Tahiti Infos

Edito - Créer le cercle vertueux


 Le Conseil économique social, écologique et culturel, Cesec, a rendu son projet de rapport suite à l’auto-saisine intitulée “Une société polynésienne fracturée : Quelles perspectives pour une société plus équitable ?”
 
De nombreux chapitres de ce dossier abordent la question de la pauvreté grandissante dans la population. Une pauvreté liée à bien des facteurs. L’éducation avec des records de décrochages scolaires qui entraînent la jeunesse vers le bas. L’emploi et la formation, trop peu souvent en adéquation, et bien entendu celle liée à la hausse du coût de la vie.
 
Cette dernière a été fulgurante pendant la crise Covid. Le jeu de la mondialisation où se mêlent fabricants, transporteurs, grossistes, vendeurs pour arriver en bout de course au consommateur, pose la question légitime et urgente du circuit court à développer en Polynésie française.
 
Esclave de ce cercle vicieux, elle doit s’inventer une économie autosuffisante sur de nombreux domaines. Pour cela, les indépendantistes ne sont-ils pas les mieux placés pour comprendre cette problématique et la déclencher ?
 
Au pouvoir, avec entre les mains les manettes de l’exécutif et du législatif, à eux de démontrer désormais que l’indépendance doit d’abord se construire par ces biais et pas dans quelque contrée opportuniste du Caucase.
 
Manger local ne devrait pas être une philosophie, mais une réalité, pour peu qu’on l’aide à en devenir une. Il est bien sûr utopique de croire que le Fenua aura sa viande locale à grande échelle, ou son blé pour sa farine et son pain. Mais beaucoup reste à faire.
 
Parvenir à faire changer les habitudes qui consistent à acheter du diabète au chocolat en tête de gondoles des magasins, des phlébites saveur fromage/barbecue, pour des produits sains et locaux permettra un double gain. Mettre en place une économie circulaire locale et alléger les dépenses de nos régimes de santé et soulager les médecins. Vous savez, ces médecins frappés par la vindicte d’un autre type de pauvreté. La pauvreté intellectuelle de certains qui continuent à penser que le but des professionnels de santé est de maintenir la population dans la maladie.
 
Pour cette pauvreté-là, il n’y a en revanche pas grand-chose à faire. À part reprendre cet édito à son début, et relire le passage sur le problème de la déscolarisation.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Vendredi 9 Août 2024 à 08:32 | Lu 1367 fois