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Deux semaines fondamentales pour le rugby polynésien


Steve Nardon, Maxime Millet et Jordan Roux de la Fédération française de rugby, aux côtés de Franck Pulutea d’Oceania Rugby et de Patrick Lopez-Diot et Teiki Dubois de la Fédération polynésienne de rugby.
Steve Nardon, Maxime Millet et Jordan Roux de la Fédération française de rugby, aux côtés de Franck Pulutea d’Oceania Rugby et de Patrick Lopez-Diot et Teiki Dubois de la Fédération polynésienne de rugby.
Tahiti, le 3 avril 2025 - Pendant quinze jours, la Fédération polynésienne de rugby (FPR) a organisé différentes actions dans le cadre de son développement. Entre formations dispensées par World Rugby et la venue conjointe de la Fédération française de rugby et d’Oceania Rugby, la FPR continue son travail pour remettre le rugby polynésien sur l’échiquier mondial. Entre apport de compétences et rencontres institutionnelles, les nombreux échanges qui ont rythmé ces journées ont apporté leur lot de confirmations et, surtout, un regard très prometteur sur l’avenir.  
 
La Fédération polynésienne de rugby (FPR) met en place, depuis plusieurs années, une politique de développement du rugby en Polynésie. Un échange permanent avec les clubs, un lien fort tissé avec les îles et un apport de compétences constant permettent aux différents acteurs et actrices du rugby de transmettre les valeurs d’un sport en adéquation avec celles du Fenua. Au fil du temps, les clubs se sont structurés pour encadrer et fidéliser leurs licenciés. Un important travail de développement de la pratique a été mis en place avec des interventions dans le milieu scolaire, mais aussi lors des différentes animations sportives organisées par le Pays. Une volonté de redonner à ce sport ses lettres de noblesse.
 
Dans la continuité de son développement territorial, la FPR a organisé toute la semaine dernière, du lundi 24 au samedi 29 mars, des formations dispensées par World Rugby. Pour Patrick Lopez-Diot, président de la Fédération polynésienne de rugby, ces moments d’échanges entre différentes cultures rugbystiques étaient essentiels : “Nous avons accueilli des formations dispensées par des formateurs de World Rugby venant du Canada, des Samoa, des Fidji et de France. Nous avons besoin d’avoir des cadres qualifiés pour les compétitions internationales. Par exemple, pour le médical, il faut des accréditations spécifiques pour pouvoir être en bord de terrain. Les arbitres ont, eux aussi, pu bénéficier de conseils et d’échanges qui leur ont permis de se sentir valorisés et, surtout, épaulés. Nos éducateurs ont pu travailler sur le niveau 1 de World Rugby, qui vient en complément du brevet fédéral dispensé chez nous. Nos propres formateurs ont également eu droit à une remise à niveau pour pouvoir continuer de former nos générations d’éducateurs. Beaucoup de moments d’échanges et de partages riches qui ont permis à chacun d’évoluer dans sa pratique respective.”
 
Retrouver sa place à World Rugby
 
Après ce travail sur le territoire, en constante évolution, la fédération, ses élus et ses salariés poursuivent leur travail sur la deuxième étape de leur projet : retrouver leur place au sein du rugby mondial. “Nous travaillons depuis plusieurs années pour retrouver notre statut de membre de World Rugby. Suite aux problèmes des deux fédérations qui géraient le rugby en Polynésie il y a quelques années, nous avons été exclus. Aujourd’hui, nous avons besoin du soutien de la Fédération française de rugby et d’Oceania Rugby pour notre candidature. Pour cela, il était essentiel qu’ils viennent voir notre travail sur le territoire et que nous puissions échanger sur nos futurs projets”, expliquait le vice-président de la FPR, Teiki Dubois.
 
La venue conjointe des deux institutions était donc primordiale pour valider le travail effectué depuis le retour aux commandes de la seule entité officielle du rugby en Polynésie, la FPR, mais aussi pour commencer à préparer l’avenir. C’est avec beaucoup d’envie et de détermination que les représentants de la FFR, après un long voyage à travers les territoires ultramarins du Pacifique comme la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna, sont venus à la rencontre du rugby polynésien, dans le cadre d’un projet d’unification rugbystique sur ces territoires. “C’est un immense plaisir pour nous d’être là et de constater le travail réalisé pour le rugby en Polynésie. Il était important pour nous de venir. Cela permet de renforcer les relations que nous avons reprises ces derniers temps et de nous projeter plus concrètement vers un futur commun. Très vite, la Polynésie sera au centre du rugby mondial avec les Jeux du Pacifique de 2027, la Coupe du monde de rugby en Australie en 2027, les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 et ceux de Brisbane en 2032. Nous pourrions faire de la Polynésie française un lieu de rassemblement, voire d’entraînement ou de rencontres au niveau international”, a déclaré Jordan Roux, vice-président de la Fédération française de rugby.
 
Accompagnée par Steve Nardon, conseiller technique de ligue en charge des outre-mer, et Maxime Millet, directeur délégué à la territorialité, la délégation française est venue avec des objectifs ambitieux, mais qui semblent à portée de main : “Beaucoup de travail a été accompli avec sérieux et qualité. Le rugby polynésien est à un tournant de son développement. Il faudrait un ou deux stades homologués supplémentaires pour accueillir des compétitions internationales. Cela permettrait une meilleure visibilité pour ce sport, qui est très présent dans le Pacifique Sud.” 
 
L’organisation des Oceania Rugby à Tahiti pourrait ainsi être une première étape décisive. D’où la présence du vice-président d’Oceania Rugby, Franck Pulutea. “Organiser les Oceania Rugby ici à Tahiti serait une véritable opportunité pour nous”, précisait Teiki Dubois. “Nous avons besoin d’un événement majeur pour promouvoir notre sport en Polynésie.”  
 
Une compétition jeune pour valider le travail à trois  
 
Dans une zone Pacifique où le rugby est fort mais évolue à deux vitesses, World Rugby et Oceania Rugby s’occupent généralement des grandes nations comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie, les Tonga, les Samoa et les Fidji. Mais pour les autres nations du Pacifique, peu de choses sont mises en place pour développer leur potentiel. “Lors de nos discussions tripartites cette semaine, nous avons décidé de mettre en place des compétitions chez les jeunes sur les trois territoires ultramarins que sont la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna. Bien que ces compétitions concernent d’abord ces trois territoires, nous avons rapidement évoqué la possibilité d’y intégrer d’autres nations du Pacifique. Cela permettra aux jeunes générations de se confronter les unes aux autres et de progresser. C’est un travail complémentaire entre nos trois fédérations qui bénéficiera à l’ensemble du rugby du Pacifique”, concluait Patrick Lopez Diot.  
 
Le rugby doit s’unifier pour continuer à rayonner à travers le monde, en mettant en avant ses valeurs fortes. La Fédération française de rugby en est consciente, et la première pierre posée avec ses homologues polynésiens et océaniens sera la base d’un futur des plus prometteurs. 

Rédigé par Manu Rodor le Jeudi 3 Avril 2025 à 16:20 | Lu 770 fois