Le président Fritch a reçu les organisations patronales polynésiennes jeudi pour présenter les vœux du gouvernement pour 2016 et défendre son bilan 2015.
PAPEETE, 14 janvier 2016 - Edouard Fritch a reçu les employeurs polynésiens lors d’une cérémonie des vœux 2016 en forme de mise au point, jeudi matin à la Présidence, quelques jours après avoir été interpellé par les deux principales organisations patronales locales.
Après la rencontre avec les syndicats de salariés, mercredi, le Président de la Polynésie française a poursuivi sa tournée des vœux à la société civile en recevant les organisations patronales, jeudi matin à la Présidence en présence du gouvernement. L’occasion pour le chef de l’exécutif de faire le bilan de l’action politique menée par le Pays en 2015 et de jeter les bases pour l’année qui vient.
Une année 2016 qu’il souhaite voir se dérouler "dans la concertation et la transparence" avec les partenaires sociaux, a-t-il annoncé en reconnaissant "qu’il persistait des problèmes de communication entre le gouvernement et [leurs] organisations". Aussi a-t-il proposé d'institutionnaliser une série de rencontres annuelles avec les responsables du patronat pour faire le point sur l’avancée des dossiers et leurs attentes respectives. L'annonce a été accueillie avec satisfaction par les représentants du Medef et de la CGPME, les deux principales organisations patronales, qui, il y a moins d'une semaine, publiaient par voie de communiqué de presse des insinuations accusatrices d'immobilisme à destination du gouvernement Fritch.
"Ce n’est pas en un an que l’on se relève de 10 années de casse", a lancé Edouard Fritch avant de citer certaines avancées réalisées en 2015 : baisse du côut de l'électricité de 8 % ; inversion de la courbe de destruction d'emplois avec un solde net de 328 postes créés sur les 9 premiers mois de l'année avec une diminution de 200 postes dans l'administration ; recettes fiscales de la TVA en augmentation de 3,6 % à 40,5 milliards Fcfp sur l'année ; augmentation de 18 % du nombre de demandes de permis de construire ; signature des deux contrats de projets avec l'Etat qui participe pour les trois prochaines années au financement du Régime de solidarité territoriale ; définition du plan de transition énergétique ; adoption de la loi sur les transports inter-insulaires ; report à 2025 de l'application du régime d'incitation fiscal de la Lodéom ; et l'avancée des dossiers de la ferme aquacole de Hao et du projet Tahiti Mahana Beach, avec la signature en décembre d'un protocole d'accord avec le consortium chinois qui doit financer ce projet à 250 milliards Fcfp.
"je veux bien accepter la critique, si elle est fondée et constructive", a-t-il déclaré jeudi. "Mais je n’accepte pas la désinformation quand on vient dire que le gouvernement aurait été immobile et trop préoccupé par des questions politiques. C’est vrai que nous avons rencontré des difficultés politiques certaines puisque nous avons dû gouverner sans majorité à l’assemblée pendant près d’un an. Cette majorité, je vous le rappelle, nous ne l’avons acquise qu’à la veille du vote du budget, il y a donc un mois. Néanmoins, gouverner sans majorité ne nous a pas paralysés".
Dans un contexte budgétaire contraint, le Pays gère un budget de 20,3 milliards Fcfp de crédits de paiements pour l'investissement en 2016 dont 25 % consacrés au financement du logement social.
"Nous allons en 2016, grâce à cette nouvelle majorité, entamer l’examen de réformes difficiles, comme celle de la Protection sociale généralisée, celle de la fiscalité ou encore celle du schéma d’organisation sanitaire…", a-t-il annoncé. "Ce ne seront pas des choses faciles. Ces réformes ne peuvent réussir que si travaillons ensemble. Cela signifie que nous définissions clairement nos objectifs communs. Et surtout nous avons besoin de beaucoup communiquer ensemble".
Fort de cette nouvelle majorité à l'assemblée, le gouvernement entend conduire plusieurs réformes en 2016 : le nouvel impôt sur les transactions, avec dorénavant une contribution sur le bénéfice et non plus sur le chiffre d’affaires "à charge fiscale constante", sera présentée à l’examen de l’assemblée dès l’ouverture de la session administrative 2016, en avril. Les textes inhérents à la PSG-2 seront quant à eux soumis à l’examen des élus de l’assemblée courant "juin-juillet". Enfin, les discussions sur la réforme du code du travail, un dossier cher aux employeurs, seront entamées courant septembre 2016 "c’est un chantier qui prendra au moins un an", a estimé Edouard Fritch jeudi.
Après la rencontre avec les syndicats de salariés, mercredi, le Président de la Polynésie française a poursuivi sa tournée des vœux à la société civile en recevant les organisations patronales, jeudi matin à la Présidence en présence du gouvernement. L’occasion pour le chef de l’exécutif de faire le bilan de l’action politique menée par le Pays en 2015 et de jeter les bases pour l’année qui vient.
Une année 2016 qu’il souhaite voir se dérouler "dans la concertation et la transparence" avec les partenaires sociaux, a-t-il annoncé en reconnaissant "qu’il persistait des problèmes de communication entre le gouvernement et [leurs] organisations". Aussi a-t-il proposé d'institutionnaliser une série de rencontres annuelles avec les responsables du patronat pour faire le point sur l’avancée des dossiers et leurs attentes respectives. L'annonce a été accueillie avec satisfaction par les représentants du Medef et de la CGPME, les deux principales organisations patronales, qui, il y a moins d'une semaine, publiaient par voie de communiqué de presse des insinuations accusatrices d'immobilisme à destination du gouvernement Fritch.
"Ce n’est pas en un an que l’on se relève de 10 années de casse", a lancé Edouard Fritch avant de citer certaines avancées réalisées en 2015 : baisse du côut de l'électricité de 8 % ; inversion de la courbe de destruction d'emplois avec un solde net de 328 postes créés sur les 9 premiers mois de l'année avec une diminution de 200 postes dans l'administration ; recettes fiscales de la TVA en augmentation de 3,6 % à 40,5 milliards Fcfp sur l'année ; augmentation de 18 % du nombre de demandes de permis de construire ; signature des deux contrats de projets avec l'Etat qui participe pour les trois prochaines années au financement du Régime de solidarité territoriale ; définition du plan de transition énergétique ; adoption de la loi sur les transports inter-insulaires ; report à 2025 de l'application du régime d'incitation fiscal de la Lodéom ; et l'avancée des dossiers de la ferme aquacole de Hao et du projet Tahiti Mahana Beach, avec la signature en décembre d'un protocole d'accord avec le consortium chinois qui doit financer ce projet à 250 milliards Fcfp.
"je veux bien accepter la critique, si elle est fondée et constructive", a-t-il déclaré jeudi. "Mais je n’accepte pas la désinformation quand on vient dire que le gouvernement aurait été immobile et trop préoccupé par des questions politiques. C’est vrai que nous avons rencontré des difficultés politiques certaines puisque nous avons dû gouverner sans majorité à l’assemblée pendant près d’un an. Cette majorité, je vous le rappelle, nous ne l’avons acquise qu’à la veille du vote du budget, il y a donc un mois. Néanmoins, gouverner sans majorité ne nous a pas paralysés".
Dans un contexte budgétaire contraint, le Pays gère un budget de 20,3 milliards Fcfp de crédits de paiements pour l'investissement en 2016 dont 25 % consacrés au financement du logement social.
"Nous allons en 2016, grâce à cette nouvelle majorité, entamer l’examen de réformes difficiles, comme celle de la Protection sociale généralisée, celle de la fiscalité ou encore celle du schéma d’organisation sanitaire…", a-t-il annoncé. "Ce ne seront pas des choses faciles. Ces réformes ne peuvent réussir que si travaillons ensemble. Cela signifie que nous définissions clairement nos objectifs communs. Et surtout nous avons besoin de beaucoup communiquer ensemble".
Fort de cette nouvelle majorité à l'assemblée, le gouvernement entend conduire plusieurs réformes en 2016 : le nouvel impôt sur les transactions, avec dorénavant une contribution sur le bénéfice et non plus sur le chiffre d’affaires "à charge fiscale constante", sera présentée à l’examen de l’assemblée dès l’ouverture de la session administrative 2016, en avril. Les textes inhérents à la PSG-2 seront quant à eux soumis à l’examen des élus de l’assemblée courant "juin-juillet". Enfin, les discussions sur la réforme du code du travail, un dossier cher aux employeurs, seront entamées courant septembre 2016 "c’est un chantier qui prendra au moins un an", a estimé Edouard Fritch jeudi.
Vœux du président Edouard Fritch aux organisations patronales
Monsieur le président du MEDEF,
Monsieur le président de la CGPME,
Mesdames et messieurs les responsables des organisations patronales,
Mesdames et messieurs,
Chers amis.
Comme il est de tradition, j’ai souhaité vous inviter pour vous présenter, au nom du vice-président et du gouvernement nos meilleurs vœux de santé et de prospérité pour vous et vos entreprises en cette année 2016.
Nous souhaitons que cette nouvelle année soit la plus constructive possible, emprunte de dialogue entre vous et le gouvernement, afin de conforter la reprise économique. Que cette année soit celle de la reprise d’activité pour vos entreprises et de la croissance de l’économie.
Ce rendez-vous est aussi l’occasion de dresser un rapide bilan de l’année écoulée et de présenter les perspectives pour les mois à venir, d’autant que par vos déclarations respectives dans les médias, vous avez quelque peu anticipé cette rencontre.
Je comprends de ces déclarations que nous n’avons pas suffisamment communiqué de manière directe avec vous sur les actions que nous avons mises en œuvre ou sur les grandes orientations de notre politique.
Je comprends aussi une certaine impatience, mais comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, ce n’est pas en un an que l’on se relève de 10 années de casse.
En préalable, il me semble bon de rappeler, que nous avons dû, dans la lignée de ce qui avait été entrepris par le précédent gouvernement, poursuivre le rétablissement des équilibres budgétaires. Loin de constituer des mesures purement techniques, cela était le préalable incontournable à toute relance économique.
La faculté pour nous de boucler le plan de financement des investissements semble peut-être aux yeux de certains relever de la simple formalité, mais je vous rappelle qu’il y a moins de deux ans, le Pays ne pouvait tout simplement plus financer la totalité de ses investissements. Nous trouvons là l’explication de la chute des liquidations à près de 13 milliards XPF seulement en 2012, contre un objectif de 25 milliards XPF en 2016.
Bref le Pays était littéralement au bord de la cessation de paiement en 2013. Donc toutes les mesures prises sur le plan budgétaire et financier (avance de trésorerie remboursable et remboursée négociée avec l'Etat, emprunt obligataire, assainissement des comptes, la loi de pays fiscale de 2013, etc), permettent aujourd'hui d'envisager l'avenir, de programmer des investissements, de continuer de soutenir nos satellites, le monde associatif, les aides à l'emploi et aux entreprises.
Il ne faudrait tout de même pas oublier d’où nous venons tous.
Je le disais, je comprends votre impatience. Je comprends moins le pessimisme véhiculé aux travers de certaines déclarations qui ne me semble pas en corrélation avec les indicateurs économiques. Je vous renvoie sur ce point à la lecture attentive des bulletins de conjoncture qui sont à votre disposition. Mais peut-être votre ressenti personnel est-il différent ?
Je le respecte mais je souhaite toutefois mettre en avant deux de ces indicateurs qui me semblent révélateurs d’une inversion durable de la tendance mortifère que nous avons vécu ces dix dernières années.
Sur le plan de l’emploi d’abord. Sur les 9 premiers mois de l’année, les effectifs des emplois salariés déclarés à la CPS ont augmenté de 328 par rapport à la même période de l’année 2014, passant de 60.358 à 60.685, avec des progressions notables dans le secteur de l’hôtellerie-restauration (+250 emplois) ou celui des services (+121 emplois), tandis que l’on a constaté un reflux de plus de 200 postes dans les administrations publiques.
Plus de 300 emplois créés sur les 9 premiers mois, ce n’est bien évidemment pas suffisant pour satisfaire la demande, mais c’est en tout cas le signe positif que nous sommes repartis sur une courbe ascendante qui va en se confirmant.
Sur le plan de la consommation ensuite les rentrées de TVA enregistrent une croissance de 3,6%, passant en données prévisionnelles de 39,5 milliards en 2014 à 40,95 milliards en 2015, ce qui traduit une consommation dynamique, tant en régime intérieur qu’en importation de biens d’équipement
A titre complémentaire, je souhaite préciser que le nombre de permis de construire délivrés en 2015 est en progression de 18% par rapport à 2014. Une progression liée notamment à la baisse du coût du crédit mais aussi aux dispositifs d’aide à la pierre adoptés par l’assemblée.
J’en viens aux actions du gouvernement durant cette année 2015. Sur ce point, je veux bien accepter la critique, si elle est fondée et constructive. Mais je n’accepte pas la désinformation quand on vient dire que le gouvernement aurait été immobile et trop préoccupé par des questions politiques.
C’est vrai que nous avons rencontré des difficultés politiques certaines puisque nous avons dû gouverner sans majorité à l’assemblée pendant près d’un an.
Cette majorité, je vous le rappelle, nous ne l’avons acquise qu’à la veille du vote du budget, il y a donc un mois.
Néanmoins, gouverner sans majorité ne nous a pas paralysés
Cela ne nous a pas empêché de signer avec l’Etat deux contrats de projets, dont un spécifique au partenariat avec les communes. Deux contrats de projets optimisés pour avoir le plus de répercussion économique. Pour preuve la programmation 2015 a utilisé 100% des crédits d’Etat disponibles soit 1,6 milliard XPF, pour soutenir la programmation de 6 projets de logements sociaux pour un total de 3,8 milliards XPF.
Sur ce plan, et sans esprit polémique, mais pour répondre à certaines allégations, le Pays a toujours été au rendez-vous de ses obligations, tandis que l’Etat n’a pas été au rendez-vous des financements prévus, en retrait de 130 millions par rapport aux prévisions. Contrairement à ce que j’ai lu dans la presse, le Pays, et je le répète, était au rendez-vous et dès le 4 novembre nous avons engagé 8 opérations sur les 9 en programmation ferme.
L’absence de majorité ne nous a pas empêché non plus de signer le retour de la participation de l’Etat au financement du RSPF, ce qui soulage d’autant le poids de la facture qui pèse sur les Polynésiens.
Cela ne nous a pas empêché de présenter le Plan de Transition Energétique comprenant 47 mesures en cours de mises en œuvre avec plus d'une dizaine de mesures déjà effectives. De nombreux investissements sont afférents à ce plan dont notamment le SWAC (la procédure d'appel d'offres sera lancée en février au plus tard), la TEP avec plus de 4 milliards d'investissements, et bien sûr le projet de centrale hydroélectrique de la Vaiha, en plein débat actuellement au CESC.
Par ailleurs, nos discussions avec EDT nous ont permis une baisse des tarifs de l'électricité de près de 10% en 1 an et un remboursement intégral à l'ensemble des consommateurs de l'avance sur consommation en un an, soit près de 1,6 milliard XPF. C’est aussi un allègement certain de la facture pour la plupart de vos entreprises, auquel s’ajoutent les baisses successives du prix de l’essence à la pompe.
Malgré bien des difficultés, nous avons également mené à terme le schéma des transports interinsulaires en sachant que les communications aériennes ou maritimes sont vitales pour un pays aussi éclaté que le nôtre.
Cela n’a pas été sans mal puisque nos amis de l’assemblée avec l’appui de certains armateurs ont tenté de faire échec à ce schéma.
Prochainement nous finaliserons le schéma directeur des transports terrestres, avec création de transport en site propre, le premier tronçon concernant la liaison Outumaoro-Uranie.
L’assemblée sera également très prochainement saisie du nouveau schéma d’organisation sanitaire en sachant que le dernier remonte à 2005 et que le coût annuel de la santé est de plus de 75 milliards de francs.
Je ne peux passer sous silence également l’agrément que nous avons accordé à deux opérateurs de logements sociaux, Imagine Promotion et Habitat en Région en mesure pour la première fois d'aller capter la défiscalisation métropolitaine, prolongée ! En outre, le Pays accompagnera financièrement ces projet par des subventions directes allant jusqu’à 15% de l'investissement. A titre indicatif nous avons donné hier, lors du conseil des ministres, notre agrément à deux programmes de construction de 78 logements sociaux situés à Saint Hilaire, commune de Faa’a, et de 67 logements sociaux situés à Terua, à Arue.
Le montant total de ces programmes s’élève à près de 3,4 milliards XFP directement injectés dans l’économie de notre Pays. Le gouvernement accompagnera ces deux projets à hauteur d’une subvention de 20% du cout de chaque opération et 180 emplois équivalents temps plein seront mobilisés durant près de deux années pour la réalisation de ces ensembles de logements sociaux destinés à des ménages ayant des revenus compris entre 2 et 4 SMIG.
Cela s’inscrit dans une politique sans précédent de relance de la construction de logements qui s’inscrivent dans le cadre du contrat de projets et qui seront de nature à dynamiser l’emploi.
Là encore nous venons de loin puisque en 2015, nous avons livré 250 fare MTR quand il n’y en a eu que 21 en 2012, 1 seul en 2013 et 37 en 2014. Nous avons livré également 124 logements en habitat groupé quand il n’y en a eu que 30 en 2012, 32 en 2013 et 25 en 2014.
Je parlais à l’instant de la défiscalisation métropolitaine. Je pense que nous avons été particulièrement actifs aux côtés de nos parlementaires pour aboutir à la prorogation du dispositif jusqu’en 2025, qui tient notamment au fait que la Polynésie française avait elle-même, dès décembre 2014, prorogé son propre dispositif.
J’en profite pour faire un aparté puisque j’ai souvenir que vous réclamiez cette visibilité sur le long terme pour engager vos investissements. Voilà qui est fait, et même au-delà de vos espérances puisque ce sont 10 années de visibilité qui s’offrent à vous. A notre tour de nous montrer impatient de voir vos projets d’investissement.
J’ai lu aussi que nous n’aurions pas de stratégie en matière de développement touristique. Permettez-moi de rappeler que le document stratégique, à l’élaboration duquel vos organisations ont participé, a été présenté, en août dernier, aux élus de l’Assemblée de la Polynésie française, en septembre aux professionnels du secteur touristique et à la presse. Ce document de synthèse est par ailleurs consultable sur les sites internet de la Présidence et du service du tourisme.
La feuille de route comporte plus de 130 actions concrètes dont une quarantaine figure déjà au programme de travail du gouvernement pour 2016 avec des textes et des projets porteurs d’activité pour nos entreprises, mais aussi des objectifs à moyen et long terme qui offrent au secteur privé la visibilité nécessaire aux investissements. Le ministre se fera un plaisir de vous les détailler à nouveau si vous le souhaitez.
J’en viens maintenant aux deux grands chantiers structurants pour notre Pays, la ferme aquacole de Hao et le Tahiti Mahana Beach. Je me suis volontairement concentré, durant ma première année de présidence, sur ces deux projets. Je voulais les finaliser et les concrétiser dans le respect du droit. Ces deux projets totalisent des investissements de plus de 350 milliards de francs sur la seule partie qui concernent les infrastructures, sur une période de 4 à 5 ans. C’est énorme ! C’est 70 % de notre PIB.
Sur le projet aquacole de Hao, si toutes les études requises à l’investisseur seront fournies dans les délais annoncés, le permis de terrassement sera délivré à la fin de mars 2016 et les permis de construire de la base de vie et de la ferme aquacole seront délivrés à la fin de juin 2016. Pour construire la base de vie et la ferme aquacole, ce seront près de 800 travailleurs qui seront utiles durant plus de 2 ans. Pour l’exploitation de la ferme ce seront près de 400 personnes qui seront utiles au centre de Hao et plusieurs milliers de fermiers répartis dans les atolls pour le grossissement des poissons.
Pour Tahiti Mahana Beach, nous avons lancé la procédure de recherche d’investisseur en avril 2015, au travers d’un appel international à manifestation d’intérêt, dans le respect de la légalité et en toute transparence. L’investisseur a été choisi le 19 décembre 2015, après une procédure de 8 mois. Trouvez-vous que ce délai de 8 mois est long pour un enjeu de 250 milliards de francs ?
L’énormité historique de ce chantier pour notre pays nous place dans des situations pour lesquelles nous devons faire preuve d’intelligence, d’autorité et de vigilance tout en étant ouvert aux exigences du bussiness moderne. Le contrat que nous aurons à signer avec le groupe Recas/China Railway, en juin 2016, devra aussi s’opérer sur une base gagnante-gagnante entre la Polynésie et les investisseurs.
Mais si le gouvernement s’est concentré sur la réalisation de ces deux grands projets portés par des investisseurs étrangers, ne croyez pas que nous sommes restés inactifs pour ce qui concerne les investisseurs locaux.
C’est la raison pour laquelle j’ai institué, au sein de la présidence, une cellule de suivi des projets d’investissements afin de faciliter l’aboutissement de ces projets qui pouvaient être freinés pour des raisons administratives.
Plusieurs projets ont été recensés durant ces 6 derniers mois pour un montant total de 55 milliards et 954 millions d’investissements sur les 5 années à venir. Ces investissements vont générer 360 emplois et sont répartis selon les secteurs suivants : 46 milliards pour le logement, 8 milliards pour l’énergie, 300 millions pour le tourisme et 838 millions pour l’agriculture.
Ces investissements concerneront l’île de Tahiti pour 54 milliards, les iles sous le Vent pour 1 milliard et les Marquises pour 1,1 milliard.
Pour l’année 2016, le montant des investissements réalisés dans ce cadre sera d’un peu plus de 7 milliards répartis sur 13 projets dont un pour l’agriculture, deux pour le tourisme, un pour l’énergie, le reste étant concentré sur le logement.
Il ne s’agit ici, je le précise, que des projets qui ont demandé l’accompagnement du Pays au travers de notre cellule dédiée, avec le soutien de notre administration.
C’est donc sans compter tous les projets qui voient le jour sans que nous ayons besoin d’intervenir. Je dois vous dire d’ailleurs que je rencontre régulièrement des investisseurs locaux qui viennent me présenter leurs projets et que je n’ai pas constaté chez eux d’inquiétude sur l’avenir.
Je vous indique également que nous avons lancé l’étude économique pour la création d’un hub de pêche sur l’île de Tahiti, en particulier sur le site de Faratea, en vue d’un Appel à Manifestation d’Intérêt international qui doit intervenir au cours de cette année 2016.
Soyez certains d’une chose. Comme vous, le gouvernement ne mise pas que sur les grands investissements étrangers mais soutient bel et bien la multiplication des projets locaux, du plus petit au plus grand.
J’en viens maintenant aux sujets qui concernent le dialogue entre les partenaires sociaux et le gouvernement.
En 2015, 16 projets de Lois du Pays ont été présentés aux partenaires sociaux.
Certains d’entre eux ont pour visée de clarifier les relations entre la CPS et les employeurs sur la question des avantages en nature et des frais professionnels et d’encourager le développement des retraites complémentaires et des complémentaires de santé.
D’autres souscrivent à un objectif de simplification et d’assouplissement du code du travail, avec notamment la forfaitisation du temps de travail des cadres ; l’extension des dérogations au repos dominical et simplification de la procédure d’autorisation des foires et marchés ; la simplification moyennant l’adoption d’un système déclaratif des modalités de stages en entreprises des élèves pour rapprocher l’école du monde du travail ; l’adaptation du code du travail aux contraintes spécifiques à la manutention portuaire ; la simplification et assouplissement du cadre réglementaire relatif à l’insertion des travailleurs handicapés.
D’autres encore portent sur le renforcement de la professionnalisation des demandeurs d’emploi et de la cohérence des mesures d’aides à l’emploi de type contrat aidé, sur l’élévation du niveau de qualification des demandeurs d’emploi et enfin sur la mise en place d’un contrôle de la qualité de la formation à l’attention des salariés.
Nous avons par ailleurs adopté 3 arrêtés, dont le premier porte dérogation à la durée quotidienne du travail dans certaines branches d’activité tandis que le second visait à réactiver le comité technique paritaire qui participe notamment à la prévention des risques professionnels.
Enfin, la mise en application depuis le 1 er janvier 2016 des nouvelles conditions d’admission au RSPF permettra de lutter plus efficacement contre la fraude avec pour corolaire une intensification des contrôles à l’instruction lors de l’admission par la Direction des Affaires Sociales, puis ultérieurement lors du renouvellement annuel auprès de la CPS. Je vous rappelle que le RSPF coûte plus de 25 milliards de francs annuellement aux contribuables. L’importance croissante de cette somme nous oblige à être vigilant et à être regardant sur la gestion et l’évolution budgétaire de ce fonds.
Concernant les grands axes de la politique du travail.
Il est utile d’adapter le code du travail aux mutations de la société et de l’économie polynésiennes moyennant l’adoption de règles équilibrées conciliant efficacité économique et progrès social.
Quels sont les objectifs principaux à atteindre au travers de ce travail de rénovation du code ?
Le premier objectif est de promouvoir la santé et la sécurité au travail pour sécuriser les parcours professionnels et réduire significativement les dépenses de santé.
Le deuxième objectif est de promouvoir le dialogue social pour une évolution cohérente et équitable du droit du travail. Le gouvernement s’attachera à redonner toute sa place à la concertation globale tripartite, qui a été réunie 7 fois en 2015.
Je souscris pleinement aux demandes d’évolutions vers plus de flexibilité sur le CDD, mais cela ne peut pas faire l’impasse d’un consensus entre les organisations patronales et salariales. Nous nous emploierons toujours à faire avancer le dialogue.
Le troisième objectif est de combattre le travail illégal. La lutte contre le travail illégal permet d’assainir la concurrence déloyale entre les entreprises respectueuses du droit et les autres.
Concernant les grands axes de la politique de l’emploi et de la formation professionnelle.
Le but est de faire reculer le chômage grâce à une politique publique de l’emploi et de la formation professionnelle réactive et garante de l’accès de tous à une formation de qualité. Pour cela, la réforme des mesures d’aides à l’emploi et à l’insertion relatives aux contrats aidés et aux stages d’insertion doit nous aider à réduire les facteurs d’inemployabilité (illettrisme, inexpérience), et à élever le niveau de qualification ou encore privilégier l’emploi durable.
Nous avons trois objectifs :
- Premièrement, privilégier l’emploi durable grâce à une réforme des mesures d’aides à l’emploi et à l’insertion relatives aux contrats aidés.
- Deuxièmement, privilégier l’emploi durable avec une qualification : la réforme en question prévoit également l’octroi d’une aide aux employeurs, dans les mêmes conditions énoncées supra, qui consentiront un effort de formation de leurs nouveaux salariés.
- Troisièmement, accroître la qualité de la formation : grâce au développement du dispositif de l’apprentissage. La réforme en cours institue le centre de formation des apprentis de Polynésie française.
En matière de formation continue des salariés, des améliorations seront introduites pour s’assurer d’un niveau de qualification minimum pour les organismes de formation, grâce à un contrôle effectué par le fonds paritaire de gestion, sur la base de critères fixés par le conseil des ministres.
Je ne peux passer sous silence, bien entendu, ce qui sera une réforme majeure à présenter au cours de cette année 2016 : il s’agit de la réforme de la PSG pour laquelle nous ne sommes pas englués dans l’immobilisme, bien au contraire.
Cela fait pratiquement un an que monsieur Luc Tapeta, à qui j’ai confié la responsabilité de ce chantier, a œuvré pour construire collectivement un projet réaliste et viable de sauvetage de notre système d’assurance maladie et de retraite. Certains d‘entre vous y ont contribué d’une manière active et je les en remercie. D’autres ont été plus observateurs.
La PSG est notre bien commun à tous. Elle concerne toutes les familles de Polynésie, elle concerne tous les citoyens de ce pays. La PSG est par définition, un sujet qui nécessite la participation et l’intelligence de tous. La méthode de travail concerté proposé par monsieur Tapeta est une exigence qui respecte l’idée que la PSG est nécessairement l’affaire de tous. Elle est la traduction de notre esprit de solidarité nécessaire à la cohésion de notre société polynésienne
Je suis conscient que nous aurons à prendre des décisions difficiles. Avant moi, beaucoup ont fui leur responsabilité et n’ont pas eu le courage de les assumer.
Cependant, une obligation s’impose désormais à nous : il y a des décisions incontournables et inévitables à devoir prendre. Ce sont des décisions qu’il faut prendre avec courage et qui s’imposent quelques soient les dirigeants en place. Vous savez que nous avons pris 10 ans de retard sur ce chantier. Durant ces 10 ans, nous avons dépensé plus de 1000 milliards de francs pour notre protection sociale et personne n’a su oser mettre son nez dans ce système budgétivore. Au contraire, nous avons même pris des décisions qui n’ont fait qu’aggraver le déséquilibre de notre PSG.
Je sais que je prends un risque politique important en osant prendre en main cette réforme vitale. Mais je sais aussi que si nous ne faisons rien, le risque est bien pire que celui de mon seul avenir politique. Vous êtes bien plus conscients que moi sur les enjeux et les risques pour chaque Polynésien, si nous fuyons nos responsabilités.
J’ai accepté le 12 septembre 2014, de prendre la présidence de notre pays. J’en accepte toutes les conséquences.
J’espère que vous aussi de votre côté, vous vous mobiliserez sur ce sujet. J’espère que vous ferez preuve de responsabilité et de courage pour vous associer utilement à cette réforme en faisant, le cas échéant, des propositions qui se montreraient plus pertinentes, plus réalistes, plus efficaces que celles qui vous seront soumises très prochainement. Je compte sur vous pour qu’ensemble, nous réussissions à rassurer nos retraités d’aujourd’hui et de demain, ainsi que nos familles qui ont besoin d’être protégées de la maladie.
Un mot enfin sur la fiscalité. Vous savez que j’ai demandé au ministre des finances de reconduire en 2016 la pause fiscale de 2015. Cela ne veut pas dire que nous ne mettrons pas à profit cette année à venir pour avancer sur la réforme de la fiscalité. Ainsi, le projet de réforme de l'impôt sur les transactions sera présenté à l’assemblée lors de la session administrative. Comme vous le savez, puisque vous avez été consultés, il s’agira d’un texte simple où le bénéfice sera taxé en lieu et place du chiffre d'affaires.
Mes chers amis, j’ai peut-être été un peu long dans mon propos, mais je sais aussi que je n’ai pas été exhaustif, tant sur notre bilan 2015 que sur les projets 2016, voire même au-delà. Mais comme j’ai bien compris qu’il persistait des problèmes de communication entre le gouvernement et vos organisations, je souhaite institutionnaliser une série de rencontres annuelles entre nous, et que je présiderais, afin que nous puissions régulièrement faire le point sur l’avancée des dossiers mais aussi sur nos attentes respectives. Nous fixerons le calendrier de ces rencontres avec vos responsables.
Mon souci, le souci du gouvernement, vous le savez, est de travailler dans la concertation et la transparence.
Je tiens à vous remercier chaleureusement pour le soutien que vous avez manifesté au gouvernement cette année. Et même si nous n’avons peut-être pas atteint tous nos objectifs, je vous demande de garder cette confiance et de continuer à nous soutenir.
Mon souci, mais je sais que c’est notre ambition commune, c’est que nous concentrions tous nos efforts sur l’avenir de notre pays et que nous ne perdions pas de temps à nous lancer des piques par presse interposée quand nous pouvons plus utilement dialoguer et travailler ensemble.
Pour clôturer mon propos, je vous renouvelle tous mes meilleurs vœux pour cette année qui s’ouvre et je vous invite à partager un verre de l’amitié au cours duquel vous pourrez échanger de manière plus directe et conviviale avec les membres du gouvernement.
Monsieur le président du MEDEF,
Monsieur le président de la CGPME,
Mesdames et messieurs les responsables des organisations patronales,
Mesdames et messieurs,
Chers amis.
Comme il est de tradition, j’ai souhaité vous inviter pour vous présenter, au nom du vice-président et du gouvernement nos meilleurs vœux de santé et de prospérité pour vous et vos entreprises en cette année 2016.
Nous souhaitons que cette nouvelle année soit la plus constructive possible, emprunte de dialogue entre vous et le gouvernement, afin de conforter la reprise économique. Que cette année soit celle de la reprise d’activité pour vos entreprises et de la croissance de l’économie.
Ce rendez-vous est aussi l’occasion de dresser un rapide bilan de l’année écoulée et de présenter les perspectives pour les mois à venir, d’autant que par vos déclarations respectives dans les médias, vous avez quelque peu anticipé cette rencontre.
Je comprends de ces déclarations que nous n’avons pas suffisamment communiqué de manière directe avec vous sur les actions que nous avons mises en œuvre ou sur les grandes orientations de notre politique.
Je comprends aussi une certaine impatience, mais comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, ce n’est pas en un an que l’on se relève de 10 années de casse.
En préalable, il me semble bon de rappeler, que nous avons dû, dans la lignée de ce qui avait été entrepris par le précédent gouvernement, poursuivre le rétablissement des équilibres budgétaires. Loin de constituer des mesures purement techniques, cela était le préalable incontournable à toute relance économique.
La faculté pour nous de boucler le plan de financement des investissements semble peut-être aux yeux de certains relever de la simple formalité, mais je vous rappelle qu’il y a moins de deux ans, le Pays ne pouvait tout simplement plus financer la totalité de ses investissements. Nous trouvons là l’explication de la chute des liquidations à près de 13 milliards XPF seulement en 2012, contre un objectif de 25 milliards XPF en 2016.
Bref le Pays était littéralement au bord de la cessation de paiement en 2013. Donc toutes les mesures prises sur le plan budgétaire et financier (avance de trésorerie remboursable et remboursée négociée avec l'Etat, emprunt obligataire, assainissement des comptes, la loi de pays fiscale de 2013, etc), permettent aujourd'hui d'envisager l'avenir, de programmer des investissements, de continuer de soutenir nos satellites, le monde associatif, les aides à l'emploi et aux entreprises.
Il ne faudrait tout de même pas oublier d’où nous venons tous.
Je le disais, je comprends votre impatience. Je comprends moins le pessimisme véhiculé aux travers de certaines déclarations qui ne me semble pas en corrélation avec les indicateurs économiques. Je vous renvoie sur ce point à la lecture attentive des bulletins de conjoncture qui sont à votre disposition. Mais peut-être votre ressenti personnel est-il différent ?
Je le respecte mais je souhaite toutefois mettre en avant deux de ces indicateurs qui me semblent révélateurs d’une inversion durable de la tendance mortifère que nous avons vécu ces dix dernières années.
Sur le plan de l’emploi d’abord. Sur les 9 premiers mois de l’année, les effectifs des emplois salariés déclarés à la CPS ont augmenté de 328 par rapport à la même période de l’année 2014, passant de 60.358 à 60.685, avec des progressions notables dans le secteur de l’hôtellerie-restauration (+250 emplois) ou celui des services (+121 emplois), tandis que l’on a constaté un reflux de plus de 200 postes dans les administrations publiques.
Plus de 300 emplois créés sur les 9 premiers mois, ce n’est bien évidemment pas suffisant pour satisfaire la demande, mais c’est en tout cas le signe positif que nous sommes repartis sur une courbe ascendante qui va en se confirmant.
Sur le plan de la consommation ensuite les rentrées de TVA enregistrent une croissance de 3,6%, passant en données prévisionnelles de 39,5 milliards en 2014 à 40,95 milliards en 2015, ce qui traduit une consommation dynamique, tant en régime intérieur qu’en importation de biens d’équipement
A titre complémentaire, je souhaite préciser que le nombre de permis de construire délivrés en 2015 est en progression de 18% par rapport à 2014. Une progression liée notamment à la baisse du coût du crédit mais aussi aux dispositifs d’aide à la pierre adoptés par l’assemblée.
J’en viens aux actions du gouvernement durant cette année 2015. Sur ce point, je veux bien accepter la critique, si elle est fondée et constructive. Mais je n’accepte pas la désinformation quand on vient dire que le gouvernement aurait été immobile et trop préoccupé par des questions politiques.
C’est vrai que nous avons rencontré des difficultés politiques certaines puisque nous avons dû gouverner sans majorité à l’assemblée pendant près d’un an.
Cette majorité, je vous le rappelle, nous ne l’avons acquise qu’à la veille du vote du budget, il y a donc un mois.
Néanmoins, gouverner sans majorité ne nous a pas paralysés
Cela ne nous a pas empêché de signer avec l’Etat deux contrats de projets, dont un spécifique au partenariat avec les communes. Deux contrats de projets optimisés pour avoir le plus de répercussion économique. Pour preuve la programmation 2015 a utilisé 100% des crédits d’Etat disponibles soit 1,6 milliard XPF, pour soutenir la programmation de 6 projets de logements sociaux pour un total de 3,8 milliards XPF.
Sur ce plan, et sans esprit polémique, mais pour répondre à certaines allégations, le Pays a toujours été au rendez-vous de ses obligations, tandis que l’Etat n’a pas été au rendez-vous des financements prévus, en retrait de 130 millions par rapport aux prévisions. Contrairement à ce que j’ai lu dans la presse, le Pays, et je le répète, était au rendez-vous et dès le 4 novembre nous avons engagé 8 opérations sur les 9 en programmation ferme.
L’absence de majorité ne nous a pas empêché non plus de signer le retour de la participation de l’Etat au financement du RSPF, ce qui soulage d’autant le poids de la facture qui pèse sur les Polynésiens.
Cela ne nous a pas empêché de présenter le Plan de Transition Energétique comprenant 47 mesures en cours de mises en œuvre avec plus d'une dizaine de mesures déjà effectives. De nombreux investissements sont afférents à ce plan dont notamment le SWAC (la procédure d'appel d'offres sera lancée en février au plus tard), la TEP avec plus de 4 milliards d'investissements, et bien sûr le projet de centrale hydroélectrique de la Vaiha, en plein débat actuellement au CESC.
Par ailleurs, nos discussions avec EDT nous ont permis une baisse des tarifs de l'électricité de près de 10% en 1 an et un remboursement intégral à l'ensemble des consommateurs de l'avance sur consommation en un an, soit près de 1,6 milliard XPF. C’est aussi un allègement certain de la facture pour la plupart de vos entreprises, auquel s’ajoutent les baisses successives du prix de l’essence à la pompe.
Malgré bien des difficultés, nous avons également mené à terme le schéma des transports interinsulaires en sachant que les communications aériennes ou maritimes sont vitales pour un pays aussi éclaté que le nôtre.
Cela n’a pas été sans mal puisque nos amis de l’assemblée avec l’appui de certains armateurs ont tenté de faire échec à ce schéma.
Prochainement nous finaliserons le schéma directeur des transports terrestres, avec création de transport en site propre, le premier tronçon concernant la liaison Outumaoro-Uranie.
L’assemblée sera également très prochainement saisie du nouveau schéma d’organisation sanitaire en sachant que le dernier remonte à 2005 et que le coût annuel de la santé est de plus de 75 milliards de francs.
Je ne peux passer sous silence également l’agrément que nous avons accordé à deux opérateurs de logements sociaux, Imagine Promotion et Habitat en Région en mesure pour la première fois d'aller capter la défiscalisation métropolitaine, prolongée ! En outre, le Pays accompagnera financièrement ces projet par des subventions directes allant jusqu’à 15% de l'investissement. A titre indicatif nous avons donné hier, lors du conseil des ministres, notre agrément à deux programmes de construction de 78 logements sociaux situés à Saint Hilaire, commune de Faa’a, et de 67 logements sociaux situés à Terua, à Arue.
Le montant total de ces programmes s’élève à près de 3,4 milliards XFP directement injectés dans l’économie de notre Pays. Le gouvernement accompagnera ces deux projets à hauteur d’une subvention de 20% du cout de chaque opération et 180 emplois équivalents temps plein seront mobilisés durant près de deux années pour la réalisation de ces ensembles de logements sociaux destinés à des ménages ayant des revenus compris entre 2 et 4 SMIG.
Cela s’inscrit dans une politique sans précédent de relance de la construction de logements qui s’inscrivent dans le cadre du contrat de projets et qui seront de nature à dynamiser l’emploi.
Là encore nous venons de loin puisque en 2015, nous avons livré 250 fare MTR quand il n’y en a eu que 21 en 2012, 1 seul en 2013 et 37 en 2014. Nous avons livré également 124 logements en habitat groupé quand il n’y en a eu que 30 en 2012, 32 en 2013 et 25 en 2014.
Je parlais à l’instant de la défiscalisation métropolitaine. Je pense que nous avons été particulièrement actifs aux côtés de nos parlementaires pour aboutir à la prorogation du dispositif jusqu’en 2025, qui tient notamment au fait que la Polynésie française avait elle-même, dès décembre 2014, prorogé son propre dispositif.
J’en profite pour faire un aparté puisque j’ai souvenir que vous réclamiez cette visibilité sur le long terme pour engager vos investissements. Voilà qui est fait, et même au-delà de vos espérances puisque ce sont 10 années de visibilité qui s’offrent à vous. A notre tour de nous montrer impatient de voir vos projets d’investissement.
J’ai lu aussi que nous n’aurions pas de stratégie en matière de développement touristique. Permettez-moi de rappeler que le document stratégique, à l’élaboration duquel vos organisations ont participé, a été présenté, en août dernier, aux élus de l’Assemblée de la Polynésie française, en septembre aux professionnels du secteur touristique et à la presse. Ce document de synthèse est par ailleurs consultable sur les sites internet de la Présidence et du service du tourisme.
La feuille de route comporte plus de 130 actions concrètes dont une quarantaine figure déjà au programme de travail du gouvernement pour 2016 avec des textes et des projets porteurs d’activité pour nos entreprises, mais aussi des objectifs à moyen et long terme qui offrent au secteur privé la visibilité nécessaire aux investissements. Le ministre se fera un plaisir de vous les détailler à nouveau si vous le souhaitez.
J’en viens maintenant aux deux grands chantiers structurants pour notre Pays, la ferme aquacole de Hao et le Tahiti Mahana Beach. Je me suis volontairement concentré, durant ma première année de présidence, sur ces deux projets. Je voulais les finaliser et les concrétiser dans le respect du droit. Ces deux projets totalisent des investissements de plus de 350 milliards de francs sur la seule partie qui concernent les infrastructures, sur une période de 4 à 5 ans. C’est énorme ! C’est 70 % de notre PIB.
Sur le projet aquacole de Hao, si toutes les études requises à l’investisseur seront fournies dans les délais annoncés, le permis de terrassement sera délivré à la fin de mars 2016 et les permis de construire de la base de vie et de la ferme aquacole seront délivrés à la fin de juin 2016. Pour construire la base de vie et la ferme aquacole, ce seront près de 800 travailleurs qui seront utiles durant plus de 2 ans. Pour l’exploitation de la ferme ce seront près de 400 personnes qui seront utiles au centre de Hao et plusieurs milliers de fermiers répartis dans les atolls pour le grossissement des poissons.
Pour Tahiti Mahana Beach, nous avons lancé la procédure de recherche d’investisseur en avril 2015, au travers d’un appel international à manifestation d’intérêt, dans le respect de la légalité et en toute transparence. L’investisseur a été choisi le 19 décembre 2015, après une procédure de 8 mois. Trouvez-vous que ce délai de 8 mois est long pour un enjeu de 250 milliards de francs ?
L’énormité historique de ce chantier pour notre pays nous place dans des situations pour lesquelles nous devons faire preuve d’intelligence, d’autorité et de vigilance tout en étant ouvert aux exigences du bussiness moderne. Le contrat que nous aurons à signer avec le groupe Recas/China Railway, en juin 2016, devra aussi s’opérer sur une base gagnante-gagnante entre la Polynésie et les investisseurs.
Mais si le gouvernement s’est concentré sur la réalisation de ces deux grands projets portés par des investisseurs étrangers, ne croyez pas que nous sommes restés inactifs pour ce qui concerne les investisseurs locaux.
C’est la raison pour laquelle j’ai institué, au sein de la présidence, une cellule de suivi des projets d’investissements afin de faciliter l’aboutissement de ces projets qui pouvaient être freinés pour des raisons administratives.
Plusieurs projets ont été recensés durant ces 6 derniers mois pour un montant total de 55 milliards et 954 millions d’investissements sur les 5 années à venir. Ces investissements vont générer 360 emplois et sont répartis selon les secteurs suivants : 46 milliards pour le logement, 8 milliards pour l’énergie, 300 millions pour le tourisme et 838 millions pour l’agriculture.
Ces investissements concerneront l’île de Tahiti pour 54 milliards, les iles sous le Vent pour 1 milliard et les Marquises pour 1,1 milliard.
Pour l’année 2016, le montant des investissements réalisés dans ce cadre sera d’un peu plus de 7 milliards répartis sur 13 projets dont un pour l’agriculture, deux pour le tourisme, un pour l’énergie, le reste étant concentré sur le logement.
Il ne s’agit ici, je le précise, que des projets qui ont demandé l’accompagnement du Pays au travers de notre cellule dédiée, avec le soutien de notre administration.
C’est donc sans compter tous les projets qui voient le jour sans que nous ayons besoin d’intervenir. Je dois vous dire d’ailleurs que je rencontre régulièrement des investisseurs locaux qui viennent me présenter leurs projets et que je n’ai pas constaté chez eux d’inquiétude sur l’avenir.
Je vous indique également que nous avons lancé l’étude économique pour la création d’un hub de pêche sur l’île de Tahiti, en particulier sur le site de Faratea, en vue d’un Appel à Manifestation d’Intérêt international qui doit intervenir au cours de cette année 2016.
Soyez certains d’une chose. Comme vous, le gouvernement ne mise pas que sur les grands investissements étrangers mais soutient bel et bien la multiplication des projets locaux, du plus petit au plus grand.
J’en viens maintenant aux sujets qui concernent le dialogue entre les partenaires sociaux et le gouvernement.
En 2015, 16 projets de Lois du Pays ont été présentés aux partenaires sociaux.
Certains d’entre eux ont pour visée de clarifier les relations entre la CPS et les employeurs sur la question des avantages en nature et des frais professionnels et d’encourager le développement des retraites complémentaires et des complémentaires de santé.
D’autres souscrivent à un objectif de simplification et d’assouplissement du code du travail, avec notamment la forfaitisation du temps de travail des cadres ; l’extension des dérogations au repos dominical et simplification de la procédure d’autorisation des foires et marchés ; la simplification moyennant l’adoption d’un système déclaratif des modalités de stages en entreprises des élèves pour rapprocher l’école du monde du travail ; l’adaptation du code du travail aux contraintes spécifiques à la manutention portuaire ; la simplification et assouplissement du cadre réglementaire relatif à l’insertion des travailleurs handicapés.
D’autres encore portent sur le renforcement de la professionnalisation des demandeurs d’emploi et de la cohérence des mesures d’aides à l’emploi de type contrat aidé, sur l’élévation du niveau de qualification des demandeurs d’emploi et enfin sur la mise en place d’un contrôle de la qualité de la formation à l’attention des salariés.
Nous avons par ailleurs adopté 3 arrêtés, dont le premier porte dérogation à la durée quotidienne du travail dans certaines branches d’activité tandis que le second visait à réactiver le comité technique paritaire qui participe notamment à la prévention des risques professionnels.
Enfin, la mise en application depuis le 1 er janvier 2016 des nouvelles conditions d’admission au RSPF permettra de lutter plus efficacement contre la fraude avec pour corolaire une intensification des contrôles à l’instruction lors de l’admission par la Direction des Affaires Sociales, puis ultérieurement lors du renouvellement annuel auprès de la CPS. Je vous rappelle que le RSPF coûte plus de 25 milliards de francs annuellement aux contribuables. L’importance croissante de cette somme nous oblige à être vigilant et à être regardant sur la gestion et l’évolution budgétaire de ce fonds.
Concernant les grands axes de la politique du travail.
Il est utile d’adapter le code du travail aux mutations de la société et de l’économie polynésiennes moyennant l’adoption de règles équilibrées conciliant efficacité économique et progrès social.
Quels sont les objectifs principaux à atteindre au travers de ce travail de rénovation du code ?
Le premier objectif est de promouvoir la santé et la sécurité au travail pour sécuriser les parcours professionnels et réduire significativement les dépenses de santé.
Le deuxième objectif est de promouvoir le dialogue social pour une évolution cohérente et équitable du droit du travail. Le gouvernement s’attachera à redonner toute sa place à la concertation globale tripartite, qui a été réunie 7 fois en 2015.
Je souscris pleinement aux demandes d’évolutions vers plus de flexibilité sur le CDD, mais cela ne peut pas faire l’impasse d’un consensus entre les organisations patronales et salariales. Nous nous emploierons toujours à faire avancer le dialogue.
Le troisième objectif est de combattre le travail illégal. La lutte contre le travail illégal permet d’assainir la concurrence déloyale entre les entreprises respectueuses du droit et les autres.
Concernant les grands axes de la politique de l’emploi et de la formation professionnelle.
Le but est de faire reculer le chômage grâce à une politique publique de l’emploi et de la formation professionnelle réactive et garante de l’accès de tous à une formation de qualité. Pour cela, la réforme des mesures d’aides à l’emploi et à l’insertion relatives aux contrats aidés et aux stages d’insertion doit nous aider à réduire les facteurs d’inemployabilité (illettrisme, inexpérience), et à élever le niveau de qualification ou encore privilégier l’emploi durable.
Nous avons trois objectifs :
- Premièrement, privilégier l’emploi durable grâce à une réforme des mesures d’aides à l’emploi et à l’insertion relatives aux contrats aidés.
- Deuxièmement, privilégier l’emploi durable avec une qualification : la réforme en question prévoit également l’octroi d’une aide aux employeurs, dans les mêmes conditions énoncées supra, qui consentiront un effort de formation de leurs nouveaux salariés.
- Troisièmement, accroître la qualité de la formation : grâce au développement du dispositif de l’apprentissage. La réforme en cours institue le centre de formation des apprentis de Polynésie française.
En matière de formation continue des salariés, des améliorations seront introduites pour s’assurer d’un niveau de qualification minimum pour les organismes de formation, grâce à un contrôle effectué par le fonds paritaire de gestion, sur la base de critères fixés par le conseil des ministres.
Je ne peux passer sous silence, bien entendu, ce qui sera une réforme majeure à présenter au cours de cette année 2016 : il s’agit de la réforme de la PSG pour laquelle nous ne sommes pas englués dans l’immobilisme, bien au contraire.
Cela fait pratiquement un an que monsieur Luc Tapeta, à qui j’ai confié la responsabilité de ce chantier, a œuvré pour construire collectivement un projet réaliste et viable de sauvetage de notre système d’assurance maladie et de retraite. Certains d‘entre vous y ont contribué d’une manière active et je les en remercie. D’autres ont été plus observateurs.
La PSG est notre bien commun à tous. Elle concerne toutes les familles de Polynésie, elle concerne tous les citoyens de ce pays. La PSG est par définition, un sujet qui nécessite la participation et l’intelligence de tous. La méthode de travail concerté proposé par monsieur Tapeta est une exigence qui respecte l’idée que la PSG est nécessairement l’affaire de tous. Elle est la traduction de notre esprit de solidarité nécessaire à la cohésion de notre société polynésienne
Je suis conscient que nous aurons à prendre des décisions difficiles. Avant moi, beaucoup ont fui leur responsabilité et n’ont pas eu le courage de les assumer.
Cependant, une obligation s’impose désormais à nous : il y a des décisions incontournables et inévitables à devoir prendre. Ce sont des décisions qu’il faut prendre avec courage et qui s’imposent quelques soient les dirigeants en place. Vous savez que nous avons pris 10 ans de retard sur ce chantier. Durant ces 10 ans, nous avons dépensé plus de 1000 milliards de francs pour notre protection sociale et personne n’a su oser mettre son nez dans ce système budgétivore. Au contraire, nous avons même pris des décisions qui n’ont fait qu’aggraver le déséquilibre de notre PSG.
Je sais que je prends un risque politique important en osant prendre en main cette réforme vitale. Mais je sais aussi que si nous ne faisons rien, le risque est bien pire que celui de mon seul avenir politique. Vous êtes bien plus conscients que moi sur les enjeux et les risques pour chaque Polynésien, si nous fuyons nos responsabilités.
J’ai accepté le 12 septembre 2014, de prendre la présidence de notre pays. J’en accepte toutes les conséquences.
J’espère que vous aussi de votre côté, vous vous mobiliserez sur ce sujet. J’espère que vous ferez preuve de responsabilité et de courage pour vous associer utilement à cette réforme en faisant, le cas échéant, des propositions qui se montreraient plus pertinentes, plus réalistes, plus efficaces que celles qui vous seront soumises très prochainement. Je compte sur vous pour qu’ensemble, nous réussissions à rassurer nos retraités d’aujourd’hui et de demain, ainsi que nos familles qui ont besoin d’être protégées de la maladie.
Un mot enfin sur la fiscalité. Vous savez que j’ai demandé au ministre des finances de reconduire en 2016 la pause fiscale de 2015. Cela ne veut pas dire que nous ne mettrons pas à profit cette année à venir pour avancer sur la réforme de la fiscalité. Ainsi, le projet de réforme de l'impôt sur les transactions sera présenté à l’assemblée lors de la session administrative. Comme vous le savez, puisque vous avez été consultés, il s’agira d’un texte simple où le bénéfice sera taxé en lieu et place du chiffre d'affaires.
Mes chers amis, j’ai peut-être été un peu long dans mon propos, mais je sais aussi que je n’ai pas été exhaustif, tant sur notre bilan 2015 que sur les projets 2016, voire même au-delà. Mais comme j’ai bien compris qu’il persistait des problèmes de communication entre le gouvernement et vos organisations, je souhaite institutionnaliser une série de rencontres annuelles entre nous, et que je présiderais, afin que nous puissions régulièrement faire le point sur l’avancée des dossiers mais aussi sur nos attentes respectives. Nous fixerons le calendrier de ces rencontres avec vos responsables.
Mon souci, le souci du gouvernement, vous le savez, est de travailler dans la concertation et la transparence.
Je tiens à vous remercier chaleureusement pour le soutien que vous avez manifesté au gouvernement cette année. Et même si nous n’avons peut-être pas atteint tous nos objectifs, je vous demande de garder cette confiance et de continuer à nous soutenir.
Mon souci, mais je sais que c’est notre ambition commune, c’est que nous concentrions tous nos efforts sur l’avenir de notre pays et que nous ne perdions pas de temps à nous lancer des piques par presse interposée quand nous pouvons plus utilement dialoguer et travailler ensemble.
Pour clôturer mon propos, je vous renouvelle tous mes meilleurs vœux pour cette année qui s’ouvre et je vous invite à partager un verre de l’amitié au cours duquel vous pourrez échanger de manière plus directe et conviviale avec les membres du gouvernement.