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E-bike polynesia, acteur du tourisme vert


PAPEETE, le 14 mai 2018 - Depuis un mois, deux "e-tuk tuk" s’affichent en ville. Appartenant à la société E-bike polynesia, ils sont les premiers arrivés d’une longue série qui va se décliner en version roulotte et en version transport de marchandises. Avec les vélos à assistance électrique, les e-tuk tuk participent à l’ancrage d’un tourisme durable en Polynésie.

"On reçoit les tuk tuk disons, brut, et on les modifie. On y installe des panneaux solaires calculés pour permettent une certaine autonomie", explique Mehdi Gabrillargues. "Ainsi modifiés, on les appelle les e-tuk tuk." Et depuis un mois, ils sont deux à sillonner les rues de Papeete. "Avec eux, en plein jour, on peut faire le tour de l’île de Tahiti sans s’arrêter." Le dimensionnement des panneaux solaires a été établi dans cette optique.

Mehdi Garbillargues est un athlète. Il est passionné de vélo (il roule depuis plus de 20 ans), compétiteur (il a sa place parmi les champions à l’international notamment à la Sea otter classic aux États-Unis), préparateur sportif et entrepreneur (avec E-bike polynesia et la société TS Drone production).

Faire la promotion du fenua

Avec toutes ces casquettes, il participe à la promotion du fenua, à sa façon. En local et à l’international, il encourage à l’utilisation d’un mode de transport "propre". Dans sa boutique E-bike polynesia, ouverte en septembre 2017, il propose des vélos, des vélos à assistance électrique, des e-tuk tuk.

Les vélos à assistance électrique où, pour les intimes, les VAE (voir encadré), ont le vent en poupe depuis quelques années. Ils séduisent les jeunes et moins jeunes qui les utilisent pour aller travailler ou pour visiter.

Ils plaisent aux sportifs de tous niveaux. Des compétitions sont d’ailleurs organisées un peu partout à travers le monde. Ils comblent les touristes aux quatre coins de la planète. "Les VAE rendent la montagne accessible à tous", assure Mehdi Gabrillargues. "On peut monter au Belvédère ou au mont Marau avec."

Tourisme vert

Tahiti comme dans les îles, il existe plusieurs points de vente de VAE. "On travaille en partenariat avec une dizaine d’antennes à Hiva Oa, Nuku Hiva, Rangiroa, Fakarava, Bora Bora, Huahine, Raiatea, Taha’a… où certains touristes se rendent les unes après les autres", explique Mehdi Gabrillargues. Dans les antennes des îles, en plus de la location, les touristes sont guidés. Ainsi le tourisme vert n’est plus seulement un objectif, il est une pratique.

Les e-tuk tuk tout juste arrivés sur le territoire sont des précurseurs. Ils annoncent un changement de pratique dans la gestion du tourisme mais aussi dans le déplacement, la vente, le transport de marchandises. Ils pourront servir à des privés souhaitant œuvrer en tant que taxi. Pour participer au développement du tourisme vert, Mehdi Gabrillargues est d’ailleurs en train de constituer une équipe de guides/pilotes capable de véhiculer des touristes aux endroits clés de la ville de Papeete avec des e-tuk tuk. "On en aura une quinzaine qui fonctionneront donc seulement à l’énergie solaire et une participation sur le coût du trajet sera remis à Greenpeace", précise l’entrepreneur éco-responsable.

Les tuk tuk pourront aussi servir aux restaurateurs, car une version roulotte va arriver et aux transporteurs, car une version pouvant contenir des marchandises est aussi prévue.

"J’ai déjà des commandes pour toutes ces déclinaisons de tuk tuk", assure Mehdi Gabrillargues. Par exemple, les restaurateurs soucieux de leur environnement, ceux qui proposent des menus végétariens et/ou végans s’y intéressent de près.

Enfin, reprenant sa casquette de sportif, il annonce la construction d’un bike parc. Le bike parc permettra aux cyclistes amateurs de se retrouver et de s’entraîner. "On pourra aussi y installer une école de pilotage" prévoit Mehdi Gabrillargues. L’idée étant de donner aux plus talentueux des jeunes polynésiens la possibilité de se présenter à des compétitions. L’entrepreneur, qui garde secret le lieu du bike parc, promet une ouverture dans l’année.


Le VAE : principe et fonctionnement

Attention à ne pas se méprendre. Le VAE n’est pas un vélo électrique. C’est l’assistance qui est électrique et non le vélo. "Si on ne pédale pas, on n’avance pas. Il faut faire un minimum d’efforts", insiste Mehdi Gabrillargues. Le VAE est équipé d’un petit moteur et d’une batterie qui aide le cycliste dans l’effort. En fait, il stimule le pédalier et permet d’accélérer le mouvement, il accompagne le pédalage.


Le VAE entre dans la course

Pour la première fois en Polynésie française une course de vélos à assistance électrique a té organisée. Elle a eu lieu vendredi 11 mai à Moorea, au cours de l’X-Terra. Sur la ligne de départ ils étaient 36 concurrents, dont un certain nombre d’amateurs. Ils se sont affrontés sur un parcours de 32 kilomètres.


Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 14 Mai 2018 à 15:00 | Lu 4334 fois