Sydney, Australie | AFP | vendredi 01/07/2016 - Un duel serré entre la coalition conservatrice au pouvoir et son opposition travailliste est attendu samedi dans les urnes en Australie, un pays qui a changé cinq fois de Premier ministre en cinq ans.
Le chef du gouvernement Malcolm Turnbull, 61 ans, ambitionne de légitimer lors de ces législatives le "putsch" interne à son Parti libéral qui lui avait permis d'évincer en septembre Tony Abbott, dont il était ministre.
Les sondages donnent sa coalition au coude-à-coude avec l'opposition emmenée par l'ex-leader syndical Bill Shorten, 49 ans.
Mais, au terme d'une campagne insipide, le choc provoqué par la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne pourrait avoir donné un léger avantage au sortant. Les principaux médias australiens comme News Corps Australia ou Fairfax Media se sont rangés sous la bannière de M. Turnbull au nom de la stabilité.
M. Turnbull, un ancien banquier d'affaires multimillionaire, a ces derniers jours joué à fond sur les craintes des répercussions économiques mondiales du Brexit, en martelant l'impératif de maintenir le cap dans la tempête.
"Aujourd'hui plus qu'avant, nous avons besoin de confiance, d'investissement, d'emploi, de stabilité, de leadership", a déclaré celui qui fut également journaliste et avocat.
"C'est ce que nous offrons et ce que nous seuls sommes en mesure d'offrir, parmi tous ceux qui se présentent devant les Australiens le 2 juillet."
-'Notre heure est venue'-
Depuis l'arrivée du travailliste Kevin Rudd en 2007 à la tête du gouvernement, après une décennie de "règne" du libéral John Howard, la politique australienne a été particulièrement mouvementée.
Kevin Rudd a été renversé par la travailliste Julia Gillard en 2010 avant de reprendre le pouvoir en 2013, et de le céder à nouveau quelques mois plus tard lors des législatives à Tony Abbott, lui-même renversé en septembre par M. Turnbull.
Le prochain scrutin devait intervenir avant janvier 2017. Malcolm Turnbull a choisi de l'avancer pour asseoir sa majorité au Sénat.
L'équilibre du pouvoir à la chambre haute dépend actuellement d'élus indépendants ou issus de partis minoritaires, qui ont bloqué certains de ses projets de réforme.
M. Turnbull pourrait bien regretter sa décision, car certains sondages laissent penser que le nombre d'indépendants ou de minoritaires, comme les Verts, pourrait augmenter du fait d'une lassitude grandissante face à l'éternelle alternance entre libéraux et travaillistes.
"Le choix n'a jamais été aussi large", estime le politologue Nick Ecomou, de la Monash University.
Le Premier ministre a vu sa popularité s'éroder en raison de doutes sur l'efficacité de ses réformes, et de dissenssions internes attisées par les partisans de son prédecesseur.
Les travaillistes ont mené une campagne classique, promettant des investissements dans la santé et l'éducation, davantage de justice fiscale et le développement des énergies renouvelables.
"Certains sont toujours tentés d'éliminer d'avance les travaillistes. Mais ils se trompent toujours", a déclaré Bill Shorten pendant la campagne.
- Expertise -
Malcolm Turnbull, lui, a mis en avant l'expertise économique de son équipe, au moment où l'Australie, qui n'a pas connu de récession depuis 25 ans, négocie la fin de l'âge d'or minier.
Il a promis des réductions d'impôts pour les particuliers et les entreprises, et défendu sa politique migratoire très controversée.
L'Australie repousse systématiquement les bateaux de clandestins l'approchant. Ceux qui arrivent à débarquer sont détenus dans des camps offshore sans aucun espoir d'obtenir l'asile sur le sol australien.
Fustigée par les organisations de défense des droits de l'Homme, cette politique présentée par Canberra comme nécessaire pour dissuader les réfugiés d'entamer de périlleuses travarsées ne devrait pas évoluer en cas de victoire travailliste.
Autre question fondamentale, le réchauffement climatique, illustré cette année par le pire épisode de blanchissement de corail sur l'emblématique Grande Barrière.
On disait M. Turnbull plus sensible aux sujets environnementaux que son prédécesseur. Mais il n'a pas varié d'un iota sur la politique des conservateurs en la matière, confirmant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui sont, de l'aveu même de l'organe consultatif australien sur le climat, largement insuffisants.
Les travaillistes n'envisagent pas de "sortir du charbon". Mais Bill Shorten propose un objectif de réduction des émissions de 45% (par rapport à 2005) d'ici 2030. Malcolm Turnbull vise 26%.
Voter est obligatoire en Australie depuis 1924. La participation n'est jamais tombée en dessous des 90%. Les 150 sièges de la Chambre des représentants et les 76 sièges du Sénat sont en jeu.
mp/jac-ev/mf
© 1994-2016 Agence France-Presse
Le chef du gouvernement Malcolm Turnbull, 61 ans, ambitionne de légitimer lors de ces législatives le "putsch" interne à son Parti libéral qui lui avait permis d'évincer en septembre Tony Abbott, dont il était ministre.
Les sondages donnent sa coalition au coude-à-coude avec l'opposition emmenée par l'ex-leader syndical Bill Shorten, 49 ans.
Mais, au terme d'une campagne insipide, le choc provoqué par la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne pourrait avoir donné un léger avantage au sortant. Les principaux médias australiens comme News Corps Australia ou Fairfax Media se sont rangés sous la bannière de M. Turnbull au nom de la stabilité.
M. Turnbull, un ancien banquier d'affaires multimillionaire, a ces derniers jours joué à fond sur les craintes des répercussions économiques mondiales du Brexit, en martelant l'impératif de maintenir le cap dans la tempête.
"Aujourd'hui plus qu'avant, nous avons besoin de confiance, d'investissement, d'emploi, de stabilité, de leadership", a déclaré celui qui fut également journaliste et avocat.
"C'est ce que nous offrons et ce que nous seuls sommes en mesure d'offrir, parmi tous ceux qui se présentent devant les Australiens le 2 juillet."
-'Notre heure est venue'-
Depuis l'arrivée du travailliste Kevin Rudd en 2007 à la tête du gouvernement, après une décennie de "règne" du libéral John Howard, la politique australienne a été particulièrement mouvementée.
Kevin Rudd a été renversé par la travailliste Julia Gillard en 2010 avant de reprendre le pouvoir en 2013, et de le céder à nouveau quelques mois plus tard lors des législatives à Tony Abbott, lui-même renversé en septembre par M. Turnbull.
Le prochain scrutin devait intervenir avant janvier 2017. Malcolm Turnbull a choisi de l'avancer pour asseoir sa majorité au Sénat.
L'équilibre du pouvoir à la chambre haute dépend actuellement d'élus indépendants ou issus de partis minoritaires, qui ont bloqué certains de ses projets de réforme.
M. Turnbull pourrait bien regretter sa décision, car certains sondages laissent penser que le nombre d'indépendants ou de minoritaires, comme les Verts, pourrait augmenter du fait d'une lassitude grandissante face à l'éternelle alternance entre libéraux et travaillistes.
"Le choix n'a jamais été aussi large", estime le politologue Nick Ecomou, de la Monash University.
Le Premier ministre a vu sa popularité s'éroder en raison de doutes sur l'efficacité de ses réformes, et de dissenssions internes attisées par les partisans de son prédecesseur.
Les travaillistes ont mené une campagne classique, promettant des investissements dans la santé et l'éducation, davantage de justice fiscale et le développement des énergies renouvelables.
"Certains sont toujours tentés d'éliminer d'avance les travaillistes. Mais ils se trompent toujours", a déclaré Bill Shorten pendant la campagne.
- Expertise -
Malcolm Turnbull, lui, a mis en avant l'expertise économique de son équipe, au moment où l'Australie, qui n'a pas connu de récession depuis 25 ans, négocie la fin de l'âge d'or minier.
Il a promis des réductions d'impôts pour les particuliers et les entreprises, et défendu sa politique migratoire très controversée.
L'Australie repousse systématiquement les bateaux de clandestins l'approchant. Ceux qui arrivent à débarquer sont détenus dans des camps offshore sans aucun espoir d'obtenir l'asile sur le sol australien.
Fustigée par les organisations de défense des droits de l'Homme, cette politique présentée par Canberra comme nécessaire pour dissuader les réfugiés d'entamer de périlleuses travarsées ne devrait pas évoluer en cas de victoire travailliste.
Autre question fondamentale, le réchauffement climatique, illustré cette année par le pire épisode de blanchissement de corail sur l'emblématique Grande Barrière.
On disait M. Turnbull plus sensible aux sujets environnementaux que son prédécesseur. Mais il n'a pas varié d'un iota sur la politique des conservateurs en la matière, confirmant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui sont, de l'aveu même de l'organe consultatif australien sur le climat, largement insuffisants.
Les travaillistes n'envisagent pas de "sortir du charbon". Mais Bill Shorten propose un objectif de réduction des émissions de 45% (par rapport à 2005) d'ici 2030. Malcolm Turnbull vise 26%.
Voter est obligatoire en Australie depuis 1924. La participation n'est jamais tombée en dessous des 90%. Les 150 sièges de la Chambre des représentants et les 76 sièges du Sénat sont en jeu.
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© 1994-2016 Agence France-Presse