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EDITO - United States of Ameridiot


Il fallait oser. Réélire un nabab de la finance, déjà président une première fois, aux thèses complotistes et au QI de fer à souder.

Et ils l’ont fait. Les Américains ont porté Donald Trump une seconde fois à la tête de leur pays, avec ce slogan Make America Great Again.

Malgré les condamnations – affaire Stormy Daniels, fraude électorale en Georgie, recel de document classifié, assaut sur le Capitol et falsification de comptes de campagne – malgré les approximations, il a refait surface, porté par un électorat qui croit désespérément que le protectionnisme et la nouvelle tendance, que le repli sur soi isole des malheurs des uns et que le bonheur des autres est à convoiter.

Ça ne fait même pas deux mois et demi qu’il est arrivé au pouvoir, et le monde ne parle que de lui. Des prises de position hostiles aux décisions économiques pour le moins hasardeuses.

En 100 jours, il a déclaré l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique, remis en question le droit d’asile, mis fin au droit du sol, explosé les accords de Paris sur le climat, lancé une OPA sur le Groenland, mis à mal la communauté gay et transgenre et le voilà désormais déclarant la guerre économique dans une société mondiale bien imparfaite, certes, mais qui fonctionne a minima, pour les États les plus chanceux. Disons-le, pour les États le plus blancs ou les plus assis sur les barils de pétrole.

En moins de 100 jours, Donald Trump a forgé un paradis pour les extrémistes, un enfer pour les droits de l’Homme. The land of the free and the home of the brave se transforme, sous nos yeux, en Land of the fear and the home of the scapegoat.

Car oui, il faut pour chaque combat protectionniste un bouc émissaire de qualité, épaulé par une vindicte populaire qui prend racine dans le chômage, la peur et la haine de l’autre.

Des discours portés à longueur de chaîne d’infos propagandistes, des CNews à l’américaine, des Bolloré déguisés en Musk, des Baba la punaise sous les traits de Pete Hegseth qui organisent la peur.

Ça ne vous rappelle rien ? Ça ne vous rappelle personne ? Essayons de nous en souvenir en avril 2027 quand il faudra choisir entre le repli sur soi ou l’espoir en l’homme. Ne répondons pas aux Américons en devenant des Francons.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Vendredi 4 Avril 2025 à 12:24 | Lu 4765 fois