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EDITO du MEDEF : L’étau s’est resserré


EDITO du MEDEF : L’étau s’est resserré
"Il est bien loin le temps où un quotidien du fenua pouvait titrer dans ses colonnes : « La Polynésie choyée par l’AFD – Avec 10,238 milliards de F CFP en 2007, la Polynésie française est la collectivité d’outre-mer la plus aidée par l’Agence française de développement ». Oui, cette époque semble bien lointaine où l’AFD au travers de la banque SOCREDO aidait à hauteur de plus de 7 milliards de F CFP les PME-PMI dans les secteurs du tourisme, de la perle, de la pêche ou du transport maritime inter-îles.

Aujourd’hui, la situation est toute autre.

Le discours est désormais sans équivoque : « le soutien inconditionnel a laissé place à un soutien conditionné », selon les déclarations faites récemment par le directeur de l’antenne locale de l’AFD.
Avec l’aggravation de sa cotation Standard and Poor’s, la position de la Polynésie française est devenue très inconfortable. Non seulement, elle n’a plus d’autre choix que de se tourner vers la seule AFD pour emprunter mais les autres bailleurs de fonds qu’elle pourrait solliciter conditionnent dorénavant leurs décisions à celle prise par l’AFD.

Dans ce contexte, l’occasion est devenue bien trop belle pour être utilisée par l’Etat afin de mettre toute la classe politique locale devant ses responsabilités et la contraindre à prendre une fois pour toute des mesures de réformes profondes.

Il est clair que les difficiles tractations qui ont accompagné la signature du protocole d’accord pour obtenir un prêt de 5 milliards de F CFP qui contribuera à boucler le budget 2010, ne sont que des préliminaires avant que ne soit abordé le financement du budget d’investissement 2011.Des financements qui, pour le monde des entreprises, conditionnent l’activité voire la survie de bon nombre d’entre elles.

Aussi, il est devenu crucial que ces emprunts soient obtenus afin de pouvoir amorcer une relance de l’économie de ce Pays au travers d’investissements publics. L’exigence de trouver les financements au budget 2011 figurant pour partie dans l’ultimatum social et économique adressé à l’ensemble de la classe politique reste à ce jour à honorer en totalité. Alors que les jours passent et que le besoin est de plus en plus vital, les esprits continuent de bouillir parmi les manifestants du 19 avril 2011 qu’ils soient patrons, salariés ou mécontents de tous bords confondus.

L’Etat a fixé ses conditions pour l’octroi de ces financements. A charge de notre Pays de s’engager dans la voie d’une réelle stratégie de redressement."

Luc TAPETA-SERVONNAT
Président

Rédigé par Luc TAPETA-SERVONNAT le Jeudi 5 Mai 2011 à 16:33 | Lu 502 fois