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Ervelyne Bernard, gérante du Tikehau Glamping (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Ervelyne Bernard, gérante du Tikehau Glamping (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 7 septembre 2024 – Le salon du tourisme a réuni 268 exposants en provenance des cinq archipels, au parc expo de Mama’o, ce week-end. Glamping, pêche, retraite et auberge, focus sur quatre acteurs du tourisme local.
 
Samedi matin, vous avez été nombreux à faire le déplacement au parc expo de Mama’o pour profiter des offres promotionnelles de la 33e édition du salon du tourisme. Parmi les quelque 268 exposants en provenance des cinq archipels, il y a les habitués qu’on ne présente plus, tant en matière d’hébergements que d’activités, des plus luxueux aux plus abordables. Au détour des allées, les initiatives ne manquent pas. Nous en avons choisi quatre aux Tuamotu, à Tahiti et aux Marquises, l’occasion de donner la parole à des acteurs du tourisme local qui se sont récemment lancés dans une nouvelle aventure pour valoriser les richesses de leur île, chacun à sa façon.
 

Ervelyne Bernard (Turia), gérante du Tikehau Glamping : “Une déconnection totale”

“Je me suis lancée il y a environ deux ans pour mettre en valeur notre terre familiale, à Tikehau, et l’intérieur des motu. Le glamping, c’est une contraction anglaise pour un camping glamour, qui sort de l’ordinaire, avec un peu plus de confort. Chez moi, je voulais que ce soit au plus proche de la nature. J’ai fait construire des tipis en bois et nī’au de 5 m2, qui peuvent contenir un matelas double dans un dôme-moustiquaire, avec de la place pour ranger ses affaires, mais pas de porte. Je me suis inspirée des éco-campings en Colombie, où j’ai vécu 11 ans, sur la côte caribéenne. J’ai aussi un espace de camping traditionnel et des fare-hamac. On sent l’air passer, on entend tout, il n’y a pas d’électricité, sauf dans les espaces communs : c’est une déconnection totale ! Nous recevons beaucoup de ‘tourdumondistes’ et de woofers francophones. Ça permet de prendre le temps de découvrir le village et de sensibiliser aux enjeux de l’eau aux Tuamotu. D’ailleurs, nous avons opté pour des toilettes sèches. Le but du jeu, c’était de ne pas dénaturer la cocoteraie de 80 ans, plantée par mon grand-père.”

Lovaina Takotua-Dexter, gérante de Polynesia Fly Fishing School, à Anaa : “Former les enfants de l’île”

“Je reviens au salon après sept ans d’absence pour présenter l’école que j’ai montée, il y a un an. Elle a pour but de former les enfants de l’île pour qu’ils puissent devenir guides de pêche à la mouche, plus tard, pour leur éviter de devoir quitter l’île pour trouver du travail. Et je propose également des initiations aux clients qui viennent à la pension de mes parents, pour faire connaître cette technique de pêche qui n’est pas très répandue en Polynésie. Ça fait 20 ans que mon père exerce ce métier : c’était le premier de l’île, grâce à une grande population de bonefish, ou ‘io‘io, à Anaa. Ce sera gratuit pour nos enfants, grâce au tourisme et aux donateurs.”

Loana Taaroa-Loquet, directrice de Sublime Tahiti Beach Retreat, à Papeari : “Loin du stress de la ville”

“Notre inauguration a eu lieu il y a deux semaines. Nous avons six bungalows de trois catégories et une piscine d’eau salée. C’est un choix écologique, car les propriétaires y sont très sensibles. Nous avons aussi des bouteilles en verre et une fontaine à disposition pour limiter le plastique, et des panneaux solaires sont prévus. C’est le projet de Sandra et Jonathan Gowen, qui réalisent le rêve de leurs parents, Juliette et Roger Gowen, propriétaires du restaurant Gauguin. Le cadre est très paisible, loin du stress de la ville, avec une vue sur notre belle Presqu’île. On travaille avec des prestataires locaux pour encourager nos visiteurs à se détendre et à découvrir la commune de Teva i Uta et ses alentours, avec un ma’a Tahiti au motu Pu’uru, une balade jusqu’à la vague mythique de Teahupo’o, etc.”

Olivier Lirzin, gérant de l’auberge Via, à Nuku Hiva : “Le contact avec les Marquisiens”

“En novembre 2023, avec mon épouse Éléonore et nos cinq enfants, on a ouvert un dortoir mixte qui peut accueillir jusqu’à huit personnes, avec la climatisation, le Wi-Fi et une cuisine partagée. On a très bien tourné pendant le festival Matavaa ; on avait même dû ouvrir nos maisons pour accueillir les visiteurs. Au quotidien, on reçoit des étrangers, mais aussi beaucoup de locaux et des professionnels en mission, qui ne sont pas à la recherche d’un standing de haut niveau, juste que ce soit propre, fonctionnel et calme. Le logement chez l’habitant est de plus en plus recherché pour le contact avec les Marquisiens et notre façon de vivre. On mange ensemble et on initie ceux qui veulent à nos plats emblématiques. On a la chance d’avoir une île avec plusieurs chemins de randonnée et trois grands sites archéologiques restaurés, avec des accès aménagés. On encourage aussi les jeunes à développer des activités nautiques.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Dimanche 8 Septembre 2024 à 15:17 | Lu 1662 fois