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Du ferme pour le conjoint “psychopathe”


Du ferme pour le conjoint “psychopathe”
Tahiti, le 8 août 2023 - Un homme de 33 ans a été condamné mardi par le tribunal correctionnel à deux ans de prison dont un an ferme pour des violences commises sur sa compagne qui est venue expliquer à la barre qu'elle s'était remise en couple avec le prévenu car il avait fait des “efforts”. 
 
Au terme d'un mois de vacances judiciaires, le tribunal correctionnel a fait sa rentrée mardi matin en se penchant sur le cas d'un primodélinquant poursuivi pour des violences commises sur sa compagne sans incapacité totale de travail d'octobre 2020 à avril 2019, à Mahina. L'homme âgé de 33 ans, décrit comme atteint d'une “jalousie maladive”, était poursuivi pour avoir mis des gifles et des coups de poing à sa compagne et mère de leur petite fille à plusieurs reprises. Lors de son dépôt de plainte, la victime avait notamment expliqué que son compagnon utilisait des caméras de vidéosurveillance installées à leur domicile pour la surveiller. 
 
Alors qu'il comparaissait libre car placé sous contrôle judiciaire après avoir fait un peu plus de huit mois de détention provisoire, l'individu a expliqué à la barre que les accusations émises par sa compagne étaient “exagérées”. L'homme a reconnu des gifles en assurant qu'il traversait, à l'époque, une période difficile en raison de sa consommation d'ice. Le président du tribunal a d'ailleurs rappelé que le prévenu serait prochainement jugé pour trafic de stupéfiants dans le cadre d'une importation de méthamphétamine. 
 
“Soumission”
 
Après avoir porté plainte contre son compagnon puis s'être rétractée, la victime en pleurs est venue témoigner à la barre du fait qu'il avait beaucoup changé depuis les faits. Cette femme, au sujet de laquelle les experts psychologues avaient relevé une situation d'emprise, de “soumission”, voire de “dépendance”, a affirmé qu'il fallait lui “laisser du temps”. Elle a par ailleurs soutenu qu'elle n'avait “plus peur” de son compagnon qui arrive désormais à se “contrôler”.
 
Cette attitude d'ambivalence de la victime a ensuite été relevée par le procureur de la République lors de ses réquisitions : “Nous sommes face à une jeune femme qui dépose plainte puis qui retire sa plainte et reprend la vie commune avec son agresseur. C'est une situation d'emprise”. Le représentant du ministère public a également insisté sur l'attitude du prévenu à la barre : un homme qui a tenté de “présenter la personnalité la plus amendable possible” et qui a “minimisé” les faits. Après avoir indiqué qu'il estimait que l'intéressé présentait une personnalité “psychopathique”, le procureur de la République a requis 30 mois de prison dont 18 avec sursis à son encontre.
 
Pour la défense du trentenaire, Me Loris Peytavit a demandé au tribunal de revoir le quantum de la peine requise par le parquet en rappelant que son client n'avait pas de casier judiciaire, que les faits dataient d'il y a trois ans, et qu'il avait traversé une période délicate à mettre sur le compte de sa consommation d'ice. L'avocat a par ailleurs soutenu que le prévenu et sa compagne semblaient “bien travailler sur leur relation”.Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le trentenaire à deux ans de prison dont un avec sursis. Il aura notamment l'obligation de se faire soigner. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 8 Août 2023 à 17:17 | Lu 1509 fois