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Démission d'Angélo Frébault : le "Taui" gronde à la CSTP-FO


PAPEETE, 29 mars 2018 - Derrière Mahinui Temarii et Jean-Paul Urima, une quinzaine de syndicats affiliés CSTP-FO demandent l’organisation urgente d’un comité confédéral territorial afin de nommer un bureau provisoire à la tête de la confédération et en finir avec le "tandem" Frébault-Galenon.

Le syndicat ouvrier majoritaire de Polynésie française est traversé par un courant contestataire révélé au grand jour après l’annonce par Angélo Frébault de son soutien politique au Tahoera’a Huiraatira, où il a la faveur d'être placé en deuxième position sur la liste orange pour les Territoriales de la 1ère section des îles du Vent. Depuis lors, celui qui avait été élu à la tête de la Confédération des syndicats des travailleurs de Polynésie – Force ouvrière, en juin 2017, est aujourd'hui démissionnaire d’office, au regard des statuts de la CSTP-FO. Mais avant de quitter ses fonctions exécutives, il a organisé un bureau confédéral extraordinaire, le 23 mars, afin de nommer son adjointe, Mireille Duval, pour assurer l’intérim à la tête du syndicat.

"Ce qui est prévu statutairement, c’est qu’un comité confédéral territorial doit se réunir pour élire un secrétaire général par intérim. Charge à lui d’organiser le congrès pour l’élection du nouveau secrétaire général", a dénoncé Jean-Paul Urima, le secrétaire général du syndicat des agents de l’administration (FRAAP), jeudi matin devant la quinzaine de délégués de 11 syndicats affiliés à la confédération et contraires aux vues de son actuelle équipe dirigeante.

Selon eux, la nomination de l’équipe chargée d’assurer l’intérim à la tête de la CSTP-FO, n’est pas du ressort d’un seul : la confédération compte une trentaine de syndicats affiliés ; ce sont les secrétaires généraux et les trésoriers généraux de ces groupements qui "doivent décider de ce choix", souligne Jean-Paul Urima, statuts de la CSTP-FO en main.

Un principe que reconnait volontiers Patrick Galenon, présent dans les bureaux à l’issue de cette réunion syndicale : "ça fait partie du règlement. Nous avons 15 jours pour convoquer le comité confédéral territorial". Selon lui, l’équipe désignée pour assurer l’intérim disposera ensuite de trois mois pour organiser le congrès chargé d’élire la nouvelle équipe dirigeante pour trois ans.

Le clan Temarii-Urima annonce pourtant vouloir adresser "dès mardi" une demande officielle pour l’organisation "dans un délai raisonnable" de ce comité confédéral. Et compte visiblement organiser l’accession prochaine de Mahinui Temarii à la tête de la CSTP-FO.

Le secrétaire général du syndicat de la manutention portuaire avait vu sa candidature à la tête de la confédération disqualifiée lors du congrès de juin 2017, en raison de son implication dans le Parti des travailleurs et sur la base de l'article 3 des statut du syndicat : Michelle Biaggi, la secrétaire confédérale chargée de l’outre-mer au sein de Force Ouvrière avait défendu que cette candidature posait un "problème de respect des statuts" : "quand on défend des salariés, on ne peut pas être président d'un parti politique", justifiait-elle. Angélo Frébault avait été élu par 128 voix. Mahinui Temarii avait engagé une procédure civile pour invalider ce scrutin. Cette dernière est toujours en instance. Elle pourrait se trouver privée d’intérêt au regard des nouvelles perspectives qui s’offrent au tandem Temarii-Urima, dans ce combats des chefs au sein de la CSTP-FO.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 29 Mars 2018 à 15:04 | Lu 3414 fois