Tahiti, le 20 janvier 2022 – Sept des huit prévenus interpellés en octobre dernier dans le cadre du démantèlement d'une vaste escroqueries aux fausses cartes bancaires, dont les frères Tchen, ont été jugés en comparution immédiate jeudi. Des peines de deux à cinq ans de prison ferme ont été prononcées contre les principaux prévenus, qui avaient arnaqué de nombreux commerçants en utilisant de faux numéros de cartes bancaires prépayées achetées sur le darknet.
C'est dans une salle pleine que le procès portant sur une vaste escroquerie aux cartes bancaires frauduleuses s'est ouvert devant le tribunal correctionnel jeudi. L'affaire avait démarré début octobre lorsque plusieurs commerçants de Tahiti –des cavistes et des vendeurs de matériel téléphonique et informatique– avaient déposé plainte après avoir été victimes d'une arnaque particulièrement bien organisée. Des clients les contactaient en leur expliquant qu'ils venaient d'arriver sur le territoire et qu'ils ne pouvaient pas se déplacer car ils étaient confinés. Ils proposaient aux commerçants de les payer à distance et leur envoyait par mail de fausses pièces d'identité. Ces clients fantôme payaient les achats –bouteilles d'alcool, moto, téléphones, machine à laver, extracteur de jus, consoles de jeux– à l'aide de fausses cartes bancaires prépayées achetées sur le darknet. Pour appeler les magasins, ils utilisaient des cartes sim également prépayées et achetées à cet effet.
Les enquêteurs de la brigade de recherches de Faa'a s'étaient rapidement rendus compte que ces cartes sim avaient été achetées par une jeune femme employée chez un opérateur téléphonique de la place. Cette même jeune femme étant la compagne de l'un des trois frères Tchen, des délinquants bien connus de la justice, les gendarmes s'étaient orientés sur la fratrie. Ils avaient finalement établi que l'escroquerie avait été mise en place par deux détenus de la prison de Tatutu : l'un des trois frères Tchen et Jérémy Gnangoin, un escroc incarcéré après avoir arnaqué le St Régis de Bora Bora en 2019.
Caractère frauduleux
Six autres individus, dont l'ancien instituteur de CM2 condamné dans l'affaire Sarah Nui, Jacob Tutavae, avaient été interpellés et entendus dans le cadre de ce dossier qui a donc été jugé jeudi en comparution immédiate. Jérémy Gnangoin n'a pas accepté son extraction de Tatutu, il a donc été jugé en son absence. Son codétenu, Murphy Chen, qui avait impliqué toute sa famille dans l'affaire en envoyant ses proches récupérer les marchandises, a affirmé à la barre qu'il n'avait pas connaissance du caractère frauduleux des paiements en expliquant qu'il avait juste voulu rendre service. Une version acadabrantesque qui n'a pas convaincu le tribunal. Jacob Tutavae, auquel il était reproché d'avoir été récupérer une moto à la demande de l'un des frères Tchen, a lui aussi indiqué qu'il n'avait fait que rendre un service.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné Jérémy Gnangoin à cinq ans de prison ferme, les frères Tchen à des peines comprises entre deux ans et 18 mois ferme. Jacob Tutavae et la compagne de Murphy Tchen ont été quant à eux relaxés.
C'est dans une salle pleine que le procès portant sur une vaste escroquerie aux cartes bancaires frauduleuses s'est ouvert devant le tribunal correctionnel jeudi. L'affaire avait démarré début octobre lorsque plusieurs commerçants de Tahiti –des cavistes et des vendeurs de matériel téléphonique et informatique– avaient déposé plainte après avoir été victimes d'une arnaque particulièrement bien organisée. Des clients les contactaient en leur expliquant qu'ils venaient d'arriver sur le territoire et qu'ils ne pouvaient pas se déplacer car ils étaient confinés. Ils proposaient aux commerçants de les payer à distance et leur envoyait par mail de fausses pièces d'identité. Ces clients fantôme payaient les achats –bouteilles d'alcool, moto, téléphones, machine à laver, extracteur de jus, consoles de jeux– à l'aide de fausses cartes bancaires prépayées achetées sur le darknet. Pour appeler les magasins, ils utilisaient des cartes sim également prépayées et achetées à cet effet.
Les enquêteurs de la brigade de recherches de Faa'a s'étaient rapidement rendus compte que ces cartes sim avaient été achetées par une jeune femme employée chez un opérateur téléphonique de la place. Cette même jeune femme étant la compagne de l'un des trois frères Tchen, des délinquants bien connus de la justice, les gendarmes s'étaient orientés sur la fratrie. Ils avaient finalement établi que l'escroquerie avait été mise en place par deux détenus de la prison de Tatutu : l'un des trois frères Tchen et Jérémy Gnangoin, un escroc incarcéré après avoir arnaqué le St Régis de Bora Bora en 2019.
Caractère frauduleux
Six autres individus, dont l'ancien instituteur de CM2 condamné dans l'affaire Sarah Nui, Jacob Tutavae, avaient été interpellés et entendus dans le cadre de ce dossier qui a donc été jugé jeudi en comparution immédiate. Jérémy Gnangoin n'a pas accepté son extraction de Tatutu, il a donc été jugé en son absence. Son codétenu, Murphy Chen, qui avait impliqué toute sa famille dans l'affaire en envoyant ses proches récupérer les marchandises, a affirmé à la barre qu'il n'avait pas connaissance du caractère frauduleux des paiements en expliquant qu'il avait juste voulu rendre service. Une version acadabrantesque qui n'a pas convaincu le tribunal. Jacob Tutavae, auquel il était reproché d'avoir été récupérer une moto à la demande de l'un des frères Tchen, a lui aussi indiqué qu'il n'avait fait que rendre un service.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné Jérémy Gnangoin à cinq ans de prison ferme, les frères Tchen à des peines comprises entre deux ans et 18 mois ferme. Jacob Tutavae et la compagne de Murphy Tchen ont été quant à eux relaxés.
