Rio de Janeiro, Brésil | AFP | jeudi 15/03/2018 - Des milliers de Brésiliens ont manifesté dans les rues jeudi leur indignation au lendemain de l'assassinat d'une conseillère municipale noire de Rio de Janeiro qui incarnait la lutte contre le racisme et la violence policière.
Élue du Parti socialisme et liberté (PSOL), Marielle Franco, 38 ans, a été abattue mercredi soir, en plein centre-ville, alors qu'elle revenait d'un rassemblement pour la promotion des femmes noires.
La voiture dans laquelle elle se trouvait a été criblée de balles, après avoir été prise en chasse sur quatre kilomètres par un autre véhicule.
En fin d'après-midi, un cortège d'au moins 10.000 personnes défilait dans le centre de Rio, criant des slogans comme "assez de tueries!". Cet assassinat a également entraîné des manifestations dans d'autres villes du Brésil, comme Sao Paulo, Belo Horizonte (sud-est) et Recife (nord-est) et provoqué des réactions indignées à l'étranger, notamment de l'ONU ou d'Amnesty International.
A Rio, de nombreuses manifestants pleuraient et la plupart scandaient des slogans contre la violence policière et le gouvernement conservateur du président Michel Temer.
"Je suis effondrée", a déclaré Ana Paula Brandao, manifestante de 48 ans, avant d'éclater en sanglots. "Elle incarnait tous nos espoirs de nouveauté, c'était une femme noire, des quartiers pauvres, qui nous représentait en haut lieu et défendait toutes les grandes causes nous tenant à coeur".
Une foule compacte avait déjà accompagné l'arrivée du cercueil devant le siège du Conseil municipal, où l'hommage funèbre a eu lieu à la mi-journée, avant l'enterrement en fin d'après-midi, dans un cimetière des quartiers Nord.
"Les tirs qui ont atteint Marielle Franco, ont aussi atteint la démocratie. Ils ont atteint les rêves des femmes noires de vivre avec dignité dans ce pays qui historiquement ignore les pauvres", a affirmé à l'AFP Antonio Carlos Costa, président de l'ONG Rio de Paz, qui tenait une affiche "Qui a tué Marielle Franco?").
L'assassinat de la conseillère a aussi suscité une pluie de réactions sur les réseaux sociaux, où il était le sujet le plus commenté sur Twitter, avec des messages de personnalités comme le célèbre chanteur brésilien Chico Buarque, présent lors de la manifestation à Rio.
Le ministre de la Sécurité publique, Raul Jungmann, a promis que "tout sera(it) mis en oeuvre pour punir les responsables de ce crime barbare".
L'antenne brésilienne de l'ONU a fait part de sa "consternation", soulignant que Marielle Franco était "une des principales voix en défense des droits de l'Homme" à Rio.
Amnesty International a réclamé "une enquête immédiate et rigoureuse", afin "qu'il n'y ait aucun doute sur le contexte, la motivation et les auteurs" de l'assassinat de la conseillère municipale.
"Tout indique qu'il s'agit d'une exécution ciblée, mais nous espérons qu'une enquête approfondie nous apportera les éléments nécessaires pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé", a affirmé à l'AFP Glauber Rocha, député du PSOL, présent lors du rassemblement devant le siège du Conseil Municipal de Rio.
Marielle Franco avait dénoncé ces dernières semaines un accroissement de la violence policière dans les favelas, quartiers populaires où vit un quart de la population de Rio et où les autorités mènent une guerre sans merci contre le trafic de drogue.
"Combien de gens vont devoir mourir pour que cette guerre prenne fin", a-t-elle publié mardi, dans son dernier message dans sur réseaux sociaux.
Elle a elle-même grandi dans la favela de Maré, une des plus violentes de la ville, située à proximité de l'aéroport international.
Sociologue de formation, la conseillère municipale s'était notamment élevée contre la décision du président Temer de confier en février à l'armée la sécurité de Rio pour tenter de contenir l'escalade de la violence qui ne cesse d'augmenter depuis la fin des jeux Olympiques de 2016.
Il y a deux semaines, elle avait été désignée rapporteur d'une commission créée par le Conseil municipal pour surveiller d'éventuels abus des militaires.
Dans son discours de jeudi, M. Temer a affirmé que le décret avait été pris "justement pour en finir avec le grand banditisme qui s'est installé à Rio", une allusion fortement critiquée par le PSOL.
"Nous ne pouvons pas accepter que Temer utilise cet épisode pour justifier l'intervention militaire", a affirmé Juliano Medeiros, président du parti, dans un entretien au site du magazine de gauche CartaCapital.
Élue du Parti socialisme et liberté (PSOL), Marielle Franco, 38 ans, a été abattue mercredi soir, en plein centre-ville, alors qu'elle revenait d'un rassemblement pour la promotion des femmes noires.
La voiture dans laquelle elle se trouvait a été criblée de balles, après avoir été prise en chasse sur quatre kilomètres par un autre véhicule.
En fin d'après-midi, un cortège d'au moins 10.000 personnes défilait dans le centre de Rio, criant des slogans comme "assez de tueries!". Cet assassinat a également entraîné des manifestations dans d'autres villes du Brésil, comme Sao Paulo, Belo Horizonte (sud-est) et Recife (nord-est) et provoqué des réactions indignées à l'étranger, notamment de l'ONU ou d'Amnesty International.
A Rio, de nombreuses manifestants pleuraient et la plupart scandaient des slogans contre la violence policière et le gouvernement conservateur du président Michel Temer.
"Je suis effondrée", a déclaré Ana Paula Brandao, manifestante de 48 ans, avant d'éclater en sanglots. "Elle incarnait tous nos espoirs de nouveauté, c'était une femme noire, des quartiers pauvres, qui nous représentait en haut lieu et défendait toutes les grandes causes nous tenant à coeur".
Une foule compacte avait déjà accompagné l'arrivée du cercueil devant le siège du Conseil municipal, où l'hommage funèbre a eu lieu à la mi-journée, avant l'enterrement en fin d'après-midi, dans un cimetière des quartiers Nord.
"Les tirs qui ont atteint Marielle Franco, ont aussi atteint la démocratie. Ils ont atteint les rêves des femmes noires de vivre avec dignité dans ce pays qui historiquement ignore les pauvres", a affirmé à l'AFP Antonio Carlos Costa, président de l'ONG Rio de Paz, qui tenait une affiche "Qui a tué Marielle Franco?").
L'assassinat de la conseillère a aussi suscité une pluie de réactions sur les réseaux sociaux, où il était le sujet le plus commenté sur Twitter, avec des messages de personnalités comme le célèbre chanteur brésilien Chico Buarque, présent lors de la manifestation à Rio.
- 'Exécution ciblée' -
Le président Michel Temer a qualifié cet assassinat "d'inadmissible", évoquant un "attentat à la démocratie et à l'Etat de droit", à l'issue d'une réunion avec plusieurs ministres à Brasilia.Le ministre de la Sécurité publique, Raul Jungmann, a promis que "tout sera(it) mis en oeuvre pour punir les responsables de ce crime barbare".
L'antenne brésilienne de l'ONU a fait part de sa "consternation", soulignant que Marielle Franco était "une des principales voix en défense des droits de l'Homme" à Rio.
Amnesty International a réclamé "une enquête immédiate et rigoureuse", afin "qu'il n'y ait aucun doute sur le contexte, la motivation et les auteurs" de l'assassinat de la conseillère municipale.
"Tout indique qu'il s'agit d'une exécution ciblée, mais nous espérons qu'une enquête approfondie nous apportera les éléments nécessaires pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé", a affirmé à l'AFP Glauber Rocha, député du PSOL, présent lors du rassemblement devant le siège du Conseil Municipal de Rio.
Marielle Franco avait dénoncé ces dernières semaines un accroissement de la violence policière dans les favelas, quartiers populaires où vit un quart de la population de Rio et où les autorités mènent une guerre sans merci contre le trafic de drogue.
"Combien de gens vont devoir mourir pour que cette guerre prenne fin", a-t-elle publié mardi, dans son dernier message dans sur réseaux sociaux.
Elle a elle-même grandi dans la favela de Maré, une des plus violentes de la ville, située à proximité de l'aéroport international.
- Temer accusé de récupération -
Sociologue de formation, la conseillère municipale s'était notamment élevée contre la décision du président Temer de confier en février à l'armée la sécurité de Rio pour tenter de contenir l'escalade de la violence qui ne cesse d'augmenter depuis la fin des jeux Olympiques de 2016.
Il y a deux semaines, elle avait été désignée rapporteur d'une commission créée par le Conseil municipal pour surveiller d'éventuels abus des militaires.
Dans son discours de jeudi, M. Temer a affirmé que le décret avait été pris "justement pour en finir avec le grand banditisme qui s'est installé à Rio", une allusion fortement critiquée par le PSOL.
"Nous ne pouvons pas accepter que Temer utilise cet épisode pour justifier l'intervention militaire", a affirmé Juliano Medeiros, président du parti, dans un entretien au site du magazine de gauche CartaCapital.