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Dérangée, elle caillassait les voitures au milieu de la route


Les auteurs de petits délits ont défilé ce matin à la barre du juge unique.
Les auteurs de petits délits ont défilé ce matin à la barre du juge unique.
PAPEETE, le 19 mai 2016 - Le juge unique qui devait statuer sur son sort a demandé une expertise psychiatrique. Petits escrocs et maris violents ont aussi défilé à la barre du tribunal ce matin.

"Je n'arrive pas à savoir si c'est de la provocation ou si vous n'avez pas la lumière à tous les étages…" se demande le magistrat après avoir laissé "sa cliente" divaguer quelques instants. A la barre, une jeune femme d'une trentaine d'années jugée pour des dégradations fait le spectacle, tient tête au magistrat. Les propos ne sont pas très cohérents. Pas plus que son attitude, le 28 mars dernier à Punaauia, qui lui a valu d'être convoqué ce matin devant le tribunal. Incapable d'expliquer ce qui lui est passé par la tête ce jour-là, les victimes étaient là en revanche pour raconter. "Je suis arrivé à hauteur du snack Caro et il y avait un ralentissement. On s'est aperçu que c'était à cause d'une femme qui traînait sur la route et empêchait les véhicules de passer. Elle était énervée et jetait des cailloux sur les voitures". Bilan : 32 000 francs de dégâts pour l'un, 60 000 francs de réparation pour un autre. Les victimes qui espéraient obtenir le remboursement de la facture en seront pour leurs frais, une expertise psychiatrique de la jeune femme a été ordonnée et son procès renvoyé.

Un coupe-coupe sous la gorge

Deux mois avec sursis. C'est la peine qu'a ensuite infligé le juge à un jeune homme qui a littéralement passé à tabac le compagnon de la belle-mère, pendant les fêtes de fin d'années à Papara. Après l'avoir frappé par derrière à la tête et roué de coups au sol, le prévenu avait tenté de l'étrangler. Bilan : 10 jours d'ITT. Pour sa défense, l'homme a expliqué avoir agi en état de légitime défense. Sa victime l'avait menacé quelques instants plus tôt de lui couper la main et de lui trancher la gorge tout en lui plaçant un coupe-coupe sous le cou. "Je n'ai pas eu la meilleure réaction, c'est clair, mais une telle situation c'était la première fois que ça m'arrive et j'ai eu peur pour ma vie. J'ai attendu qu'il pose son couteau et je l'ai frappé".

Deux mois de prison avec sursis, c'est aussi la peine infligée un peu plus tôt à un homme de 45 ans prévenu d'avoir asséné un violent coup de tête à sa compagne. Perte de connaissance et traumatisme crânien pour la malheureuse qui jure qu'en 14 ans de vie commune son tane n'avait pourtant jamais levé la main sur elle. Une première qui fait mal. A l'origine de ce coup de sang : monsieur buvait avec ses copains, le 10 avril dernier à Pirae, et n'a pas voulu suivre sa compagne qui voulait rentrer à la maison.

Au même chapitre, une peine de 3 mois de prison avec sursis a été prononcée contre un jeune homme de 20 ans pour avoir tapé sa compagne de l'époque alors qu'elle était enceinte. C'était en juin 2015 à Pirae. Pas question de boisson cette fois, mais plutôt de nourriture. Le futur papa a expliqué qu'il s'était enivré au komo et qu'il a frappé parce que sa douce refusait tout simplement de lui faire à manger.

Un petit malin, enfin, a obtenu le renvoi de son procès pour "soustraction frauduleuse d'énergie". Il était poursuivi pour avoir bricolé une plateforme de dérivation cachée dans un appartement voisin du sien, dans une résidence de Punaauia, évitant ainsi d'avoir à payer son électricité pendant près d'un an. La voisine avait fini par s'interroger en constatant la surconsommation. Le loustic, lui, a prétendu ce matin que le branchement sauvage était effectué en amont de son compteur et que la victime n'était donc pas sa voisine… mais EDT. Un supplément d'information a été ordonné et la malheureuse devra encore attendre pour savoir qui lui remboursera les quelques 150 000 francs que cette mésaventure lui a coûté.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 19 Mai 2016 à 17:14 | Lu 2739 fois