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Ecoles: comment éviter une fermeture face à la hausse des cas de Covid ?


Paris, France | AFP | vendredi 26/03/2021 - Avec toujours plus de cas de Covid-19 dans les écoles, des voix s'élèvent pour réclamer leur fermeture. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a annoncé vendredi que dans les 19 départements reconfinés, un seul cas de Covid dans une classe entraînerait désormais sa fermeture.

Toujours plus de contaminations à l'école

Le nombre d'élèves contaminés par le coronavirus a encore augmenté en une semaine, passant de plus de 15.000 à plus de 21.000 (soit un taux de 0,17% contre 0,13% il y a une semaine).

Le nombre de personnels contaminés également en hausse, passant de 1.809 à 2.515, soit un taux de 0,22%.

Sur l'ensemble du territoire, 3.256 classes (contre 2.018 il y a une semaine) sont fermées sur 528.400, et 148 structures scolaires (contre 80) le sont sur 61.500, dont 116 écoles, 22 collèges et 10 lycées.

Sur le front des tests salivaires dans les écoles, sur 320.285 proposés, 200.404 ont été réalisés et se sont révélés positifs à 0,49%. "Nous pensions qu'il y aurait un taux d'acceptation très fort (mais) on ne peut pas forcer les familles", a déploré vendredi M. Blanquer.

Des situations très compliquées par endroits

"La situation est tendue, surtout en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France car il y a de moins en moins d'adultes pour pouvoir accueillir tous les élèves", explique Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire).

Selon elle, "on est dans un mode dégradé dans de nombreux endroits" et "les écoles vont finir par fermer d'elles-mêmes car il n'y aura plus du tout assez d'enseignants pour assurer leur bon fonctionnement".

Les sections parisiennes et franciliennes du syndicat menacent d'appeler les personnels à la grève comme "ultime moyen de protéger leur santé, celle des élèves et des familles".

En Seine-Saint-Denis, des enseignants ont exercé leur droit de retrait dans une poignée d'établissements comme le collège Politzer de La Courneuve ou le lycée Eugène-Delacroix à Drancy, où les personnels font état d'une "situation sanitaire alarmante".

Fermer les écoles, allonger les vacances?

Des voix s'élevaient ces derniers jours chez des scientifiques et politiques pour privilégier l'option d'une fermeture, face à la hausse des cas. Le député MoDem Jean-Louis Bourlanges, allié de la majorité, a jugé vendredi qu'on n'y "échappera pas".

Pour le président (LR) de l'Association des maires de France François Baroin, la question d'une fermeture, "pas taboue", doit aussi "être posée".

Le gouvernement se refuse toujours à une fermeture. "Nous ne fermerons qu'en dernière nécessité", a redit jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran, "avec Jean-Michel Blanquer nous travaillons à des protocoles sanitaires renforcés".

Le ministre de l'Education a en effet annoncé vendredi que dans les 19 départements concernés par les nouvelles restrictions, un seul cas de Covid dans une classe entraînera désormais sa fermeture. "Cela va nécessairement signifier plus de fermetures de classes dans les prochains jours", a-t-il admis.

En réponse à une question, il ne s'est par ailleurs pas montré favorable à la proposition d'avancer les vacances d'avril de quinze jours, faite notamment par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

"L'objectif est plutôt de maintenir le calendrier car il n'est pas démontré que les vacances aboutissent à moins de contaminations que la période scolaire", a-t-il insisté.

Pas de changement au collège, ni à la cantine 

Alors que les lycées sont tous passés en demi-jauge dans les départements où l'épidémie circule le plus, la mesure n'est pas généralisée aux collèges, contrairement à ce que réclament la plupart des syndicats. 

Reconnaissant que la cantine est le "maillon faible" de la journée, M. Blanquer a jugé utile de la maintenir car elle joue "un rôle fondamental dans la vie des élèves", notamment les plus défavorisés.

Sophie Vénétitay du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a fait part vendredi de son incompréhension: "Hier soir, Olivier Véran annonçait un protocole renforcé mais une seule règle est renforcée". "Insuffisant", selon elle.

Moins critique, Stéphane Crochet, du SE-Unsa, a salué des "mesures nécessaires mais qui arrivent tardivement et sont limitées aux 19 départements reconfinés alors qu'il faudra y recourir très vite ailleurs", selon lui. 

le Dimanche 28 Mars 2021 à 12:49 | Lu 196 fois