Les maîtres d'échecs Camille de Seroux et Adrien Demuth, entourés des 7 enfants qui participeront aux championnats de France en avril prochain.
PAPEETE, le 18 janvier 2017 - Deux maitres d'échecs sont en visite au Fenua pour quatre semaines. Leur programme est chargé, entre des parties simultanées où ils affronteront jusqu'à 24 adversaires en même temps et de nombreuses visites dans les écoles pour rencontrer les jeunes joueurs. Ce voyage dans un pays où les échecs sont en plein boom est un vrai retour aux sources de leur passion pour ces joueurs, dont l'un a décidé de devenir professionnel.
"Tahiti est assez spéciale pour les échecs" assure Adrien Demuth, grand maitre international qui passe professionnel cette année, également entraineur de l'équipe de France d'échecs. Il observe une vraie dynamique dans nos îles, où le jeu millénaire séduit de plus en plus de Polynésiens, dans toutes les couches de la société.
Et sa visite, en duo avec sa compagne Camille de Seroux (membre de l'équipe nationale suisse, avec le titre de maitre de la Fédération internationale), ne pourra que renforcer cet engouement. Car les deux jeunes maîtres d'échecs vont rencontrer des centaines d'enfants qui ont découvert le jeu à l'école, et autant de passionnés lors de parties simultanées publiques.
51 NOUVELLES TABLES D'ÉCHECS PUBLIQUES INSTALLÉES EN POLYNÉSIE
Le jeu d'échecs se développe rapidement en Polynésie, en partie par l'intermédiaire des écoles, où le jeu est de plus en plus enseigné. Du coup les mairies commencent à installer des tables publiques. Les quelques tables historiques de Papeete sont maintenant éclipsées par les 40 tables publiques en cours d'installation dans tous les quartiers de Faa'a par la mairie, ou les 11 tables installées par la mairie de Takaroa, aux Tuamotu. Papenoo pourrait être la prochaine commune à investir dans ce type d'installations.
C'est le club Papeete Olympique Échecs présidé par Jean-Pierre Cayrou qui a fait venir les deux maitres d'échecs, en profitant de leur passage dans le Pacifique pour une compétition en Australie. Il faut dire que M. Cayrou a été l'un des premiers entraineurs d'Adrien Demuth, qui a vécu quelques années à Tahiti quand il avait 10 ans. Ce sont donc principalement les écoles où l'association intervient, et qui ont donc un important vivier de jeunes joueurs, qui recevront une visite des deux joueurs : Fareroi, Taimoana, Pinai, Takaroa (Tuamotu), Namaha 3 (Bora Bora).
Adrien Demuth en profite également pour entrainer la sélection de sept jeunes joueurs de moins de 10 ans qui ira en métropole en mars-avril pour participer aux championnats de France, avec bon espoir de faire un podium. "Pour eux la compétition durera 5 jours, ils feront neuf parties" explique Adrien Demuth, qui entraine la sélection. À la question de savoir s'il faut commencer aussi jeune pour avoir une chance d'atteindre un niveau international, le grand maître n'hésite pas : "c'est mieux oui. Un Arménien qui était alors numéro trois mondial expliquait dans une interview avoir commencé les échecs à sept ans, mais regrettait parce que c'était déjà assez tard ! Moi-même j'ai commencé aussi à sept ans, mais je ne regrette pas."
"Tahiti est assez spéciale pour les échecs" assure Adrien Demuth, grand maitre international qui passe professionnel cette année, également entraineur de l'équipe de France d'échecs. Il observe une vraie dynamique dans nos îles, où le jeu millénaire séduit de plus en plus de Polynésiens, dans toutes les couches de la société.
Et sa visite, en duo avec sa compagne Camille de Seroux (membre de l'équipe nationale suisse, avec le titre de maitre de la Fédération internationale), ne pourra que renforcer cet engouement. Car les deux jeunes maîtres d'échecs vont rencontrer des centaines d'enfants qui ont découvert le jeu à l'école, et autant de passionnés lors de parties simultanées publiques.
51 NOUVELLES TABLES D'ÉCHECS PUBLIQUES INSTALLÉES EN POLYNÉSIE
Le jeu d'échecs se développe rapidement en Polynésie, en partie par l'intermédiaire des écoles, où le jeu est de plus en plus enseigné. Du coup les mairies commencent à installer des tables publiques. Les quelques tables historiques de Papeete sont maintenant éclipsées par les 40 tables publiques en cours d'installation dans tous les quartiers de Faa'a par la mairie, ou les 11 tables installées par la mairie de Takaroa, aux Tuamotu. Papenoo pourrait être la prochaine commune à investir dans ce type d'installations.
C'est le club Papeete Olympique Échecs présidé par Jean-Pierre Cayrou qui a fait venir les deux maitres d'échecs, en profitant de leur passage dans le Pacifique pour une compétition en Australie. Il faut dire que M. Cayrou a été l'un des premiers entraineurs d'Adrien Demuth, qui a vécu quelques années à Tahiti quand il avait 10 ans. Ce sont donc principalement les écoles où l'association intervient, et qui ont donc un important vivier de jeunes joueurs, qui recevront une visite des deux joueurs : Fareroi, Taimoana, Pinai, Takaroa (Tuamotu), Namaha 3 (Bora Bora).
Adrien Demuth en profite également pour entrainer la sélection de sept jeunes joueurs de moins de 10 ans qui ira en métropole en mars-avril pour participer aux championnats de France, avec bon espoir de faire un podium. "Pour eux la compétition durera 5 jours, ils feront neuf parties" explique Adrien Demuth, qui entraine la sélection. À la question de savoir s'il faut commencer aussi jeune pour avoir une chance d'atteindre un niveau international, le grand maître n'hésite pas : "c'est mieux oui. Un Arménien qui était alors numéro trois mondial expliquait dans une interview avoir commencé les échecs à sept ans, mais regrettait parce que c'était déjà assez tard ! Moi-même j'ai commencé aussi à sept ans, mais je ne regrette pas."
Camille de Seroux et Adrien Demuth : "Jouer ici, ça nous rappelle que les échecs ce n'est pas un sport ennuyeux, plein de gens adorent ça et ça fait vraiment plaisir"
Tahiti Infos : Camille, Adrien, bonjour. Vous entrainez une sélection Polynésienne pour les championnats de France d'échecs des moins de 10 ans, vous pensez qu'ils ont une chance ?
Camille : Les jeunes ont déjà un certain niveau. Je pense d'ailleurs que la sélection qui va partir aux championnats de France a ses chances de gagner des prix !
Adrien : Oui bien sûr, ils ont une chance et ils travaillent dur pour ça ! Ils ont trois à quatre cours par semaine, quand même, ce qui n'est pas très commun dans les clubs européens, donc ils se préparent bien.
Tahiti infos : Le jeu d'échecs se développe rapidement en Polynésie, dans toutes les couches de la population. C'est une dynamique que vous observez dans le reste du monde ?
Adrien : Non effectivement, je dirais que Tahiti est assez spéciale. Il y a beaucoup de grandes capitales où il y a des tables d'échecs dans les parcs, mais ce n'est pas non plus quelque chose de commun. Par exemple dans ma région en France ça n'existe pas, il y a de rares joueurs dans les clubs… Finalement en Europe on joue beaucoup sur internet. Ici où c'est assez isolé alors ça semblerait plus simple d'affronter des joueurs sur internet… Mais finalement ça ne se fait pas trop, c'est assez étonnant. Et d'ailleurs les joueurs professionnels ne font pas vraiment ce genre d'exercices – visiter les écoles, faire des simultanées – en Europe, leur quotidien c'est plutôt les compétitions. Ce genre de chose, je ne l'ai vu qu'à Tahiti, donc ça vaut vraiment le coup !
Tahiti Infos : Du coup c'est une belle expérience ?
Camille : Tout à fait, surtout quand on partage la passion des jeunes et des gens qui viennent jouer avec nous lors des simultanées, c'est encore mieux que de partir en vacances ! De voir les gens contents de nous voir, de jouer avec nous, de se motiver comme ça et de progresser, c'est un partage.
Adrien : Jouer ici, ça nous rappelle que les échecs ce n'est pas un sport ennuyeux, plein de gens adorent ça et ça fait vraiment plaisir.
Tahiti Infos : Pour finir, quel conseil pouvez-vous donner aux nombreux amateurs du jeu en Polynésie pour les aider à progresser rapidement ?
Adrien : Je leur conseille tout simplement de se forcer à sortir toutes leurs pièces en début de partie, ce qu'on appelle le développement. C'est bête, mais c'est quelque chose que trop de joueurs ne font pas, ils vont par exemple jouer la même pièce plusieurs coups de suite sans sortir les autres, alors que les échecs est un jeu qui se joue avec l'ensemble des pièces. Les gens sont trop agressifs avec trop peu de pièces !"
Camille : Les jeunes ont déjà un certain niveau. Je pense d'ailleurs que la sélection qui va partir aux championnats de France a ses chances de gagner des prix !
Adrien : Oui bien sûr, ils ont une chance et ils travaillent dur pour ça ! Ils ont trois à quatre cours par semaine, quand même, ce qui n'est pas très commun dans les clubs européens, donc ils se préparent bien.
Tahiti infos : Le jeu d'échecs se développe rapidement en Polynésie, dans toutes les couches de la population. C'est une dynamique que vous observez dans le reste du monde ?
Adrien : Non effectivement, je dirais que Tahiti est assez spéciale. Il y a beaucoup de grandes capitales où il y a des tables d'échecs dans les parcs, mais ce n'est pas non plus quelque chose de commun. Par exemple dans ma région en France ça n'existe pas, il y a de rares joueurs dans les clubs… Finalement en Europe on joue beaucoup sur internet. Ici où c'est assez isolé alors ça semblerait plus simple d'affronter des joueurs sur internet… Mais finalement ça ne se fait pas trop, c'est assez étonnant. Et d'ailleurs les joueurs professionnels ne font pas vraiment ce genre d'exercices – visiter les écoles, faire des simultanées – en Europe, leur quotidien c'est plutôt les compétitions. Ce genre de chose, je ne l'ai vu qu'à Tahiti, donc ça vaut vraiment le coup !
Tahiti Infos : Du coup c'est une belle expérience ?
Camille : Tout à fait, surtout quand on partage la passion des jeunes et des gens qui viennent jouer avec nous lors des simultanées, c'est encore mieux que de partir en vacances ! De voir les gens contents de nous voir, de jouer avec nous, de se motiver comme ça et de progresser, c'est un partage.
Adrien : Jouer ici, ça nous rappelle que les échecs ce n'est pas un sport ennuyeux, plein de gens adorent ça et ça fait vraiment plaisir.
Tahiti Infos : Pour finir, quel conseil pouvez-vous donner aux nombreux amateurs du jeu en Polynésie pour les aider à progresser rapidement ?
Adrien : Je leur conseille tout simplement de se forcer à sortir toutes leurs pièces en début de partie, ce qu'on appelle le développement. C'est bête, mais c'est quelque chose que trop de joueurs ne font pas, ils vont par exemple jouer la même pièce plusieurs coups de suite sans sortir les autres, alors que les échecs est un jeu qui se joue avec l'ensemble des pièces. Les gens sont trop agressifs avec trop peu de pièces !"
Simultanées géantes samedi et dimanche à Carrefour Punaauia
Le prochain gros évènement public animé par les deux champions aura lieu ce weekend au Carrefour Punaauia, gratuit pour le public et avec de beaux lots à gagner. Camille de Seroux et Adrien Demuth affronteront chacun 24 volontaires à la fois lors de grandes parties simultanées. Un vrai défi pour le Grand Maître international français et sa compagne, membre de l'équipe nationale suisse.
Camille de Seroux explique que la grosse difficulté de l'exercice est de jouer vite : "il ne faut pas commencer à réfléchir, sinon ça dure beaucoup trop longtemps. Il faut aller vraiment vite pour tourner entre toutes les parties." Adrien Demuth explique de son côté qu'il faut aussi avoir de la mémoire : "il vaut mieux retenir la position pour enchainer les coups que l'on avait en tête, parce que redécouvrir la position à chaque fois ça oblige à réfléchir un peu, et donc à perdre du temps !"
Rendez-vous à Carrefour Punaauia samedi 21 et dimanche 22 janvier, de 9h à 17h (pause déjeuner entre 13h et 14h).
Le prochain gros évènement public animé par les deux champions aura lieu ce weekend au Carrefour Punaauia, gratuit pour le public et avec de beaux lots à gagner. Camille de Seroux et Adrien Demuth affronteront chacun 24 volontaires à la fois lors de grandes parties simultanées. Un vrai défi pour le Grand Maître international français et sa compagne, membre de l'équipe nationale suisse.
Camille de Seroux explique que la grosse difficulté de l'exercice est de jouer vite : "il ne faut pas commencer à réfléchir, sinon ça dure beaucoup trop longtemps. Il faut aller vraiment vite pour tourner entre toutes les parties." Adrien Demuth explique de son côté qu'il faut aussi avoir de la mémoire : "il vaut mieux retenir la position pour enchainer les coups que l'on avait en tête, parce que redécouvrir la position à chaque fois ça oblige à réfléchir un peu, et donc à perdre du temps !"
Rendez-vous à Carrefour Punaauia samedi 21 et dimanche 22 janvier, de 9h à 17h (pause déjeuner entre 13h et 14h).