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Échange sur le tourisme et la transition durable à l'UPF


Crédit photo : Thibault Segalard.
Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 2 octobre 2023 – Jusqu'à vendredi soir, un colloque intitulé “Tourisme et transitions” se tient à l'UPF. Au menu, des échanges sur le tourisme durable mais également sur les formations et la recherche en tourisme, un sujet devenu primordial notamment en raison de la volonté affichée du gouvernement d’atteindre le cap des 600 000 voyageurs d’ici quelques années.
 
Si l'organisation du colloque “Tourisme et transitions”, qui se tient jusqu’à ce vendredi soir à l’Université de la Polynésie française (UPF), n'est pas corrélée avec la Semaine du tourisme durable qui s'est tenue du 16 au 20 octobre dernier, il s'inscrit, en raison de sa thématique, inévitablement dans la même lignée. En effet, cet événement, ouvert à tous et qui a débuté ce jeudi matin, a pour objectif de mettre en exergue, via différentes conférences, les problématiques d'un passage vers le tourisme durable. À noter que ce colloque est organisé de manière conjointe par l'UPF, le Centre d'études du tourisme en Océanie-Pacifique (Cetop) et par l'AsTRES (association tourisme recherche et enseignement supérieur), qui regroupe une quinzaine d'universités souhaitant mettre en avant les formations et la recherche sur le tourisme. “C'est important, car c'est un domaine insuffisamment reconnu, notamment en raison de son caractère multidisciplinaire et transdisciplinaire”, explique d'ailleurs Marie Delaplace, membre de l'AsTRES et co-organisatrice du colloque.
 
Pendant ces deux jours donc, de multiples sujets vont être abordés, par de nombreux intervenants venus du Pacifique, de l'Hexagone, mais également d'ailleurs en Europe. Ainsi, les conférences sur le tourisme insulaire, la stratégie pour le tourisme durable, sur des études de cas ou encore sur l'intérêt du numérique dans le tourisme se succèderont.
 
L'acceptabilité de la population
 
Ce colloque a d'autant plus son importance, en raison de la stratégie affichée du gouvernement, qui souhaite atteindre, à terme, 600 000 voyageurs par an. Pour ce faire, le Cetop a un rôle prépondérant. “Nous avons trois axes de recherche. L'attractivité de la destination, la compétitivité de la Polynésie par rapport à des pays concurrents comme les Seychelles, Maurice ou encore les Fidji, et enfin la durabilité de la destination. Cette dernière étant une stratégie du Pays”, détaille Yann Rival, l'un des co-organisateurs du colloque et co-directeur du Cetop. “La recherche dans le tourisme est donc importante ici, que ce soit dans l'économie touristique, sur le type de fréquentation ou encore sur les modèles économiques. C'est primordial pour mettre en place une stratégie durable et inclusive.” L'inclusion, ou aussi l'acceptabilité de la population, sont d'ailleurs des maîtres mots dans l'élaboration d'une stratégie touristique, puisqu'ils représentent tout l'enjeu de la volonté de décentralisation du tourisme en Polynésie. Car pour atteindre 600 000 touristes, le gouvernement va inexorablement devoir développer des destinations autres que Moorea ou Bora Bora, qui cristallisent l'essentiel du flux de voyageurs. Rentre alors en jeu la volonté des populations des îles, qui détermineront si, oui ou non, elles souhaitent voir construire chez elles des complexes hôteliers. “Les maires des Australes ont déjà fait savoir qu'ils étaient contre ces projets chez eux”, révèle également Yann Rival. Dans cette optique, une étude a déjà été lancée par le Cetop dans plusieurs îles de différents archipels pour tenter de connaître les perceptions des différentes populations sur ce sujet.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Jeudi 2 Novembre 2023 à 14:13 | Lu 1387 fois