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Eau, électricité, télécoms... : le quotidien en cas de crue majeure de la Seine


Electricité, gaz, eau potable, télécom... : voici un tour d'horizon de l'impact potentiel d'une grande crue de la Seine sur les services quotidiens des Franciliens.
 

ELECTRICITÉ

"Nous avons 6 millions de clients en Ile de France. Au pic de la crue, un quart d'entre eux serait touché", détaille à l'AFP Jean-Louis Portebois, chargé de la gestion de crise à la direction technique d'ERDF. 

"On mettrait hors tension nos installations, juste avant qu'elles ne soient inondées. Cela a un double intérêt: éliminer le risque pour les personnes et préserver le matériel qui supporte très bien l'eau lorsqu'il est hors tension", précise M. Portebois.

En cas de crue géante, ERDF a prévu de rapatrier du personnel d'autres régions et de mobiliser des équipes comme la FIRE (Force d'intervention rapide électricité), qui comprend 2.500 techniciens volontaires entraînés.
 

TRANSPORTS EN COMMUN

"Sans aucun dispositif de protection, si l'eau venait à pénétrer dans le réseau aujourd'hui, 140 km de tunnels seraient potentiellement inondés sur les 322 km du réseau actuel", indique la RATP, qui a identifié 400 points d'entrée d'eau potentiels (escaliers, trappes...) à obstruer en cas de crue. 

La SNCF dépend, elle, de l'électricité et des télécoms. "Si les télécoms s'arrêtent, on ne fait plus rouler de train", prévient un porte-parole du transporteur. En cas d'alerte le matériel roulant serait acheminé en hauteur. Des murets seraient montés, les bouches d'aération obstruées, ou encore des trains remplis de ballast acheminés "pour faire du poids sur les rails, afin d’éviter qu’ils ne soient abîmés par la remontée d’eau des nappes phréatiques."
 

GAZ

Pour une crue dont la hauteur atteindrait 80% de celle de 1910, 77.000 franciliens se retrouveraient sans gaz. Sur les deux technologies utilisées pour la distribution, l'acheminement à basse pression ne résisterait pas sous l'eau, contrairement à la moyenne pression.

"On se prépare depuis plus de dix ans", assure à l'AFP Pascal Bombardier, directeur de la région Ile de France pour GRDF. En cas de sinistre, "800 personnes sont mobilisables dans la région", ajoute-t-il, en précisant qu'une coupure d'électricité n'aurait "aucune incidence" sur la distribution de gaz.
 

TELECOMS

Les centraux téléphoniques, qui permettent de délivrer internet et téléphone fixe et mobile ne fonctionneraient plus s'ils étaient inondés. Des antennes relais permettraient cependant d'assurer un minimum de couverture mobile. En Ile de France, "67 sites d'Orange (dont des centraux téléphoniques) sont en zone inondable", détaille à l'AFP Jean-Pierre Dicostanzo, directeur de la région pour l'opérateur.

Les câbles qui relient les centraux aux clients, s'ils sont en fibre optique, peuvent fonctionner sous l'eau, en revanche ceux en cuivre sont sujets à l'oxydation. "Si le câble est en cuivre, vous n’aurez ni téléphone, ni internet", explique M. Dicostanzo.

Si un immeuble voit son courant coupé, les installations des clients ainsi que les antennes mobiles sur le toit ne fonctionnent plus. En cas de période de crise, il devient préférable de communiquer par SMS, communication prioritaire sur les antennes relais devant les appels vocaux, puis le réseau internet mobile.
 

EAU POTABLE

La production d'eau dans la capitale "résisterait à la crise de 1910", assure Célia Blauel, présidente de Eau de Paris, grâce notamment aux systèmes de digues et de pompage et à une autonomie électrique de plusieurs jours dans les usines. 

L'alimentation en eau, en revanche, serait affectée si les tuyaux cassaient ou que les égouts, qui les hébergent, subissaient des dégâts pendant la décrue. Dans ce cas il faudrait isoler la zone, nettoyer, désinfecter et réparer, un processus supportable s'il ne se démultipliait pas.

En cas de crise, les communes voisine de Paris pourraient fournir de l'eau et vice-versa. La capitale dispose aussi d'un système d'urgence de 5 (bientôt 6) puits de secours, qui peuvent chacun alimenter 180.000 personnes avec le minimum vital quotidien d'eau potable.
 

BANQUE

En cas de crue majeure de la Seine "nous avons un maillage sur la région Ile de France (de distributeurs de billets) qui nous permet de faire face à quasiment toute situation", assure à l'AFP Yves Levavasseur, responsable de la coordination des plans de continuité à la Banque de France.

Les transporteurs de fonds auraient plus de marge de manoeuvre pour approvisionner largement les distributeurs non-touchés par la crue, pour lesquels la demande augmenterait.


Avec AFP


Rédigé par RB le Jeudi 10 Mars 2016 à 03:24 | Lu 386 fois