de ce rituel.
Santosh Mishra, 55 ans, originaire d'un village proche de la ville sainte hindoue de Varanasi (ex-Bénarès), explique que ses voisins et lui sont "super impatients" de participer au festival.
"Tout le village y participera", affirme-t-il. "C'est une sensation formidable quand tout le monde plonge ensemble dans le fleuve", pourtant glacé à cette période de l'année et très pollué.
Au cours de leur pèlerinage, les fidèles font vœu de non-violence, d'abstinence et d'aumône et se concentrent sur la prière et la méditation.
La date exacte de chaque festival est fixée en fonction des positions astrologiques du Soleil, de la Lune et de Jupiter.
Le bain a lieu quotidiennement, dès le lever du soleil. Mais aux dates les plus propices, il est connu sous le nom de "Shahi Snan" ou bain royal.
Une des cérémonies les plus spectaculaires est l'"aarti", lors de laquelle des moines accomplissent des rituels en tenant des lampes. Les fidèles font également flotter une mer de lampes à huile appelée "Dyia".
En 2017, la Kumbh Mela a été classée au patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco, qui l'a décrite comme le "plus grand rassemblement pacifique de pèlerins au monde".
Du 13 janvier au 26 février, c'est l'équivalent des populations américaine et canadienne qui doit rallier Prayagraj, dans l'Etat de l'Uttar Pradesh, pour six semaines de bains rituels, de prières ou de parades en tous genres.
Même pour le pays le plus peuplé du monde, rompu avec son 1,4 milliard d'habitants à la logistique des célébrations de masse, l'accueil d'une telle foule relève du défi logistique.
"De 350 à 400 millions de fidèles se rendront à la Mela, ça laisse imaginer l'ampleur des préparatifs", décrit Vivek Chaturvedi, porte-parole du festival.
Au confluent de trois fleuves sacrés - le Gange, la Yamuna et la mythique Sarasvati - les organisateurs ont installé 150.000 toilettes, 68.000 lampadaires urbains et des cuisines capables de nourrir 50.000 personnes en même temps.
Pour héberger les fidèles, ils ont dressé une ville de tentes d'une superficie équivalente aux deux tiers de la presqu'île new-yorkaise de Manhattan.
En 2019, la dernière grande célébration organisée sur ce même site, le "hardh" ou demi-Kumbh Mela, avait réuni 240 millions de personnes.
A titre de comparaison, le pèlerinage de La Mecque, en Arabie saoudite, n'a rassemblé cette année "que" 1,8 million de musulmans.
Toute la ville de Prayagraj (ex-Allahabad) a été pavoisée de portraits du Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014, et de son fidèle chef de l'exécutif de l'Uttar Pradesh, Yogi Adityanath.
Le gouvernement a présenté l'événement comme un rassemblement "sans invitation formelle de millions de personnes", un "mélange vibrant de cultures, de traditions et de langues", à l'image d'une "mini-Inde".
Le point d'orgue de la Kumbh Mela, "fête de la cruche" en hindi, est un bain à la confluence des trois cours d'eau qui, selon la tradition, permet aux fidèles de laver ses péchés et se libérer du cycle des renaissances et réincarnations.
- "Sensation formidable" -
Cette fête est née de la mythologie hindoue, selon laquelle des gouttes d'un nectar d'immortalité, transporté dans une cruche par les dieux lors d'un combat contre les démons, tombèrent en quatre lieux au bord du Gange.
Une à Prayagraj, où se tient la Kumbh Mela tous les douze ans. Les trois autres à Nashik, Ujjain et Haridwar, où des festivals de moindre dimension sont organisés dans l'intervalle.
Elle est mentionnée dans l'un des livres fondateurs de l'hindouisme, le Rig Veda, écrit il y a 3.000 ans.
Des sadhous (sages), ces ascètes aux corps couverts de cendres, aux cheveux entortillés en dreadlocks, qui ont pour la plupart marché pendant des semaines pour rallier le site, donnent souvent le coup d'envoi de ce rituel.
Santosh Mishra, 55 ans, originaire d'un village proche de la ville sainte hindoue de Varanasi (ex-Bénarès), explique que ses voisins et lui sont "super impatients" de participer au festival.
"Tout le village y participera", affirme-t-il. "C'est une sensation formidable quand tout le monde plonge ensemble dans le fleuve", pourtant glacé à cette période de l'année et très pollué.
Au cours de leur pèlerinage, les fidèles font vœu de non-violence, d'abstinence et d'aumône et se concentrent sur la prière et la méditation.
La date exacte de chaque festival est fixée en fonction des positions astrologiques du Soleil, de la Lune et de Jupiter.
Le bain a lieu quotidiennement, dès le lever du soleil. Mais aux dates les plus propices, il est connu sous le nom de "Shahi Snan" ou bain royal.
Une des cérémonies les plus spectaculaires est l'"aarti", lors de laquelle des moines accomplissent des rituels en tenant des lampes. Les fidèles font également flotter une mer de lampes à huile appelée "Dyia".
En 2017, la Kumbh Mela a été classée au patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco, qui l'a décrite comme le "plus grand rassemblement pacifique de pèlerins au monde".