Tahiti, le 21 novembre 2022 - La Direction de l’agriculture, avec l’appui de la direction de la santé, organise des ateliers cette semaine pour finaliser la construction du plan de transition alimentaire. Ils sont ouverts aux professionnels mais également au grand public. Des travaux et études sont menés depuis septembre 2021 sur le sujet. Le plan finalisé est prévu pour le début de l’année 2023.
Des ateliers sont organisés du 22 novembre au 2 décembre à l’Institut Mathilde Frébault pour poursuivre le travail engagé dans le cadre de la construction d’un plan de transition alimentaire. “L’objectif de ce plan est de procurer aux Polynésiens une alimentation accessible financièrement, saine et respectueuse des principes diététiques et enfin durable. C’est à dire qui repose sur une agriculture et qui met en œuvre les principes de l’agroécologie”, détaille Philippe Couraud, le chef de service à la Direction de l’agriculture. Le secteur de l’agriculture est déjà doté d’un schéma directeur qui constitue un plan de transition agroécologique. Il s’agit à présent de faire le lien avec l’alimentation et la santé des Polynésiens. Le sujet n’est pas nouveau, mais le Covid a donné un coup d’accélérateur à la réflexion et à la volonté de structurer l’offre alimentaire dans un souci écoresponsable.
> Pour participer aux ateliers, du 22 novembre au 2 décembre à l'Institut Mathilde Frébault
Faire des propositions
Ces ateliers, mis en place par la Direction de l’agriculture avec l’appui de la direction de la santé, sont ouverts aux professionnels de l’alimentation et au grand public. Le but est de donner à qui le souhaite voix au chapitre pour “faire des propositions”, dans le cadre de la finalisation du Plan de transition alimentaire, insiste Philippe Couraud. Plusieurs thèmes ont été retenus pour ces ateliers, dont : La santé ; La répartition de la valeur ajoutée ; L’éducation ; L’accès économique ; L’aide à l’alimentation… Les filières locales ne sont pas encore assez solides. Les prix et les marges restent à affiner. La répartition des aides pourrait nécessiter une révision dans leurs montants et leurs postes. Aujourd’hui, l’aide à l’alimentation représente un coût de 5 milliards de Fcfp par an. Cela comprend l’aide à la restauration scolaire, les bons alimentaires, l’aide à la farine panifiable ou encore les moins-values fiscales et la prise en charge du fret pour les produits dits de Première nécessité.
Valoriser les donnees acquises
Les participants aux ateliers ne partiront pas de zéro. Des travaux et études ont d’ores et déjà été menés. D’abord, un diagnostic de durabilité du système alimentaire de Polynésie française a été réalisé en septembre 2021. Les enjeux ont été présentés selon quatre axes : La sécurité alimentaire ; La durabilité environnementale ; La durabilité économique ; et La gouvernance. Les conclusions ont permis de dégager de nombreux champs d’actions. Voici quelques constats du rapport auquel il a donné lieu : “Le système alimentaire du territoire ne permet pas un accès à une nourriture suffisante et nutritive pour tous” ; “La précarité alimentaire touche près d’un quart de la population et, bien qu’elle soit compensée par l’autoconsommation il en résulte que ces consommateurs n’ont pas toujours accès à une alimentation diversifiée, saine et nutritive” ; “Le système alimentaire du territoire ne protège pas l’environnement et la biodiversité dans son ensemble” ; “Le système alimentaire actuel en Polynésie française s’appuie sur un système économique basé sur d’importantes inégalités de pouvoir de la production à la distribution” ; “Il existe une inégalité d’accès physique à une alimentation saine et nutritive qui s’explique en partie par la distribuions des points de vente alimentaire qui varie fortement au sein des îles en fonction des archipels et par la basse qualité de l’offre alimentaire qu’offrent ces points de vente” ; “La gouvernance du système alimentaire est partagée entre différents échelons de compétences des services de l’État, du Pays et des communes. (…) La coopération entre les acteurs du territoire est encore peu répandue”.
Quelques semaines plus tard, en octobre et novembre 2021, des tables rondes avaient été organisées. Elles ont permis de définir les enjeux et stratégies. Enfin, le mois dernier, une étude a été menée sur le coût que représenterait un régime alimentaire sain, et son accessibilité pour les Polynésiens. Elle s’est inspirée d’une étude publiée en 2020 par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde. Les données de l’étude menée localement sur le coût et l’accessibilité d’un régime alimentaire sain sont en cours de traitement. “On souhaite maintenant poursuivre et finaliser le travail”, résume Philippe Couraud en rappelant que le plan de transition alimentaire doit être finalisé dans les premiers mois de l’année 2023.
Des ateliers sont organisés du 22 novembre au 2 décembre à l’Institut Mathilde Frébault pour poursuivre le travail engagé dans le cadre de la construction d’un plan de transition alimentaire. “L’objectif de ce plan est de procurer aux Polynésiens une alimentation accessible financièrement, saine et respectueuse des principes diététiques et enfin durable. C’est à dire qui repose sur une agriculture et qui met en œuvre les principes de l’agroécologie”, détaille Philippe Couraud, le chef de service à la Direction de l’agriculture. Le secteur de l’agriculture est déjà doté d’un schéma directeur qui constitue un plan de transition agroécologique. Il s’agit à présent de faire le lien avec l’alimentation et la santé des Polynésiens. Le sujet n’est pas nouveau, mais le Covid a donné un coup d’accélérateur à la réflexion et à la volonté de structurer l’offre alimentaire dans un souci écoresponsable.
> Pour participer aux ateliers, du 22 novembre au 2 décembre à l'Institut Mathilde Frébault
Faire des propositions
Ces ateliers, mis en place par la Direction de l’agriculture avec l’appui de la direction de la santé, sont ouverts aux professionnels de l’alimentation et au grand public. Le but est de donner à qui le souhaite voix au chapitre pour “faire des propositions”, dans le cadre de la finalisation du Plan de transition alimentaire, insiste Philippe Couraud. Plusieurs thèmes ont été retenus pour ces ateliers, dont : La santé ; La répartition de la valeur ajoutée ; L’éducation ; L’accès économique ; L’aide à l’alimentation… Les filières locales ne sont pas encore assez solides. Les prix et les marges restent à affiner. La répartition des aides pourrait nécessiter une révision dans leurs montants et leurs postes. Aujourd’hui, l’aide à l’alimentation représente un coût de 5 milliards de Fcfp par an. Cela comprend l’aide à la restauration scolaire, les bons alimentaires, l’aide à la farine panifiable ou encore les moins-values fiscales et la prise en charge du fret pour les produits dits de Première nécessité.
Valoriser les donnees acquises
Les participants aux ateliers ne partiront pas de zéro. Des travaux et études ont d’ores et déjà été menés. D’abord, un diagnostic de durabilité du système alimentaire de Polynésie française a été réalisé en septembre 2021. Les enjeux ont été présentés selon quatre axes : La sécurité alimentaire ; La durabilité environnementale ; La durabilité économique ; et La gouvernance. Les conclusions ont permis de dégager de nombreux champs d’actions. Voici quelques constats du rapport auquel il a donné lieu : “Le système alimentaire du territoire ne permet pas un accès à une nourriture suffisante et nutritive pour tous” ; “La précarité alimentaire touche près d’un quart de la population et, bien qu’elle soit compensée par l’autoconsommation il en résulte que ces consommateurs n’ont pas toujours accès à une alimentation diversifiée, saine et nutritive” ; “Le système alimentaire du territoire ne protège pas l’environnement et la biodiversité dans son ensemble” ; “Le système alimentaire actuel en Polynésie française s’appuie sur un système économique basé sur d’importantes inégalités de pouvoir de la production à la distribution” ; “Il existe une inégalité d’accès physique à une alimentation saine et nutritive qui s’explique en partie par la distribuions des points de vente alimentaire qui varie fortement au sein des îles en fonction des archipels et par la basse qualité de l’offre alimentaire qu’offrent ces points de vente” ; “La gouvernance du système alimentaire est partagée entre différents échelons de compétences des services de l’État, du Pays et des communes. (…) La coopération entre les acteurs du territoire est encore peu répandue”.
Quelques semaines plus tard, en octobre et novembre 2021, des tables rondes avaient été organisées. Elles ont permis de définir les enjeux et stratégies. Enfin, le mois dernier, une étude a été menée sur le coût que représenterait un régime alimentaire sain, et son accessibilité pour les Polynésiens. Elle s’est inspirée d’une étude publiée en 2020 par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde. Les données de l’étude menée localement sur le coût et l’accessibilité d’un régime alimentaire sain sont en cours de traitement. “On souhaite maintenant poursuivre et finaliser le travail”, résume Philippe Couraud en rappelant que le plan de transition alimentaire doit être finalisé dans les premiers mois de l’année 2023.
Le riz-banane, une alternative prometteuse
En 2018, la Chambre de l’agriculture a organisé des séminaires dans les archipels. Aux Australes, le rendez-vous avait été donné à Rimatara. Lors d’un repas, les participants ont découvert une alternative au riz faite à base de bananes rio vertes. “Cela nous a interpelés”, se rappelle Philippe Couraud. “Nous avons ensuite demandé la recette précise.” Cette recette est simple, elle consiste à faire bouillir des bananes, puis à les râper. La banane verte semble être le candidat parfait en raison de son abondance, de sa facilité de transformation et de son goût assez neutre. Depuis, la Direction de l’agriculture cherche à produire ce qui apparaît comme une alternative prometteuse au riz. Servi lors de différentes circonstances, en établissement scolaire, ou encore au congrès des maires, la préparation a été appréciée et a suscité un vif intérêt. “Il semble qu’ailleurs dans le monde la banane verte ne soit consommée nulle part de cette manière-là. Il y a un vrai potentiel”, estime Philippe Couraud. La Direction de l’agriculture espère pouvoir lancer une production de riz-banane sur le territoire pour le rendre accessible au consommateur. Il serait conditionné en sachet, congelé. “Nous avons essayé. Il suffit de le plonger quelques minutes dans l’eau bouillante pour pouvoir le consommer.” Une difficulté persiste : la taille. Une fois râpée, la banane a plutôt un aspect de carotte râpée que de grain de riz. Les travaux se poursuivent ; mais la promotion est déjà lancée.