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EDF améliore son bénéfice semestriel mais anticipe une "baisse durable" des prix de l'électricité


Crédit MIGUEL MEDINA / AFP
Crédit MIGUEL MEDINA / AFP
Paris, France | AFP | vendredi 26/07/2024 - EDF a amélioré son bénéfice de 21% à 7 milliards d'euros au premier semestre, fort du redressement de la production nucléaire et hydraulique, mais le groupe a d'ores et déjà prévenu que la "baisse rapide" des prix de l'électricité sur les marchés allait peser sur ses résultats à la fin de l'année.

"Ces résultats opérationnels et financiers en progression" au premier semestre "témoignent des efforts menés par l'ensemble des équipes d'EDF pour retrouver de hauts niveaux de production" hydraulique et nucléaire, a commenté le PDG de groupe Luc Rémont dans un communiqué publié vendredi. 

En France, la production nucléaire a augmenté de 19,4 térawattheures (TWh) au premier semestre, pour atteindre 177,4 TWh. Fort du redressement de sa production nucléaire depuis l'an dernier, "l'estimation de production nucléaire en France est attendue dans le haut de la fourchette 315-345 TWh pour 2024 et celles de 2025 et 2026 sont confirmées dans la fourchette 335-365 TWh", a indiqué le groupe, qui profite aussi d'une production hydraulique en forte hausse.

Le géant électricien avait fini 2023 avec un bénéfice record de 10 milliards d'euros. Il avait ainsi tourné la page d'une année 2022 catastrophique marquée par une perte inédite de 17,9 milliards d'euros, en raison de difficultés dans ses barrages et de problèmes de corrosion dans plusieurs centrales. Le groupe n'avait à l'époque pas pu profiter de la flambée des prix de l'électricité sur les marchés. 

Or aujourd'hui, la situation est inverse, avec des prix en forte baisse. De fait, le groupe a d'ores et déjà prévenu qu'il fallait s'attendre à "un recul significatif" de son indicateur de rentabilité (Ebitda) au 2e semestre par rapport à l'année dernière. 

"La détente des prix de marché induit une perspective de revenus pour EDF plus faible", a résumé le PDG Luc Rémont lors d'un point presse. 

- Baisse "rapide" et "durable" -

"Nous avons désormais une visibilité sur les prix jusqu'à environ la fin de la décennie qui montre après une baisse très rapide (...) une stabilisation à un niveau beaucoup plus bas" que l'année dernière à la même période, avait indiqué un peu plus tôt le PDG dans un appel aux journalistes. 

"Nous devons évidemment anticiper cette baisse des prix en mettant en œuvre tout ce qui est nécessaire en terme de transformation, de performance économique (...) pour continuer (...) à dégager une capacité de financement importante pour (...) les investissements nécessaires à la transition énergétique", a-t-il prévenu. 

Pour répondre à ces défis, le groupe compte sur son plan d'entreprise "Ambitions 2035", qui vise à accompagner les clients "dans la réduction de leur empreinte carbone", à produire "plus d’électricité décarbonée", à développer les réseaux et accélérer sur les "solutions de flexibilité" pour compenser l'intermittence des énergies renouvelables. 

Toujours lesté d'une dette abyssale de 54,2 milliards, EDF est confronté à un mur d'investissements estimés à environ 25 milliards d'euros par an, sur fond de défis industriels immenses. Outre la gestion de son parc vieillissant, l'électricien doit dans le même temps relever le défi de la relance du nucléaire en France et en Europe et poursuivre le déploiement de sa production éolienne et solaire, dans un contexte de besoins électriques croissants pour sortir des énergies fossiles. 

En France, le gouvernement sortant a annoncé en 2022 un vaste programme de relance nucléaire comprenant la construction de six réacteurs EPR2 avec une option pour huit autres, mais la question du financement reste à trancher. Luc Rémont a souligné la nécessité d'avoir à la rentrée une discussion "concluante avec les pouvoirs publics sur les conditions de financement du projet". 

Concernant le Royaume-Uni, le groupe indique qu'il va "continuer de travailler avec le nouveau gouvernement britannique (...) pour l'aider à finaliser le plan de financement du projet" de réacteurs Sizewell C.

Pour l'heure, EDF met la dernière touche aux opérations de démarrage de son réacteur EPR à Flamanville, débutées en mai dernier, avec 12 ans de retard. Selon le groupe, "la divergence du réacteur", c'est-à-dire la première réaction nucléaire "est imminente" pour une connexion au réseau "prévue quelques semaines après".

le Vendredi 26 Juillet 2024 à 06:25 | Lu 397 fois