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Don de spermatozoïdes ou d'ovocytes : "Donner le bonheur d'être parents"


Don de spermatozoïdes ou d'ovocytes : "Donner le bonheur d'être parents"
PARIS, 4 novembre 2011 (AFP) - Acheter 10 kg de couches tous les mois, avoir un collier de nouilles à chaque fête des mères : l'Agence de la biomédecine a choisi d'évoquer la parentalité sur un mode humoristique pour sensibiliser au don de gamètes, spermatozoïdes ou ovocytes, qui offre "le bonheur d'être parents".

Le don permet chaque année à des couples infertiles, ou susceptibles de transmettre une maladie particulièrement grave, de devenir parents dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation (AMP).

Parmi les 21.759 enfants nés grâce à l'AMP en 2009, 1.110 sont nés grâce à un don de spermatozoïdes, 190 grâce à un don d'ovocytes.

Car si les dons de spermatozoïdes permettent le plus souvent de répondre à la demande des couples concernés, la France est en situation de "pénurie marquée" pour les ovocytes, a souligné vendredi devant la presse le Pr Dominique Royère (Agence de la biomédecine).

Au 31 décembre 2009, 1.673 couples étaient en attente d'un don d'ovocytes et les délais peuvent aller jusqu'à plusieurs années, poussant certains d'entre eux à se rendre à l'étranger.

En 2009, 400 hommes ont donné leurs spermatozoïdes et 328 femmes ont fait don de leurs ovocytes.

Beaucoup plus contraignant que le don de spermatozoïdes (stimulation ovarienne par injections et prélèvement sous anesthésie ou analgésique), le don d'ovocytes est aussi moins productif.

Pour le don de spermatozoïdes, la préoccupation est de "préserver la diversité des donneurs", afin de répondre aux différents morphotypes des couples receveurs.

Nouveautés depuis la loi de juillet 2011

La campagne "d'information et de recrutement" lancée par l'Agence de la biomédecine joue la carte de l'émotion et de la solidarité, avec deux affiches - une rose, une bleue - qui évoquent avec humour les contraintes de la parentalité.

Elle permet aussi d'informer sur les évolutions du cadre réglementaire apportées par la révision de la loi de bioéthique en juillet 2011.

Certaines sont déjà applicables, comme la suppression de toute référence au statut juridique du couple bénéficiaire (mariage ou Pacs) ou justification d'une durée minimale de vie commune. Ou encore l'obligation pour l'employeur d'accorder une autorisation d'absence à la donneuse d'ovocytes qui le souhaite, pour effectuer les examens et interventions nécessaires.

D'autres vont demander un peu de temps avant d'être effectives. C'est le cas de la possibilité du don pour les hommes et femmes majeurs n'ayant pas encore eu d'enfants. Le décret d'application "est en cours d'élaboration", a précisé la directrice de l'Agence de la biomédecine, Emmanuelle Prada-Bordenave.

Cette nouveauté doit aussi "être organisée", a-t-elle précisé, puisque la loi prévoit que ces donneurs sans enfants se voient proposer la conservation d'une partie de leurs gamètes, pour une éventuelle utilisation ultérieure à leur profit.

La loi autorise par ailleurs une nouvelle technique, la vitrification, qui va permettre une congélation efficace des ovocytes. Le recueil des ovocytes et leur mise en fécondation pourront ainsi être décalés dans le temps, comme c'est le cas depuis longtemps pour les dons de sperme.

Deux sites (dondovocytes.fr.fr et dondespermatozoides.fr.fr) informent sur le don et donnent les coordonnées des centres d'AMP le pratiquant. Un numéro vert (0800 541 541) complète le dispositif d'information.

vm/jca/phc

Rédigé par Par Véronique MARTINACHE le Vendredi 4 Novembre 2011 à 05:56 | Lu 550 fois