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Des punaises de lit porteuses de pathogènes résistants aux antibiotiques


Des punaises de lit porteuses de pathogènes résistants aux antibiotiques
WASHINGTON, 11 mai 2011 (AFP) - Les punaises de lit, de plus en plus répandues aux Etats-Unis et en Europe occidentale, peuvent aussi être porteuses de pathogènes résistants aux antibiotiques, selon une étude menée au Canada et publiée mercredi aux Etats-Unis.

Ces chercheurs canadiens ont découvert des staphylocoques dorés résistants à la méthicilline (SARM) ainsi que des entérocoques faecalis, qui résistent à la vancomycine, une autre classe d'antibiotique, dans des punaises de lit récupérées sur trois patients hospitalisés, originaires d'un quartier défavorisé de Vancouver (Canada).

Mais "il n'a pas été établi de façon concluante que des maladies infectieuses aient été transmises par ces insectes", soulignent les auteurs de cette étude publiée par les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

"Cliniquement, les morsures de punaises de lit provoquent des irritations et des infections cutanées", ajoutent-ils.

Toutefois les habitants du quartier pauvre d'où viennent ces trois malades connaissent un taux élevé d'infection cutanée par des SARM, soulignent les auteurs de cette recherche.

Ainsi 54,8% des personnes de ce quartier testées durant une visite au service des urgences de l'hôpital St Paul de Vancouver étaient infectées par des SARM.

Plus récemment, ces services hospitaliers ont constaté que les blessures des drogués utilisant des seringues étaient infectées par une nouvelle variante du SARM dont la souche principale est appelée "USA300" et qui s'est rapidement propagée aux Etats-Unis ces dernières années.

Etant donné que cette variante du SARM est très présente dans les hôtels et chambres de location dans ce quartiers pauvre de Vancouver (Downtown Esatside), les punaises de lit qui s'y trouvent aussi en grand nombre pourraient être colonisées par ces pathogènes résistants.

"De ce fait, concluent ces chercheurs, ces insectes pourraient être des réservoirs cachés du SARM et contribuer à propager ces pathogènes dans les communautés pauvres et surpeuplées".

Le SARM est le principal vecteur des infections nosocomiales mais se propage rapidement hors des hôpitaux, notamment sa variante USA300, touchant des personnes en bonne santé.

Par ailleurs, des entomologistes américains ont procédé à la première analyse génétique des punaises de lit, qui pourrait conduire à de nouvelles méthodes d'extermination de ces insectes, selon leurs travaux publiés en janvier.

Cette étude est la première à élucider les caractéristiques génétiques de cet insecte et à obtenir des connaissances moléculaires fondamentales concernant les mécanismes potentiels de défense et les gènes qui pourraient jouer un rôle dans leur résistance métabolique aux insecticides, selon eux.

L'hypothèse la plus souvent retenue pour expliquer la résistance aux pesticides de ces insectes envahisseurs est un ensemble de mutations dans certains gènes, expliquent-ils.

Outre la résistance aux insecticides, l'essor des voyages internationaux et l'échange de meubles d'occasion sont responsables de l'invasion, selon les auteurs de l'étude.

js/sj/cel

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Rédigé par AFP le Mercredi 11 Mai 2011 à 15:09 | Lu 1708 fois