Tahiti, le 27 août 2024 – Ce mardi, devant le tribunal correctionnel, deux ex-trafiquants de drogue de Raiatea se sont expliqués sur leur ancienne activité commune. Or, à la barre et face aux juges, les deux anciens complices ne se sont pas fait de cadeau, se rejetant réciproquement la responsabilité du trafic de stupéfiants.
Convoqués à la barre pour acquisition, transport, détention, offre ou cession de stupéfiants, deux ex-trafiquants de drogue de Raiatea ont été entendus ce mardi par le tribunal correctionnel. Les faits remontant à une période allant du 1er juillet 2022 au 7 mars 2023, les deux individus ont été identifiés à l'époque grâce à l'équipe de gendarmes sur place après avoir recueilli le témoignage de certains consommateurs de l'île. Des récits qui désignent plus ou moins les deux prévenus comme étant, à l'époque, leurs principaux fournisseurs. Mais si l'association des deux trafiquants ne faisait aucun doute, les motifs et le vécu de cette collaboration divergent.
“J'ai servi d'homme de main”, a assuré l'un des prévenus lors de sa déposition. “Je ne cherchais pas à gagner de l'argent avec la ice. Tout ce que je voulais c'était pouvoir en consommer.” L'homme a notamment prétendu avec insistance n'avoir été qu'un “larbin” après avoir justement été initié à la consommation de l'ice par son camarade. “Il me faisait fumer de l'ice pour que je sois hyper productif. Il voulait que je l'aide à livrer car il avait régulièrement de l'ice, du coup quand il ne pouvait pas livrer lui même je faisais les livraisons”, a encore souligné le prévenu, M. W, avouant par la même occasion avoir touché 50 000 francs par livraison.
Une version largement contestée par le deuxième prévenu, M. L, assurant à son tour que s'il était effectivement dans le trafic de stupéfiants, il se contentait toutefois de ne vendre que du cannabis. Et que si les consommateurs réclamaient autre chose, en l'occurrence de l'ice, c'était à son complice qu'il fallait s'adresser. Chose pratique puisque les deux hommes étaient à l'époque voisins, d'où l'assurance pour les consommateurs de trouver le produit de leur convenance quasiment au même endroit.
Mandats de dépôt
Une version de l'histoire qui, hélas, ne trouve pas d’écho dans les dépositions recueillies par les enquêteurs : “M. L est mon seul et unique fournisseur sur Raiatea. Je le connais depuis 5 ou 6 ans, depuis 2019. Et depuis juillet 2022 je me procure de l'ice avec lui. […] Généralement on s'envoyait des textes via Messenger et s'il n'était pas là on passait par M. W”, a expliqué l'un des consommateurs aux gendarmes de l'île. D'autres ont fait part de détails plus aggravants : “Il a commencé à m'en proposer lors d'une soirée et j'ai accepté. J'ai commencé à acheter de la ice en décembre 2022 et les deux premières fois j'ai pris des doses pour 50 000 francs, puis après 20 000 francs. Dès qu'il en avait on s'envoyait des messages via Messenger et on se donnait rendez-vous chez lui.”
Des déclarations qui n'ont pas manqué de faire réagir le président du tribunal : “Comment vous expliquez que toutes ces personnes ne parlent que de vous et pas de votre complice ?” Ce à quoi M. L n'a pas trouvé mieux à dire que “ces gens nous confondent”. Une réponse surprenante, au vu de la différence de tête et de gabarit des deux prévenus, et qui n'a évidemment pas convaincu le tribunal. Mais l'homme, voyant le tribunal dubitatif, a redoublé d'effort pour s'expliquer, suggérant ainsi que les différents témoins sont des personnes qui ont déjà travaillé pour lui ou qui lui doivent de l'argent ; plaidant en somme qu’il s’agirait d’un complot. De plus, le prévenu a observé qu'il était normal que ces personnes passent par lui étant donné que le complice n'avait ni téléphone portable, ni Messenger.
Des explications insuffisantes pour convaincre le tribunal, de même que la représentante du ministère public. Cette dernière a égrainé le passif judiciaire déjà chargé de l'individu dans ce type d'affaires avant de requérir une peine de 2 ans d'emprisonnement ferme avec mandat de dépôt pour M. L, et d’un an d'emprisonnement ferme pour M. W. Plus sévère, le tribunal a prononcé une peine de 3 ans ferme avec mandat de dépôt pour M. L et un an ferme pour son complice.
Convoqués à la barre pour acquisition, transport, détention, offre ou cession de stupéfiants, deux ex-trafiquants de drogue de Raiatea ont été entendus ce mardi par le tribunal correctionnel. Les faits remontant à une période allant du 1er juillet 2022 au 7 mars 2023, les deux individus ont été identifiés à l'époque grâce à l'équipe de gendarmes sur place après avoir recueilli le témoignage de certains consommateurs de l'île. Des récits qui désignent plus ou moins les deux prévenus comme étant, à l'époque, leurs principaux fournisseurs. Mais si l'association des deux trafiquants ne faisait aucun doute, les motifs et le vécu de cette collaboration divergent.
“J'ai servi d'homme de main”, a assuré l'un des prévenus lors de sa déposition. “Je ne cherchais pas à gagner de l'argent avec la ice. Tout ce que je voulais c'était pouvoir en consommer.” L'homme a notamment prétendu avec insistance n'avoir été qu'un “larbin” après avoir justement été initié à la consommation de l'ice par son camarade. “Il me faisait fumer de l'ice pour que je sois hyper productif. Il voulait que je l'aide à livrer car il avait régulièrement de l'ice, du coup quand il ne pouvait pas livrer lui même je faisais les livraisons”, a encore souligné le prévenu, M. W, avouant par la même occasion avoir touché 50 000 francs par livraison.
Une version largement contestée par le deuxième prévenu, M. L, assurant à son tour que s'il était effectivement dans le trafic de stupéfiants, il se contentait toutefois de ne vendre que du cannabis. Et que si les consommateurs réclamaient autre chose, en l'occurrence de l'ice, c'était à son complice qu'il fallait s'adresser. Chose pratique puisque les deux hommes étaient à l'époque voisins, d'où l'assurance pour les consommateurs de trouver le produit de leur convenance quasiment au même endroit.
Mandats de dépôt
Une version de l'histoire qui, hélas, ne trouve pas d’écho dans les dépositions recueillies par les enquêteurs : “M. L est mon seul et unique fournisseur sur Raiatea. Je le connais depuis 5 ou 6 ans, depuis 2019. Et depuis juillet 2022 je me procure de l'ice avec lui. […] Généralement on s'envoyait des textes via Messenger et s'il n'était pas là on passait par M. W”, a expliqué l'un des consommateurs aux gendarmes de l'île. D'autres ont fait part de détails plus aggravants : “Il a commencé à m'en proposer lors d'une soirée et j'ai accepté. J'ai commencé à acheter de la ice en décembre 2022 et les deux premières fois j'ai pris des doses pour 50 000 francs, puis après 20 000 francs. Dès qu'il en avait on s'envoyait des messages via Messenger et on se donnait rendez-vous chez lui.”
Des déclarations qui n'ont pas manqué de faire réagir le président du tribunal : “Comment vous expliquez que toutes ces personnes ne parlent que de vous et pas de votre complice ?” Ce à quoi M. L n'a pas trouvé mieux à dire que “ces gens nous confondent”. Une réponse surprenante, au vu de la différence de tête et de gabarit des deux prévenus, et qui n'a évidemment pas convaincu le tribunal. Mais l'homme, voyant le tribunal dubitatif, a redoublé d'effort pour s'expliquer, suggérant ainsi que les différents témoins sont des personnes qui ont déjà travaillé pour lui ou qui lui doivent de l'argent ; plaidant en somme qu’il s’agirait d’un complot. De plus, le prévenu a observé qu'il était normal que ces personnes passent par lui étant donné que le complice n'avait ni téléphone portable, ni Messenger.
Des explications insuffisantes pour convaincre le tribunal, de même que la représentante du ministère public. Cette dernière a égrainé le passif judiciaire déjà chargé de l'individu dans ce type d'affaires avant de requérir une peine de 2 ans d'emprisonnement ferme avec mandat de dépôt pour M. L, et d’un an d'emprisonnement ferme pour M. W. Plus sévère, le tribunal a prononcé une peine de 3 ans ferme avec mandat de dépôt pour M. L et un an ferme pour son complice.