Pointe-à-Pitre, France | AFP | mercredi 11/05/2021 - Repêcher les Sargasses avant qu'elles n'atteignent la côte ou réussir à les recycler, les collectivités chargées d'évacuer ces nappes d'algues qui s'échouent depuis 10 ans sur les côtes guadeloupéennes cherchent des solutions face à cette invasion.
Ces algues, qui prolifèrent dans la région caribéenne depuis 2011, s'échouent de nouveau depuis plusieurs semaines en Guadeloupe. Elles dégagent, quand elles pourrissent sur le rivage, des émanations nauséabondes et toxiques qui dérangent les riverains et découragent les touristes.
Face à cette marée d'algues brunes envahissantes, certaines communes se retrouvent parfois démunies, comme Terre-de-Haut, sur l'île des Saintes, dont le port s'est retrouvé envahi au début du mois d'avril, isolant encore davantage la petite île.
Son maire, Hilaire Brudey, avait dénoncé dans les médias locaux le coût des opérations d'évacuations. Il évoquait "quelques aides ici où là pour une tractopelle" et des "solutions financières avancées" tout en estimant que la situation n'avait "pas beaucoup bougé". Et ces tonnes de déchets "On les met où?", s'interrogeait-il.
"Lorsqu'on a recours à des prestataires privés pour la collecte sur la plage, la journée de collecte peut monter à 5.000 euros", explique Sylvie Gustave-Dit-Duflo, vice-présidente de la Région chargée de l'environnement. "D'où l'idée pour les communes et les agglomérations qu'on aille vers un syndicat qui mutualiserait ces coûts" en ramassant les algues avant même qu'elles ne touchent la côte, ajoute-t-elle.
Plusieurs techniques sont envisagées afin de récupérer les algues avant qu'elles ne s'échouent et "éviter le risque sanitaire, qui est le sujet premier pour nous", en raison du gaz toxique qui s'en dégage quand elles se décomposent, explique Bruno André, sous-préfet de Pointe-à-Pitre. Il y a "des barrages déviants qui permettent d'envoyer les sargasses dans des zones où elles sont plus faciles à ramasser".
"On fait des études de courant dans certaines communes, on a posé des barrages dans certaines autres", ajoute le sous-préfet, qui ne cache pas l'existence "d'enjeux industriels" pour certains procédés de ramassage.
"Des projets de bateaux" sont ainsi à l'étude pour les arrivages massifs. Certains sont "en cours de construction", mais ne sont pas encore homologués "pour que techniquement ils puissent réceptionner et charger les sargasses en restant à flots", précise M. André.
Chaine vertueuse
Les autorités travaillent aussi à la meilleure façon de tirer parti de ces échouements potentiellement aussi massifs et nuisibles qu'imprévisibles sur le long terme
"40% des échouements arrivent sur Marie-Galante", une petite île au sud de la Guadeloupe, explique Adèle Veerabadren responsable de la cellule PULSAR (Plan d'urgence local sargasses) à la sous-préfecture.
Les collectivités ont ramassé 48.000 tonnes de ces algues en 2018, 27.000 tonnes en 2019 et 19.000 tonnes en 2020, selon ses données.
Ces déchets abondants pourraient alimenter une éventuelle usine de valorisation dans l'archipel.
"A Capesterre de Marie-galante, on est en train de réhabiliter une zone d'épandage, d'imaginer aussi une nouvelle plateforme de séchage et de stockage avec derrière un programme de valorisation en faisant du compost", raconte M. André.
"On a le site, le terrain, la commune qui travaille très bien, on a tous les ingrédients", se félicite le sous-préfet, qui compte sur "une chaine vertueuse à travers cet exemple".
"On est en discussion avec certains industriels intéressés pour imaginer avec eux le lieu où ils poseraient leur unité de transformation", explique Bruno André, citant quatre projets de valorisation des sargasses: du "compost, du bio-plastique, du carton ou du papier, et du charbon".
Ces projets nécessiteront une matière première régulière, à savoir "des algues fraîches", souligne Mme Gustave-Dit-Duflo, qui évoque une certaine "frilosité" des industriels "puisqu'on ne sait jamais la quantité qu'il va y avoir chaque année".
Cependant, l'élue reste optimiste, évoquant un industriel intéressé qui voudrait s'implanter à Baie-Mahault, commune située au centre de la Guadeloupe où les algues pourraient être déshydratées, séchées, mises en balles, et expédiées en métropole pour être utilisées dans la fabrication de bioplastique.
Ces algues, qui prolifèrent dans la région caribéenne depuis 2011, s'échouent de nouveau depuis plusieurs semaines en Guadeloupe. Elles dégagent, quand elles pourrissent sur le rivage, des émanations nauséabondes et toxiques qui dérangent les riverains et découragent les touristes.
Face à cette marée d'algues brunes envahissantes, certaines communes se retrouvent parfois démunies, comme Terre-de-Haut, sur l'île des Saintes, dont le port s'est retrouvé envahi au début du mois d'avril, isolant encore davantage la petite île.
Son maire, Hilaire Brudey, avait dénoncé dans les médias locaux le coût des opérations d'évacuations. Il évoquait "quelques aides ici où là pour une tractopelle" et des "solutions financières avancées" tout en estimant que la situation n'avait "pas beaucoup bougé". Et ces tonnes de déchets "On les met où?", s'interrogeait-il.
"Lorsqu'on a recours à des prestataires privés pour la collecte sur la plage, la journée de collecte peut monter à 5.000 euros", explique Sylvie Gustave-Dit-Duflo, vice-présidente de la Région chargée de l'environnement. "D'où l'idée pour les communes et les agglomérations qu'on aille vers un syndicat qui mutualiserait ces coûts" en ramassant les algues avant même qu'elles ne touchent la côte, ajoute-t-elle.
Plusieurs techniques sont envisagées afin de récupérer les algues avant qu'elles ne s'échouent et "éviter le risque sanitaire, qui est le sujet premier pour nous", en raison du gaz toxique qui s'en dégage quand elles se décomposent, explique Bruno André, sous-préfet de Pointe-à-Pitre. Il y a "des barrages déviants qui permettent d'envoyer les sargasses dans des zones où elles sont plus faciles à ramasser".
"On fait des études de courant dans certaines communes, on a posé des barrages dans certaines autres", ajoute le sous-préfet, qui ne cache pas l'existence "d'enjeux industriels" pour certains procédés de ramassage.
"Des projets de bateaux" sont ainsi à l'étude pour les arrivages massifs. Certains sont "en cours de construction", mais ne sont pas encore homologués "pour que techniquement ils puissent réceptionner et charger les sargasses en restant à flots", précise M. André.
Chaine vertueuse
Les autorités travaillent aussi à la meilleure façon de tirer parti de ces échouements potentiellement aussi massifs et nuisibles qu'imprévisibles sur le long terme
"40% des échouements arrivent sur Marie-Galante", une petite île au sud de la Guadeloupe, explique Adèle Veerabadren responsable de la cellule PULSAR (Plan d'urgence local sargasses) à la sous-préfecture.
Les collectivités ont ramassé 48.000 tonnes de ces algues en 2018, 27.000 tonnes en 2019 et 19.000 tonnes en 2020, selon ses données.
Ces déchets abondants pourraient alimenter une éventuelle usine de valorisation dans l'archipel.
"A Capesterre de Marie-galante, on est en train de réhabiliter une zone d'épandage, d'imaginer aussi une nouvelle plateforme de séchage et de stockage avec derrière un programme de valorisation en faisant du compost", raconte M. André.
"On a le site, le terrain, la commune qui travaille très bien, on a tous les ingrédients", se félicite le sous-préfet, qui compte sur "une chaine vertueuse à travers cet exemple".
"On est en discussion avec certains industriels intéressés pour imaginer avec eux le lieu où ils poseraient leur unité de transformation", explique Bruno André, citant quatre projets de valorisation des sargasses: du "compost, du bio-plastique, du carton ou du papier, et du charbon".
Ces projets nécessiteront une matière première régulière, à savoir "des algues fraîches", souligne Mme Gustave-Dit-Duflo, qui évoque une certaine "frilosité" des industriels "puisqu'on ne sait jamais la quantité qu'il va y avoir chaque année".
Cependant, l'élue reste optimiste, évoquant un industriel intéressé qui voudrait s'implanter à Baie-Mahault, commune située au centre de la Guadeloupe où les algues pourraient être déshydratées, séchées, mises en balles, et expédiées en métropole pour être utilisées dans la fabrication de bioplastique.