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Des exercices Cyclone conjoints pour plus de réalisme


Tahiti, le 18 octobre 2022 – Ce mardi ont eu lieu les exercices annuels de cyclone, organisés conjointement pour la première fois, par les Forces armées en Polynésie française, et le haut-commissariat. Le scénario de cette année : le “Cyc22” est passé au-dessus des îles du Vent avec des rafales de plus de 200 km/h et se dirige vers l’archipel des Australes.
 
À l’approche de la saison cyclonique entre novembre et avril, deux exercices Cyclone sont organisés chaque année de manière distincte, par les Forces armées (FAPF) et le haut-commissariat. Ce mardi, ces derniers se sont coordonnés, pour la première fois, dans la mise en œuvre de leurs exercices cyclone, de manière à “se rapprocher au mieux des conditions réelles”, tel que l’explique la directrice de cabinet du haut-commissaire, Emilia Havez. “La synergie interservices est indispensable pour se préparer efficacement à un éventuel cyclone”, souligne-t-elle. Cette année l’exercice de simulation Cyclonex, organisé autour du cyclone fictif baptisé “Cyc22”, a donc été réalisé depuis le centre d’opérations des FAPF à Arue, dans un premier temps, avant que les équipes du haut-commissariat de Papeete ne prennent le relai.

Nouvel exercice, nouveau scénario

Pour l’exercice mis en œuvre mardi, le scénario est simple : Depuis vendredi dernier, le haut-commissaire a lancé une mise en garde cyclonique concernant principalement Mopelia, l’archipel de la Société ainsi que le secteur nord-ouest des Tuamotu. Au vu de la dégradation des conditions climatique constatée le samedi, ces dernières zones ont été mises en préalerte orange, tandis que le cyclone se renforce et poursuit sa trajectoire vers l’est-sud-est.

Dimanche, les îles du Vent ont été placées en alerte cyclonique rouge, tandis que les îles du Sous-le-Vent, le secteur nord-ouest des Tuamotu ainsi que l’archipel des Australes sont restées en préalerte orange. Préoccupé par le phénomène climatique qui menace le nord-ouest de la Polynésie française, le haut-commissaire s’est chargé d’informer les services du Pays et a anticipé la nécessité de mobiliser le maximum d’acteurs concernés.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le cyclone Cyc22 est passé au-dessus de l’archipel de la Société avec des rafales de plus de 200 km/h, notamment sur les îles du Vent, et se renforçait tout en se dirigeant vers l’archipel des Australes. Le cyclone, qualifié de “tropical intense” a fortement impacté Tahiti et Moorea, tandis qu’il devait atteindre l’île de Tubuai dans la nuit de lundi à mardi. Les îles du Vent sont désormais en phase de sauvegarde, mais l’archipel des Australes est, quant à lui, passé en phase d’alerte.
 
Dégâts matériels et humains

Au bilan de lundi 17 octobre, dans ce scénario catastrophe, de nombreux dégâts sont à déplorer sur Tahiti et les îles Sous-le-Vent : L’aéroport de Faa’a n’est plus opérationnel en raison de débris et d’inondations sur la piste ; le chenal devant le stade de Arue est obstrué ; des véhicules sont endommagés et aucune information n’a été communiquée au sujet de l’état du port de Papeete. Pour les îles Sous-le-Vent, les abris de survie communaux sont, heureusement, encore opérationnels. En revanche, de nombreux dégâts sont à déplorer : environ 20% de l’habitat privé détruit ; des coupures d’électricité importantes ; la couverture du réseau de téléphonie compromise sur l’ensemble des îles ; et une submersion des principaux réseaux routiers. En termes de dégâts humains, 35 victimes sont à déplorer, dont un décès et quinze disparues.

Quant à l’état du matériel militaire, il a été déployé dans d’autres archipels afin de ne pas être endommagé et sera ramené sur Tahiti une fois l’alerte levée.
 

Les Forces Armées dirigées par le contre-amiral, Geoffroy D'andigné, seraient en capacité de mobiliser 1 700 militaires pour une opération cyclone en conditions réelles.
Les Forces Armées dirigées par le contre-amiral, Geoffroy D'andigné, seraient en capacité de mobiliser 1 700 militaires pour une opération cyclone en conditions réelles.
Une mobilisation de toutes les forces

Au total, pour une opération cyclone en conditions réelles, les FAPF pourraient mobiliser 1 700 militaires, tandis qu’une soixantaine de personnes son mobilisables du côté du haut-commissariat. Face à un événement climatique d’ampleur, les FAPF interviendraient sur demande du haut-commissariat, au moins 72 heures avant l’arrivée du cyclone. Une première fois avant le passage du cyclone, pour “appuyer les autorités administratives dans la mise à l’abri des populations”, et dans un deuxième temps en post-catastrophe pour “porter secours et assistance aux populations sinistrées jusqu’au rétablissement des principaux services civils”. Les forces militaires, terrestres, aériennes ou marines, seraient également utilisées en soutien dans la mise en œuvre de moyens de reconnaissance, d’évaluation et de liaison.

La mobilisation de toutes les autres forces est également primordiale, comme celle des services du haut-commissariat, du Pays et de l’État, de Météo-France, de l’entreprise Électricité de Tahiti et des services de l’Office des postes et des télécommunications. Les deux exercices de préparation au cyclone organisés chaque année doivent leur permettre d’être opérationnels en cas de survenue d’un tel événement climatique. Et ce, même si le risque cyclonique reste encore faible, en Polynésie française, en raison de la prédominance, cette année encore, du courant océanique de la Niña. Rappelons que la population a également sa part de participation puisqu’elle doit se mettre en condition et prendre ses précautions en termes de préparation des habitations, ou d’approvisionnement alimentaire, dès le lancement de l’alerte orange. Le guide du comportement à adopter, en cas de cyclone, est indispensable afin de contourner l’effet de “panique” qui pourrait se produire en cas d’impréparation, et son cortège de désordres et de saturation des services publics.*
 

Rédigé par Meleana CHE FAT le Mardi 18 Octobre 2022 à 20:17 | Lu 833 fois