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Edouard Fritch : "J’ai besoin de savoir si on me soutient ou pas"


PIRAE, 20 février 2016 - Edouard Fritch est interrogé samedi matin à l'issue du congrès fondateur de son nouveau parti politique, le Tapura Huiraatira. La manifestation vient de mobiliser de 8000 à 9000 personnes, salle Aorai Tinihau.

Votre mouvement adopte la couleur rouge. Reste-t-il un fond de orange en vous ?

Edouard Fritch : Trente-cinq ans à l’école orange, c’est sûr que c’est difficile de faire autrement. Mais ce que je peux vous dire, c’est que tout ce que j’ai appris et qui m’aide aujourd’hui à tenir mes fonctions, ça vient de l’école orange.

Que revendiquez-vous comme changement ?

Edouard Fritch : La façon de voir, de mener les choses, de traiter les personnes en retirant le mépris de nos comportements, de ne pas monter les gens les uns contre les autres… voilà, il y a beaucoup de choses qui vont changer. Je l’ai dit haut et fort aujourd’hui dans mon discours : j’estime que lorsqu’il n’y a plus d’élection, il faut arrêter et se mettre au travail… Viendra le temps des campagnes électorales où on aura l’occasion d’exprimer nos différences. En ce moment on a besoin de paix et de reconquérir la confiance des investisseurs et de l’Etat. Alors arrêtons !

La mobilisation que vous observez aujourd’hui, elle vous satisfait ?

Edouard Fritch : Oui, c’est important pour nous. Vous savez, ça fait un an que nous sommes aux affaires et que j’imprime une certaine politique, ma vision des choses. J’ai besoin de savoir si on me soutient ou pas ; de savoir si à la base, les gens sont prêts à se défoncer pour ce genre d’idées. Aujourd’hui, la réponse est claire. Et j’ai demandé ce matin à tous de continuer, parce que lorsque je parle de relever cette année le défi de la PSG (système de protection sociale généralisé), je sais que ça va être compliqué et que je risque de perdre ma majorité lors de cette réforme. Il nous faut préserver cette solidarité polynésienne qui est l’essence-même de notre collectivité.

Au plan national, il sera en lien avec qui ce nouveau parti politique ?

Edouard Fritch : On ne sait pas encore. Il y a des responsables, chez nous, qui souhaitent soutenir Sarkozy, d’autres qui soutiennent Juppé, j’ai été sollicité et je n’ai pas souhaité donner de réponse. J’attendais d’une part la création de ce parti politique. Et puis il me semble nécessaire de discuter avec ceux qui vont m’apporter des voix. A quoi cela sert que je soutienne un candidat, s’il n’est pas candidat ? Pour l’instant, le seul candidat qui s’est exprimé c’est Oscar Temaru. Pourquoi voulez-vous que je prenne position aujourd’hui ?

Y a-t-il possibilité d’alliance avec le PS ?

Edouard Fritch : Non, il n’en est pas question.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Samedi 20 Février 2016 à 15:46 | Lu 3485 fois