Paris, France | AFP | mardi 08/02/2022 - Placer l'océan au coeur des préoccupations: c'est l'ambition du sommet "Un océan" qui réunira scientifiques, ONG, politiques et entrepreneurs du 9 au 11 février en France, espérant donner un coup d'accélérateur sur plusieurs dossiers internationaux cruciaux autour des mers.
Les océans occupent 70% de la surface du globe et jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ils nourrissent les populations, abritent de nombreuses espèces. Pour autant, ils restent mal connus et mal protégés.
"Nous n'avons pas idée de ce qu'est l'océan", constate Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS.
Ce sommet, voulu par le président français Emmanuel Macron, sera le premier d'une série d’événements internationaux autour de l'océan: une réunion de l'ONU sur l'environnement fin février qui abordera la question d'un accord international sur le plastique, des négociations en mars à l'ONU sur un traité pour la haute mer, des COP biodiversité et climat et une conférence de l'ONU sur les océans à Lisbonne en juin.
Mercredi et jeudi se tiendront des ateliers et des forums, en ligne et en présentiel. Vendredi, 18 chefs d'Etat et de gouvernement, dont l'Elysée n'a pas encore donné les noms, seront présents à Brest avec Emmanuel Macron. Les engagements pris seront portés par 41 pays, selon Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sont annoncés.
Côté entreprises, les dirigeants des géants européens du transport maritime par conteneurs CMA CGM, Maersk, Hapag-Lloyd et MSC sont annoncés.
"La présidence française de l'Union européenne est une occasion qu'il ne fallait pas rater", explique à l'AFP Olivier Poivre d'Arvor. "Plutôt que d'organiser un sommet européen classique, nous avons choisi de prendre un groupe de dirigeants engagés", poursuit-il.
Pétition pour les dauphins
La France espère que de nouveaux pays ratifieront l'Accord du Cap, destiné à renforcer la sécurité des navires de pêche et à lutter contre la pêche illégale, pour qu'il puisse entrer en vigueur.
Les ONG espèrent des annonces fortes, tout en regrettant que des questions aussi essentielles que la surpêche ne soient pas à l'ordre du jour.
La France possède la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde, qui recouvre les eaux jusqu'à 200 milles nautiques au large de ses côtes, grâce aux outre-mer. Avec 23% de ses eaux protégées, mais seulement 1,6% en protection stricte, "la France n'est pas forcément un modèle", commente Jérôme Petit de l'ONG Pew.
Il espère que le gouvernement confirmera l'extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sur un million de km2, dont une zone de protection forte de 250.000 km2.
Pew espère également la création de zones exclusivement dédiées à la pêche artisanale autour des îles de Polynésie française.
Une coalition d'ONG demande des avancées sur le traité international pour mieux protéger la haute mer, au-delà des juridictions nationales, qui couvre près de la moitié du globe. "Les discussions sont retombées à un niveau très juridique, il n'y a pas de portage politique", reconnaît Olivier Poivre d'Arvor, qui promet que le One Ocean Summit permettra de remobiliser les Etats. Les négociations doivent se conclure en mars.
La coalition d'ONG pour la conservation des eaux profondes s'inquiète des velléités de la France à explorer les fonds marins à plus de 4.000 mètres de profondeur, mal connus mais qui contiennent des ressources minières.
L'exploration scientifique "donne les moyens de comprendre comment fonctionnent les écosystèmes", explique la spécialiste des organismes marins Françoise Gaill. "Exploiter ? Evidemment non", poursuit-elle. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a adopté un moratoire sur l'exploitation des grands fonds marins, que la France n'a pas soutenu.
Plusieurs associations, dont France Nature Environnement (FNE), comptent par ailleurs remettre aux responsables français et européens une pétition signée par plus de 460.000 personnes contre les captures accidentelles de dauphins communs, tués dans des engins de pêche au large des côtes françaises.
Deux manifestations sont prévues vendredi à l'appel de l'association Pleine Mer, regroupant citoyens et pêcheurs artisanaux, et de Greenpeace. Des syndicats et des collectifs ont prévu de manifester de leur côté.
Les océans occupent 70% de la surface du globe et jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ils nourrissent les populations, abritent de nombreuses espèces. Pour autant, ils restent mal connus et mal protégés.
"Nous n'avons pas idée de ce qu'est l'océan", constate Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS.
Ce sommet, voulu par le président français Emmanuel Macron, sera le premier d'une série d’événements internationaux autour de l'océan: une réunion de l'ONU sur l'environnement fin février qui abordera la question d'un accord international sur le plastique, des négociations en mars à l'ONU sur un traité pour la haute mer, des COP biodiversité et climat et une conférence de l'ONU sur les océans à Lisbonne en juin.
Mercredi et jeudi se tiendront des ateliers et des forums, en ligne et en présentiel. Vendredi, 18 chefs d'Etat et de gouvernement, dont l'Elysée n'a pas encore donné les noms, seront présents à Brest avec Emmanuel Macron. Les engagements pris seront portés par 41 pays, selon Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sont annoncés.
Côté entreprises, les dirigeants des géants européens du transport maritime par conteneurs CMA CGM, Maersk, Hapag-Lloyd et MSC sont annoncés.
"La présidence française de l'Union européenne est une occasion qu'il ne fallait pas rater", explique à l'AFP Olivier Poivre d'Arvor. "Plutôt que d'organiser un sommet européen classique, nous avons choisi de prendre un groupe de dirigeants engagés", poursuit-il.
Pétition pour les dauphins
La France espère que de nouveaux pays ratifieront l'Accord du Cap, destiné à renforcer la sécurité des navires de pêche et à lutter contre la pêche illégale, pour qu'il puisse entrer en vigueur.
Les ONG espèrent des annonces fortes, tout en regrettant que des questions aussi essentielles que la surpêche ne soient pas à l'ordre du jour.
La France possède la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde, qui recouvre les eaux jusqu'à 200 milles nautiques au large de ses côtes, grâce aux outre-mer. Avec 23% de ses eaux protégées, mais seulement 1,6% en protection stricte, "la France n'est pas forcément un modèle", commente Jérôme Petit de l'ONG Pew.
Il espère que le gouvernement confirmera l'extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sur un million de km2, dont une zone de protection forte de 250.000 km2.
Pew espère également la création de zones exclusivement dédiées à la pêche artisanale autour des îles de Polynésie française.
Une coalition d'ONG demande des avancées sur le traité international pour mieux protéger la haute mer, au-delà des juridictions nationales, qui couvre près de la moitié du globe. "Les discussions sont retombées à un niveau très juridique, il n'y a pas de portage politique", reconnaît Olivier Poivre d'Arvor, qui promet que le One Ocean Summit permettra de remobiliser les Etats. Les négociations doivent se conclure en mars.
La coalition d'ONG pour la conservation des eaux profondes s'inquiète des velléités de la France à explorer les fonds marins à plus de 4.000 mètres de profondeur, mal connus mais qui contiennent des ressources minières.
L'exploration scientifique "donne les moyens de comprendre comment fonctionnent les écosystèmes", explique la spécialiste des organismes marins Françoise Gaill. "Exploiter ? Evidemment non", poursuit-elle. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a adopté un moratoire sur l'exploitation des grands fonds marins, que la France n'a pas soutenu.
Plusieurs associations, dont France Nature Environnement (FNE), comptent par ailleurs remettre aux responsables français et européens une pétition signée par plus de 460.000 personnes contre les captures accidentelles de dauphins communs, tués dans des engins de pêche au large des côtes françaises.
Deux manifestations sont prévues vendredi à l'appel de l'association Pleine Mer, regroupant citoyens et pêcheurs artisanaux, et de Greenpeace. Des syndicats et des collectifs ont prévu de manifester de leur côté.