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Emile Vernier, dénonce « 20 Mds Fcfp de pertes financières dans les réserves de la caisse des retraites »


Le Syndicat pour la défense des intérêts des retraités actuels et futurs a tenté de mobiliser sur le thème de l'avenir des retraites en Polynésie française, lundi 3 août, dans les jardins de Paofai à Papeete. Une trentaine de personnes s'est déplacée pour participer à ce débat. Mais qu'importe l'importance de l'auditoire, Emile Vernier a martelé son message d'alerte sur la faillite du système polynésien de retraites par répartition : allongement de la durée de vie ; évolution démographique vers un vieillissement de la population ; impact négatif de la crise sur le marché de l'emploi ; baisse des recettes liées aux cotisations ; mauvaises orientations politiques ; lois de réformes attaquées devant le Conseil d'Etat et suspendues en attendant : tous les voyants sont au rouge, selon le président du SDIRAF. Et pour couronner le tout, Emile Vernier prétend avoir en sa possession des documents qui feraient état de pertes sur des placements financiers qui auraient impacté, en 2008 et 2011, les réserves de la caisse des retraites à hauteur de 20 Mds Fcfp.

Emile Vernier, dénonce « 20 Mds Fcfp de pertes financières dans les réserves de la caisse des retraites »
Vous exprimez beaucoup de craintes concernant la pérennité du système de retraites.

Emile Vernier : Tout à fait, à l’allure où nous allons et avec les décisions qui sont prises en ce moment, de la part du gouvernement, d’inciter 400 personnes (fonctionnaires, ndlr) à prendre leur retraite, avec la situation catastrophique du marché de l’emploi, il devient évident qu’il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir des retraites en Polynésie.
Aujourd’hui, l’inquiétude est d’autant plus grande que nous apprenons l’existence de pertes de plusieurs milliards Fcfp, sur des placements, sans que l’on sache vraiment le fin mot de cette histoire.


Vous avez des documents qui vous permettent d’affirmer de telles choses ?

Emile Vernier : J’ai en effet des documents en ma possession, (…) ils montrent bien que les placements qui sont faits par la CPS sont risqués, (…). Toutes ces raisons-là nous poussent à nous inquiéter grandement. D’autant plus que l’appel que nous avons lancé pour aujourd’hui n’a pas été suivi – nous étions une trentaine peut-être. C’est désespérant. Plus on attend et plus les choses vont s’aggraver.
J’en appelle à tous ceux qui se sentent concernés par cette situation. Notre calendrier est le suivant : Nous allons adresser un courrier à la CPS, pour avoir des précisions au sujet de ces pertes de plusieurs milliards Fcfp. J’appelle tous les retraités qui le peuvent à se mobiliser devant la CPS ce jour-là. Nous réaliserons la même chose à la présidence du gouvernement et au Haut Commissariat. Nous allons demander à être entendus par ces instances. Ce qui se passe est trop grave. Il faut absolument réagir.


Pour être plus clair, quels sont ces placements financiers que vous évoquez et qui auraient été à l’origine de pertes inquiétantes, sur les réserves du régime des retraites de la CPS ?

Emile Vernier : Ce sont des placements de plusieurs milliards Fcfp qui ont été faits à l’étranger. On ne sait pas exactement à combien se montent les pertes et c’est d’ailleurs la question que nous allons poser. On nous dit qu’il y a eu des pertes en 2008, en 2011 ; mais on ne trouve jamais le montant total des pertes : c’est une information que la CPS doit donner. Nous avons en notre possession une note d’explication que le Conseil d’administration a demandé aux techniciens et dans laquelle il est recommandé de cesser les placements avec les organismes qui sont à l’origine des pertes. (…) On me parle de 20 milliards Fcfp de pertes financières dans les réserves de la caisse des retraites. Nous allons demander des éclaircissements sur ce point. Il y a un problème quand même.

Territoriales : Vernier sur la liste de Teiva Manutahi, avec Marchesini

A six mois des élections territoriales vous souhaitez mobiliser pour un débat au sujet de l’avenir des retraites ?

Emile Vernier : Tout à fait : à partir du moment où les élus ne cotisent pas pour la retraite, j’ai l’impression que ce n’est pas un sujet de préoccupation pour eux. Ils ont mi leurs sous bien au chaud. On en arrive à la conclusion qu’il faut que l’on aille à l’Assemblée parce que c’est là-bas que les choses se décident. Pour le SDIRAF, ça veut dire participer à une liste. Nous y réfléchissons en ce moment. Mais j’ai envie de dire : si vous voulez que la CPS coule, votez pour eux ; si vous voulez que l’on essaye de faire quelque chose pour cette Caisse – et nous avons des arguments --, votez pour nous.
Je discute actuellement avec Teiva Manutahi, qui me fait confiance pour le traitement du dossier de la Retraite. Je pense que nous pouvons faire quelque chose, mais la priorité absolue c’est de créer de l’emploi : c’est la seule solution pour sauver notre régime de retraites. Tout emploi est générateur de cotisations.
Les différents gouvernements n’ont rien fait depuis trois ans alors que l’on sait que la caisse des retraites est au bord de la faillite.

Ce n’est pas la faute d’Oscar. C’est une faute collective : Flosse-Tong Sang-Oscar. Tous les présidents qui se sont succédé n’ont jamais su travailler pour sauver les retraites. Si la CPS s’effondre, c’est toute l’économie de notre pays qui s’effondre ! Il faut prendre des mesures de toute urgence, maintenant.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 3 Septembre 2012 à 12:35 | Lu 1882 fois