PAPEETE, le 2 mai 2019 - Depuis un an, Haumaru ne peut plus partager de moments avec son fils, malgré une décision de justice en sa faveur. Des instants qui doivent être partagés uniquement en présence du père, explique la mère. À bout de souffle et à quelques jours de son départ pour la métropole, Haumaru a décidé de médiatiser son histoire.
Haumaru vit depuis l'an dernier en métropole avec son mari, où elle poursuit ses études de Master. Si sa vie estudiantine se déroule bien, ce n'est pas le cas de sa vie personnelle. Depuis le mois de juin 2018, Haumaru n'a plus eu son fils avec elle. Une situation qui la détruit de jour en jour. Il y a cinq ans, elle s’est séparée du père de son jeune fils âgé aujourd'hui de 10 ans. "Pendant les 4 premières années après la séparation, le papa respectait la décision de justice. J'avais la garde pendant la moitié des vacances et un week-end sur deux", précise la mère de famille.
Mais la situation s'est dégradée quand le père de famille a su que Haumaru partait en France. "Ça fait un an que la situation est bloquée", explique la mère de famille. "La dernière fois que j'ai eu mon fils, c'était lors de la fête des mères, en mai 2018. J'avais organisé un grand tāmā'ara'a familial à la maison et mon fils avait fait un 'ōrero et une danse en solo pour accueillir toute la famille. Il était joyeux, il a rencontré des cousins, cousines, oncles et tantes qu'il n'avait pas vus depuis qu'il était bébé. Après ça, on devait fêter son anniversaire au mois de juin, là, on ne l'a plus revu, alors qu'il avait invité ses amis", regrette Haumaru.
L'an dernier, lorsqu’elle est partie en métropole, Haumaru a obtenu une décision de justice lui permettant de faire des visioconférences une fois par semaine avec son fils. Problème, "le père s'accaparait de ce temps-là pour me donner de ses nouvelles. Il me disait qu'il faisait telle ou telle activité. Je lui ai dit que c'était bien pour lui, mais je voulais parler à mon fils. Et là, il a commencé par me dire ensuite, tu me manques…" Au final, Haumaru ne pouvait pas voir son fils.
Après plusieurs plaintes, une médiation a eu lieu entre les deux parents en novembre dernier en présence du délégué du procureur. La justice a décidé que le fils devait retrouver sa mère en métropole au mois de juillet 2019. Le délégué a expliqué au père que s'il ne respectait pas la décision : "il irait directement devant le procureur". Si jusque-là, la mère de famille était rassurée. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Elle craint de ne pas pouvoir retrouver son fils dans deux mois.
Aujourd’hui en déplacement au fenua pour les vacances scolaires, Haumaru pensait avoir son fils avec elle durant ce laps de temps. Mais en vain. "Le père répète que mon fils a peur de moi, sans me donner de motif. (…) Tout ce qu'il dit c'est qu'il faut qu'on arrange la situation, qu'on essaye de s'entendre tous les deux et que l'on s'appelle. Je ne comprends pas pourquoi il faut que je l'appelle en privé. On a juste à appliquer la décision de justice, et là, une entente s'installera."
Haumaru rentrera en France samedi. "Je me sens désemparée, mon fils commence à me rejeter. Quand je lui dis que je viendrai le chercher, il me dit non et il baisse la tête. Je ne sais pas de quoi il a peur. Il rejette toute ma famille, même ma maman, qui s'est occupée de lui depuis qu'il est bébé, ne le reconnait plus."
Selon cette maman blessée, les rares visites avec son enfant ne se font qu'en présence du père. "Il faut que la justice fasse son travail. Mon fils m'a même dit : 'si tu viens me chercher, il faut prendre aussi papa'. Son père était présent quand il m'a dit cela, et à aucun moment, il a rectifié en expliquant que papa et maman étaient séparés et que ce n'est pas pour autant qu'on ne l'aimait pas. À aucun moment, il ne rectifie le discours de mon fils. En fait, il ancre ça dans la tête de mon fils et j'ai l'impression que mon fils m'en veut. Une fois, il m'a dit : 'Tu es partie, tu nous as laissés,’" indique Haumaru.
"J'ai l'impression que c'est un combat sans fin et que personne n'arrive à m'aider. Pour moi, la seule issue est de médiatiser cette affaire et qu'il soit condamné."
Haumaru vit depuis l'an dernier en métropole avec son mari, où elle poursuit ses études de Master. Si sa vie estudiantine se déroule bien, ce n'est pas le cas de sa vie personnelle. Depuis le mois de juin 2018, Haumaru n'a plus eu son fils avec elle. Une situation qui la détruit de jour en jour. Il y a cinq ans, elle s’est séparée du père de son jeune fils âgé aujourd'hui de 10 ans. "Pendant les 4 premières années après la séparation, le papa respectait la décision de justice. J'avais la garde pendant la moitié des vacances et un week-end sur deux", précise la mère de famille.
Mais la situation s'est dégradée quand le père de famille a su que Haumaru partait en France. "Ça fait un an que la situation est bloquée", explique la mère de famille. "La dernière fois que j'ai eu mon fils, c'était lors de la fête des mères, en mai 2018. J'avais organisé un grand tāmā'ara'a familial à la maison et mon fils avait fait un 'ōrero et une danse en solo pour accueillir toute la famille. Il était joyeux, il a rencontré des cousins, cousines, oncles et tantes qu'il n'avait pas vus depuis qu'il était bébé. Après ça, on devait fêter son anniversaire au mois de juin, là, on ne l'a plus revu, alors qu'il avait invité ses amis", regrette Haumaru.
L'an dernier, lorsqu’elle est partie en métropole, Haumaru a obtenu une décision de justice lui permettant de faire des visioconférences une fois par semaine avec son fils. Problème, "le père s'accaparait de ce temps-là pour me donner de ses nouvelles. Il me disait qu'il faisait telle ou telle activité. Je lui ai dit que c'était bien pour lui, mais je voulais parler à mon fils. Et là, il a commencé par me dire ensuite, tu me manques…" Au final, Haumaru ne pouvait pas voir son fils.
Après plusieurs plaintes, une médiation a eu lieu entre les deux parents en novembre dernier en présence du délégué du procureur. La justice a décidé que le fils devait retrouver sa mère en métropole au mois de juillet 2019. Le délégué a expliqué au père que s'il ne respectait pas la décision : "il irait directement devant le procureur". Si jusque-là, la mère de famille était rassurée. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Elle craint de ne pas pouvoir retrouver son fils dans deux mois.
Aujourd’hui en déplacement au fenua pour les vacances scolaires, Haumaru pensait avoir son fils avec elle durant ce laps de temps. Mais en vain. "Le père répète que mon fils a peur de moi, sans me donner de motif. (…) Tout ce qu'il dit c'est qu'il faut qu'on arrange la situation, qu'on essaye de s'entendre tous les deux et que l'on s'appelle. Je ne comprends pas pourquoi il faut que je l'appelle en privé. On a juste à appliquer la décision de justice, et là, une entente s'installera."
Haumaru rentrera en France samedi. "Je me sens désemparée, mon fils commence à me rejeter. Quand je lui dis que je viendrai le chercher, il me dit non et il baisse la tête. Je ne sais pas de quoi il a peur. Il rejette toute ma famille, même ma maman, qui s'est occupée de lui depuis qu'il est bébé, ne le reconnait plus."
Selon cette maman blessée, les rares visites avec son enfant ne se font qu'en présence du père. "Il faut que la justice fasse son travail. Mon fils m'a même dit : 'si tu viens me chercher, il faut prendre aussi papa'. Son père était présent quand il m'a dit cela, et à aucun moment, il a rectifié en expliquant que papa et maman étaient séparés et que ce n'est pas pour autant qu'on ne l'aimait pas. À aucun moment, il ne rectifie le discours de mon fils. En fait, il ancre ça dans la tête de mon fils et j'ai l'impression que mon fils m'en veut. Une fois, il m'a dit : 'Tu es partie, tu nous as laissés,’" indique Haumaru.
"J'ai l'impression que c'est un combat sans fin et que personne n'arrive à m'aider. Pour moi, la seule issue est de médiatiser cette affaire et qu'il soit condamné."
La parole à la famille de Haumaru
Mamie Cholina
Grand-mère paternelle de Haumaru
"Les problèmes des adultes ne regardent pas l'enfant"
"C'est triste, on est allé voir le papa, Haumaru a demandé de lui donner son enfant, il lui a dit qu'il ne refusait pas mais qu'il fallait qu'elle devait l'appeler et aller le voir. Ce n'est pas ce que Haumaru veut, elle veut son fils. Je lui ai demandé aussi de nous donner le petit pendant le week-end. Il m'a répondu : 'Il n'y a pas de problèmes mamie, mais il faut qu'on s'entende'. Comment veut-il qu'il y ait une entente s'il ne veut pas donner l'enfant. C'est dur pour l'enfant et pour nous. C'est mon premier hina et il a grandi avec nous. On allait avec lui à la pêche, il ramenait des poissons. Et il n'y a plus tout ça aujourd'hui. Elle est venue pour trois semaines et elle rentre samedi. Elle n'a même pas eu son fils, elle l'a juste aperçu, parce qu'il a peur et il ne veut pas venir. Si le père lui disait d'aller vers sa mère, il le fera. La voiture était fermée à clé quand on s'était approché. Haumaru voulait embrasser son fils, mais quand elle a essayé d'ouvrir, les portes étaient fermées à clé. On peut voir l'enfant que s'il est là. On dirait qu'il a peur qu'on dise des choses au petit, mais on ne fera pas cela à un enfant qui est déjà perturbé. On veut simplement qu'il soit heureux. Les problèmes des adultes ne regardent pas l'enfant, il faut que l'enfant vive c'est tout."
_____________________________
Jacques Luta
Père de Haumaru
"Que le père suive la loi sinon ça va mal finir pour lui"
"Ça ne va pas du tout, à chaque fois qu'on essaye légalement de récupérer le bébé un week-end ou autre, moulte fois, ça ne s'est jamais fait. Il veut que Haumaru aille avec lui au snack ou au restaurant, alors que c'est son week-end. Il faut qu'il soit là, voilà l'ennui. Elle, elle a une ordonnance du juge, c'est son week-end donc, elle veut juste son fils. Il bloque tout. En tant que père, je n'ai jamais fait cela, j'ai divorcé et avec la maman de Haumaru, on s'est toujours entendu à l'amiable et c'est comme ça que ça devrait se faire d'après moi. C'est mon seul mo'otua et je ne l'ai pas vu depuis un an. On ne comprend pas.
J'entre dans ma 69e année, ça commence à perdurer, alors qu'il y a l'injonction du juge. Que le père suive la loi sinon ça va mal finir pour lui. Le juge a bien dit qu'ils vont le mettre en garde à vue et qu'il va payer des amendes. Je ne vois pas où est l'intérêt du bébé. Dans tout cela, c'est le bébé qui souffre, parce qu'il est contrôlé par son papa."
Grand-mère paternelle de Haumaru
"Les problèmes des adultes ne regardent pas l'enfant"
"C'est triste, on est allé voir le papa, Haumaru a demandé de lui donner son enfant, il lui a dit qu'il ne refusait pas mais qu'il fallait qu'elle devait l'appeler et aller le voir. Ce n'est pas ce que Haumaru veut, elle veut son fils. Je lui ai demandé aussi de nous donner le petit pendant le week-end. Il m'a répondu : 'Il n'y a pas de problèmes mamie, mais il faut qu'on s'entende'. Comment veut-il qu'il y ait une entente s'il ne veut pas donner l'enfant. C'est dur pour l'enfant et pour nous. C'est mon premier hina et il a grandi avec nous. On allait avec lui à la pêche, il ramenait des poissons. Et il n'y a plus tout ça aujourd'hui. Elle est venue pour trois semaines et elle rentre samedi. Elle n'a même pas eu son fils, elle l'a juste aperçu, parce qu'il a peur et il ne veut pas venir. Si le père lui disait d'aller vers sa mère, il le fera. La voiture était fermée à clé quand on s'était approché. Haumaru voulait embrasser son fils, mais quand elle a essayé d'ouvrir, les portes étaient fermées à clé. On peut voir l'enfant que s'il est là. On dirait qu'il a peur qu'on dise des choses au petit, mais on ne fera pas cela à un enfant qui est déjà perturbé. On veut simplement qu'il soit heureux. Les problèmes des adultes ne regardent pas l'enfant, il faut que l'enfant vive c'est tout."
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Jacques Luta
Père de Haumaru
"Que le père suive la loi sinon ça va mal finir pour lui"
"Ça ne va pas du tout, à chaque fois qu'on essaye légalement de récupérer le bébé un week-end ou autre, moulte fois, ça ne s'est jamais fait. Il veut que Haumaru aille avec lui au snack ou au restaurant, alors que c'est son week-end. Il faut qu'il soit là, voilà l'ennui. Elle, elle a une ordonnance du juge, c'est son week-end donc, elle veut juste son fils. Il bloque tout. En tant que père, je n'ai jamais fait cela, j'ai divorcé et avec la maman de Haumaru, on s'est toujours entendu à l'amiable et c'est comme ça que ça devrait se faire d'après moi. C'est mon seul mo'otua et je ne l'ai pas vu depuis un an. On ne comprend pas.
J'entre dans ma 69e année, ça commence à perdurer, alors qu'il y a l'injonction du juge. Que le père suive la loi sinon ça va mal finir pour lui. Le juge a bien dit qu'ils vont le mettre en garde à vue et qu'il va payer des amendes. Je ne vois pas où est l'intérêt du bébé. Dans tout cela, c'est le bébé qui souffre, parce qu'il est contrôlé par son papa."
"Un dossier classique de pe’ape’a entre un père et une mère séparés"
Dans cette affaire, nous nous sommes également tournés vers un magistrat du palais de justice de Papeete : "C'est un dossier classique de pe'ape'a entre un père et une mère qui se sont séparés. La maman, pour des raisons professionnelles, vit en métropole, le papa est à Tahiti. L'enfant vit avec le père dans la famille paternelle, et le juge des affaires familiales a décidé qu'il y aura un droit de visite et d'hébergement au profit de la mère chaque année et pendant les vacances. Et le père ne respecte pas, donc c'est un délit. Cela s'appelle la non-représentation de l'enfant. Il risque de passer devant le tribunal correctionnel, et le délit pour non-représentation d'enfant est puni de deux ans d'emprisonnement et d'une amende. C'est très fréquent dans les cas de séparation. Ce n'est pas parce que les parents ne s'entendent plus que l'enfant doit être privé de son père et de sa mère. Il doit pouvoir garder un contact avec les deux parents. Parfois, ça se passe bien, parce que les parents comprennent l'intérêt de leur enfant, mais parfois, ça se passe mal. Il faut que chacun des parents respecte ses engagements ou la décision du juge des affaires familiales avec un droit de visite et d'hébergement."
Dans cette affaire, nous nous sommes également tournés vers un magistrat du palais de justice de Papeete : "C'est un dossier classique de pe'ape'a entre un père et une mère qui se sont séparés. La maman, pour des raisons professionnelles, vit en métropole, le papa est à Tahiti. L'enfant vit avec le père dans la famille paternelle, et le juge des affaires familiales a décidé qu'il y aura un droit de visite et d'hébergement au profit de la mère chaque année et pendant les vacances. Et le père ne respecte pas, donc c'est un délit. Cela s'appelle la non-représentation de l'enfant. Il risque de passer devant le tribunal correctionnel, et le délit pour non-représentation d'enfant est puni de deux ans d'emprisonnement et d'une amende. C'est très fréquent dans les cas de séparation. Ce n'est pas parce que les parents ne s'entendent plus que l'enfant doit être privé de son père et de sa mère. Il doit pouvoir garder un contact avec les deux parents. Parfois, ça se passe bien, parce que les parents comprennent l'intérêt de leur enfant, mais parfois, ça se passe mal. Il faut que chacun des parents respecte ses engagements ou la décision du juge des affaires familiales avec un droit de visite et d'hébergement."
La partie adverse s'exprime
Mathieu Lamourette
Avocat du père de famille
"La contrainte et la force ne sont pas les bonnes méthodes"
"L'enfant exprime ne pas vouloir la voir en ce moment. Donc, quels sont les droits et obligations du père et de l'enfant ? Le père a l'obligation de présenter l'enfant à sa mère, mais on ne peut pas non plus contraindre l'enfant contre sa volonté. La mère peut faire ce qu'elle veut, aller voir le procureur, les gendarmes, les supérieurs hiérarchiques du père, ce n'est pas comme cela qu'elle rétablira un bon dialogue avec son fils. Le père est tenu de présenter l'enfant, dans la mesure où l'enfant veut bien y aller. Après, il faut surmonter les réticences du petit et c'est cela le plus dur, et je pense que la contrainte n'est pas le bon moyen d'y arriver. On est dans le cadre d'un dialogue qui est rompu. Une confiance qui a été rompue et qu'il faut rétablir. Le père veut bien s'y employer, pour autant qu'on y mette les bonnes méthodes et les bons moyens. Et les gendarmes, le procureur ou les menaces ne sont pas forcément les bons moyens. Nous sommes ouverts au dialogue. Cet enfant est jeune et il a besoin d'un père et d'une mère. Et pour se construire correctement, il a besoin de sa mère. Mais, il faut qu'elle montre le bon côté de son visage, parce que si elle ne montre que le mauvais côté, le gamin a peur d'elle. Il faut changer de méthode de dialogue, parce que la contrainte et la force ne sont pas les bonnes méthodes. Le fait qu'elle souhaite médiatiser cette affaire, je trouve cela inapproprié. Pour moi, cela veut dire que cette médiatisation est le constat de l'échec de la voie pénale. Ce n'est pas comme ça qu'elle pourra rétablir un dialogue de qualité avec son fils. Elle aurait dit : allons voir un médiateur, dont c'est le métier par exemple, et essayons de rétablir à trois, papa, maman et enfant, un dialogue, ça aurait été plus approprié me semble-t-il. Elle ne manque pas d'intelligence cette femme, elle est juste, je pense, dans une réaction un peu orgueilleuse et à cran. C'est dur pour une mère que son fils lui dise je ne veux pas te voir, ça je peux comprendre, il n'y a pas de soucis. Mais, il faut juste qu'elle change les modalités du dialogue.
Le petit, selon le papa, est terrorisé depuis que la mère est revenue. Donc, il faut aussi tenir compte de ça quand on est une maman. Et ça, elle ne l'entend pas."
Avocat du père de famille
"La contrainte et la force ne sont pas les bonnes méthodes"
"L'enfant exprime ne pas vouloir la voir en ce moment. Donc, quels sont les droits et obligations du père et de l'enfant ? Le père a l'obligation de présenter l'enfant à sa mère, mais on ne peut pas non plus contraindre l'enfant contre sa volonté. La mère peut faire ce qu'elle veut, aller voir le procureur, les gendarmes, les supérieurs hiérarchiques du père, ce n'est pas comme cela qu'elle rétablira un bon dialogue avec son fils. Le père est tenu de présenter l'enfant, dans la mesure où l'enfant veut bien y aller. Après, il faut surmonter les réticences du petit et c'est cela le plus dur, et je pense que la contrainte n'est pas le bon moyen d'y arriver. On est dans le cadre d'un dialogue qui est rompu. Une confiance qui a été rompue et qu'il faut rétablir. Le père veut bien s'y employer, pour autant qu'on y mette les bonnes méthodes et les bons moyens. Et les gendarmes, le procureur ou les menaces ne sont pas forcément les bons moyens. Nous sommes ouverts au dialogue. Cet enfant est jeune et il a besoin d'un père et d'une mère. Et pour se construire correctement, il a besoin de sa mère. Mais, il faut qu'elle montre le bon côté de son visage, parce que si elle ne montre que le mauvais côté, le gamin a peur d'elle. Il faut changer de méthode de dialogue, parce que la contrainte et la force ne sont pas les bonnes méthodes. Le fait qu'elle souhaite médiatiser cette affaire, je trouve cela inapproprié. Pour moi, cela veut dire que cette médiatisation est le constat de l'échec de la voie pénale. Ce n'est pas comme ça qu'elle pourra rétablir un dialogue de qualité avec son fils. Elle aurait dit : allons voir un médiateur, dont c'est le métier par exemple, et essayons de rétablir à trois, papa, maman et enfant, un dialogue, ça aurait été plus approprié me semble-t-il. Elle ne manque pas d'intelligence cette femme, elle est juste, je pense, dans une réaction un peu orgueilleuse et à cran. C'est dur pour une mère que son fils lui dise je ne veux pas te voir, ça je peux comprendre, il n'y a pas de soucis. Mais, il faut juste qu'elle change les modalités du dialogue.
Le petit, selon le papa, est terrorisé depuis que la mère est revenue. Donc, il faut aussi tenir compte de ça quand on est une maman. Et ça, elle ne l'entend pas."