Pour la première fois au Brésil, des chercheurs ont trouvé des moustiques Aedes aegypti "naturellement infectés" par le virus Zika, ce qui renforce, selon eux, le rôle de ce moustique comme vecteur de transmission la plus fréquente du Zika dans le pays.
L'Institut Oswaldo Cruz (Fiocruz) de Rio a indiqué dans un communiqué lundi que "cette identification inédite" a eu lieu lors d'études sur des moustiques collectés dans des quartiers de la zone nord de l'Etat de Rio de Janeiro où des cas de Zika ont été notifiés.
Jusqu'à présent, il n'existait qu'un cas - dans tout le continent américain - d'un ensemble de moustiques (Aedes albopictus) "naturellement infectés" par le virus Zika, récemment publié par le ministère de la Santé du Mexique, précise la Fiocruz.
Pendant dix mois, 1.500 moustiques de diverses espèces ont été capturés et examinés en laboratoire dont des Aedes aegypti pour près de la moitié.
Le chef du Laboratoire de moustiques transmetteurs d'hématozoaires de l'IOC, Ricardo Lourenço, qui a dirigé l'étude, a expliqué que pour déterminer que la transmission d'une maladie est réalisée par une espèce déterminée d'insecte vecteur il faut d'abord identifier l'apparition de cette espèce naturellement infectée sur le terrain et ensuite prouver que ce vecteur est capable de transmettre le virus.
"Notre laboratoire a constaté scientifiquement ces deux questions fondamentales pour comprendre la transmission du virus, estimer le risque de propagation de la maladie et orienter les actions de contrôle", a souligné le chercheur.
Pour M. Lourenço, des facteurs comme le comportement, la distribution et la densité de la population de l'Aedes aegypti dans les régions brésiliennes peut avoir contribué à la rapide propagation du Zika.
Un total de 1.384 nourrissons atteints de microcéphalie et 59 bébés morts à cause de cette malformation ont été confirmés au Brésil depuis le début de l'épidémie de virus Zika en octobre 2015, a indiqué mercredi le ministère brésilien de la Santé.
Début février, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait estimé qu'un possible lien entre le virus Zika et l'explosion des cas de malformations congénitales devait être étudié et constituait donc "une urgence de santé publique de portée internationale".
La Fiocruz tente de mettre au point un vaccin contre le virus, qui est beaucoup plus rarement la cause de troubles neurologiques tels que le syndrome de Guillain-Barré, qui entraîne une paralysie voire la mort du patient.
Avec AFP