TAHITI, le 30 juin 2021 - Le site internet Eat Me, un projet d'Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten, fonctionne depuis quelques jours déjà et des paniers-surprises ont été mis à la vente. Il s’agit d’invendus périssables proposés à moindre coût pour éviter le gaspillage alimentaire.
Eat Me est un site internet, "pour l’heure", précisent Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten. Ils sont à l’origine du concept et prévoient, en fonction de l’accueil du projet, de mettre en place une application. Eat Me met en relation des consommateurs et des commerçants, restaurateurs, grossistes afin de vendre les invendus en limite de consommation. "L’idée, résume le duo est "de réduire le gaspillage alimentaire".
Les chiffres polynésiens du gaspillage alimentaire n’existent pas encore. Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten participent à un état des lieux. Ailleurs dans le monde, ils sont presque inimaginables. Le gaspillage alimentaire correspond à "toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdu, jetée, dégradée". Attention, cela n’englobe pas les "vrais" déchets alimentaires que sont les os, coquilles d’œufs ou encore les épluchures, etc. En France par exemple, le poids annuel du gaspillage alimentaire est estimé à 10 milliards de kilos. Dans le monde, le chiffre serait plutôt de 1,3 milliard de tonnes, soit un tiers des aliments produits.
Du gaspillage à tous les niveaux
Si le consommateur est souvent pointé du doigt, en réalité de nombreux acteurs sont concernés : du champ à l’assiette en passant par le transport, le stockage, l’usine ou le supermarché. Selon une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe) qui date de 2016, le gaspillage se répartit ainsi : 32% pour la production agricole, 21% pour la transformation, 14% pour la distribution, 14% pour la restauration (collective et commerciale) et 19% pour la consommation à domicile.
Avec Eat Me, clients et commerçants vont lutter ensemble contre le gaspillage alimentaire au fenua. "Vous pourrez en même temps déguster un tas de bons produits !", promettent Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten à l’attention des clients. Les professionnels préparent en journée des paniers surprises, établissent un prix et les mettent à la vente en ligne. Au consommateur ensuite de payer (en ligne) puis de passer récupérer son panier avant la fermeture du magasin. Les paniers surprises sont composés d’invendus du jour qui arrivent bientôt à date de péremption. Sur la plateforme Eat Me, des informations explicitent la différence entre DLC et DLUO (ou DDM) pour éclairer les consommateurs.
DLC, DLUO, DDM ?
Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la date limite de consommation (DLC) est une limite impérative. Elle s'applique à des denrées microbiologiquement très périssables et qui, de ce fait, sont susceptibles, après une courte période, de présenter un danger immédiat pour la santé humaine. Cela concerne par exemple : les charcuteries, les viandes fraîches ou les plats cuisinés réfrigérés. Généralement, les denrées assorties d’une DLC se conservent au réfrigérateur. Leur sécurité au bout de la DLC n’est garantie que si les conditions de conservation sont respectées. La DLC s'exprime sur les conditionnements par la mention "À consommer jusqu’au…".
La date de durabilité minimale (DDM), terme qui a remplacé la date limite d’utilisation optimale (DLUO), n'a pas le caractère impératif de la DLC. Une fois la date passée, la denrée peut avoir perdu une partie de ses qualités spécifiques, sans pour autant présenter un risque pour celui qui la consommerait. Ainsi, il n’est pas nécessaire de jeter les produits concernés quand la DDM est dépassée, pourvu que l’emballage ne soit pas altéré. Ainsi, le café, passé un certain délai, perd de son arôme, les aliments de diététique infantile perdent de leur teneur en vitamines une fois la DDM dépassée… La DDM est exprimée sur les conditionnements par la mention "À consommer de préférence avant le…".
Deux expériences complémentaires
Elina Rocheteau évolue dans le milieu de la restauration depuis plusieurs années. Elle a obtenu son baccalauréat en 2017, ne sachant pas très bien ce qu’elle pourrait faire ensuite. Elle a pris la direction du lycée hôtelier de la Rochelle. "J’ai fait les saisons d’été et des extras dans les restaurants dès 15 ans", raconte-t-elle, car elle souhaitait devenir autonome et indépendante dès que possible. Elle a été chef de rang dans un établissement semi-gastronomique où elle a senti le besoin de faire une mention complémentaire sommellerie. "Dans un gastro, tu es obligé de bien connaître les vins." Elle a apprécié ce nouveau domaine d’apprentissage. Lorsque la crise du Covid a frappé, elle était assistante sommelière à la Rochelle.
Jérémy Wan Der Heyoten, lui, est né en Polynésie où il a effectué sa scolarité jusqu’au lycée. Il est sensible à la restauration, l’alimentation et le gaspillage alimentaire car une partie de sa famille travaille dans le secteur de la restauration. Son baccalauréat en poche, il est parti en métropole pour intégrer une école de commerce. C’était en 2016. "L’entreprenariat et le business me plaisent", explique-t-il. Il a effectué un stage à Taïwan, en 2017, qui a confirmé ce constat. Son master a duré cinq ans.
Inspirés par To good to go
Pendant leur vie étudiante, Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten ont beaucoup utilisé l’appli "To good to go". Il s’agit d’un mouvement de lutte contre le gaspillage alimentaire qui met en relation des professionnels de l’alimentaire et des clients grâce à une appli. Leur credo ? "Sauvez des repas, aidez la planète".
En arrivant en Polynésie, le duo s’est aperçu qu’il n’y avait pas vraiment de lutte contre le gaspillage alimentaire. "On était très satisfait de l’appli To good to go en France. On n’avait pas de gros budget pour manger et on trouvait des produits de qualité à petits prix. On a voulu mettre ça en place ici."
Une dizaine de partenaires sont d’ores et déjà intéressés par Eat Me. "Certains ont peut-être eut un peu peur au début, ils ont attendu de voir le retour clients", admet le duo. Devant l’engouement des consommateurs, les craintes tombent. Les premiers paniers ont tous été vendus. Par ailleurs, la CCISM accompagne Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten. Pour l’instant, ils n’essaient pas de multiplier le nombre de partenaires. Ils préfèrent se concentrer sur un accompagnement de qualité avec ceux qui sont déjà à leurs côtés. Ils cherchent également une solution pour les clients, nombreux, qui n’ont pas de carte bancaire. "On cherche vraiment à contenter tout le monde, que tout le monde soit gagnant." Le client, le professionnel et avec eux, la planète.
Eat Me est un site internet, "pour l’heure", précisent Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten. Ils sont à l’origine du concept et prévoient, en fonction de l’accueil du projet, de mettre en place une application. Eat Me met en relation des consommateurs et des commerçants, restaurateurs, grossistes afin de vendre les invendus en limite de consommation. "L’idée, résume le duo est "de réduire le gaspillage alimentaire".
Les chiffres polynésiens du gaspillage alimentaire n’existent pas encore. Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten participent à un état des lieux. Ailleurs dans le monde, ils sont presque inimaginables. Le gaspillage alimentaire correspond à "toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdu, jetée, dégradée". Attention, cela n’englobe pas les "vrais" déchets alimentaires que sont les os, coquilles d’œufs ou encore les épluchures, etc. En France par exemple, le poids annuel du gaspillage alimentaire est estimé à 10 milliards de kilos. Dans le monde, le chiffre serait plutôt de 1,3 milliard de tonnes, soit un tiers des aliments produits.
Du gaspillage à tous les niveaux
Si le consommateur est souvent pointé du doigt, en réalité de nombreux acteurs sont concernés : du champ à l’assiette en passant par le transport, le stockage, l’usine ou le supermarché. Selon une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe) qui date de 2016, le gaspillage se répartit ainsi : 32% pour la production agricole, 21% pour la transformation, 14% pour la distribution, 14% pour la restauration (collective et commerciale) et 19% pour la consommation à domicile.
Avec Eat Me, clients et commerçants vont lutter ensemble contre le gaspillage alimentaire au fenua. "Vous pourrez en même temps déguster un tas de bons produits !", promettent Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten à l’attention des clients. Les professionnels préparent en journée des paniers surprises, établissent un prix et les mettent à la vente en ligne. Au consommateur ensuite de payer (en ligne) puis de passer récupérer son panier avant la fermeture du magasin. Les paniers surprises sont composés d’invendus du jour qui arrivent bientôt à date de péremption. Sur la plateforme Eat Me, des informations explicitent la différence entre DLC et DLUO (ou DDM) pour éclairer les consommateurs.
DLC, DLUO, DDM ?
Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la date limite de consommation (DLC) est une limite impérative. Elle s'applique à des denrées microbiologiquement très périssables et qui, de ce fait, sont susceptibles, après une courte période, de présenter un danger immédiat pour la santé humaine. Cela concerne par exemple : les charcuteries, les viandes fraîches ou les plats cuisinés réfrigérés. Généralement, les denrées assorties d’une DLC se conservent au réfrigérateur. Leur sécurité au bout de la DLC n’est garantie que si les conditions de conservation sont respectées. La DLC s'exprime sur les conditionnements par la mention "À consommer jusqu’au…".
La date de durabilité minimale (DDM), terme qui a remplacé la date limite d’utilisation optimale (DLUO), n'a pas le caractère impératif de la DLC. Une fois la date passée, la denrée peut avoir perdu une partie de ses qualités spécifiques, sans pour autant présenter un risque pour celui qui la consommerait. Ainsi, il n’est pas nécessaire de jeter les produits concernés quand la DDM est dépassée, pourvu que l’emballage ne soit pas altéré. Ainsi, le café, passé un certain délai, perd de son arôme, les aliments de diététique infantile perdent de leur teneur en vitamines une fois la DDM dépassée… La DDM est exprimée sur les conditionnements par la mention "À consommer de préférence avant le…".
Deux expériences complémentaires
Elina Rocheteau évolue dans le milieu de la restauration depuis plusieurs années. Elle a obtenu son baccalauréat en 2017, ne sachant pas très bien ce qu’elle pourrait faire ensuite. Elle a pris la direction du lycée hôtelier de la Rochelle. "J’ai fait les saisons d’été et des extras dans les restaurants dès 15 ans", raconte-t-elle, car elle souhaitait devenir autonome et indépendante dès que possible. Elle a été chef de rang dans un établissement semi-gastronomique où elle a senti le besoin de faire une mention complémentaire sommellerie. "Dans un gastro, tu es obligé de bien connaître les vins." Elle a apprécié ce nouveau domaine d’apprentissage. Lorsque la crise du Covid a frappé, elle était assistante sommelière à la Rochelle.
Jérémy Wan Der Heyoten, lui, est né en Polynésie où il a effectué sa scolarité jusqu’au lycée. Il est sensible à la restauration, l’alimentation et le gaspillage alimentaire car une partie de sa famille travaille dans le secteur de la restauration. Son baccalauréat en poche, il est parti en métropole pour intégrer une école de commerce. C’était en 2016. "L’entreprenariat et le business me plaisent", explique-t-il. Il a effectué un stage à Taïwan, en 2017, qui a confirmé ce constat. Son master a duré cinq ans.
Inspirés par To good to go
Pendant leur vie étudiante, Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten ont beaucoup utilisé l’appli "To good to go". Il s’agit d’un mouvement de lutte contre le gaspillage alimentaire qui met en relation des professionnels de l’alimentaire et des clients grâce à une appli. Leur credo ? "Sauvez des repas, aidez la planète".
En arrivant en Polynésie, le duo s’est aperçu qu’il n’y avait pas vraiment de lutte contre le gaspillage alimentaire. "On était très satisfait de l’appli To good to go en France. On n’avait pas de gros budget pour manger et on trouvait des produits de qualité à petits prix. On a voulu mettre ça en place ici."
Une dizaine de partenaires sont d’ores et déjà intéressés par Eat Me. "Certains ont peut-être eut un peu peur au début, ils ont attendu de voir le retour clients", admet le duo. Devant l’engouement des consommateurs, les craintes tombent. Les premiers paniers ont tous été vendus. Par ailleurs, la CCISM accompagne Elina Rocheteau et Jérémy Wan Der Heyoten. Pour l’instant, ils n’essaient pas de multiplier le nombre de partenaires. Ils préfèrent se concentrer sur un accompagnement de qualité avec ceux qui sont déjà à leurs côtés. Ils cherchent également une solution pour les clients, nombreux, qui n’ont pas de carte bancaire. "On cherche vraiment à contenter tout le monde, que tout le monde soit gagnant." Le client, le professionnel et avec eux, la planète.