Paris, France | AFP | mardi 13/06/2017 - Le gouvernement a préparé les esprits mardi à de probables mesures d'économies budgétaires au cours des prochains mois, assurant qu'il existait "un risque extrêmement fort" pour que l'objectif de réduction du déficit public prévu en 2017 soit dépassé.
Un dérapage budgétaire est "probable, je pense même que c'est un risque extrêmement fort" a déclaré sur franceinfo le Premier ministre Edouard Philippe, attribuant cette situation aux promesses et aux dépenses engagées en début d'année par le précédent gouvernement.
"Avant de devenir Premier ministre, j'avais des doutes. Maintenant que je suis Premier ministre, j'ai des doutes encore plus sérieux", a insisté M. Philippe, espérant que l'exécutif sortant ait intégré dans le budget 2017 "l'ensemble des décisions prises dans le premier semestre".
La Cour des comptes doit publier le 3 juillet, à la demande de Matignon, un rapport sur la situation des comptes publics qui servira de base à d'éventuels ajustements dans le pilotage du budget 2017.
Le gouvernement s'est engagé à ramener le déficit public à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) cette année, après 3,4% en 2016 et 3,6% en 2015, afin de repasser sous la barre fatidique des 3% exigée par les traités européens, pour la première fois depuis 10 ans.
Mais plusieurs organismes publics ont émis des doutes sur la tenue de cet objectif, à l'image du Haut conseil des finances publiques (HCFP), organisme chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires, ou de la Banque de France, qui anticipe cette année un déficit à 3,1% du PIB.
"L'accélération de la croissance des dépenses fiscales et les reports de charges créent un risque sur l'exécution 2017", a prévenu la Cour des comptes, estimant que les "incertitudes sur le budget de l'Etat" s'étaient "renforcées".
En cause: les effets différés de décisions prises sous François Hollande, comme la hausse du point de l'indice pour les fonctionnaires, mais aussi les reports de charge (c'est-à-dire des dépenses engagées mais pas encore payées) décidés par Bercy au cours des derniers mois.
"Une fois qu'on aura le panorama complet, objectif, stabilisé de la situation budgétaire, il faudra qu'on regarde comment on passe la fin de l'année", a assuré Edouard Philippe, alors que Bercy se dit déterminé à tenir le cap des 3%.
"Si nous sommes au dessus, il va y avoir toute une série de mesures", a ajouté - sans plus de précisions - le chef du gouvernement, excluant à ce stade tout "collectif budgétaire" pour modifier le pilotage des dépenses et des recettes de l'Etat.
Selon le quotidien Les Echos, entre quatre et cinq milliards d'euros manqueraient pour tenir l'objectif des 3% de déficit. Un chiffre que Bercy, sollicité par l'AFP, a refusé de confirmer.
Coupes budgétaires, gels de crédits, voire cessions d'une partie du portefeuille de l'Etat : plusieurs options s'offrent au gouvernement, si la menace de dérapage budgétaire devait être confirmée par la Cour des comptes.
"Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts", a toutefois prévenu le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. En cas de "difficultés" cependant, il pourra y avoir des "mesures d'économies", a-t-il en prévenu.
Peu de chances en effet que Bruxelles fasse preuve de mansuétude vis-à-vis de Paris. "J'exhorte le président à respecter dès cette année les conditions du pacte de stabilité et de croissance", a dit mardi le commissaire européen Pierre Moscovici, au groupe allemand de journaux régionaux Funke.
Paris a déjà obtenu deux délais de deux ans, en 2013 et en 2015, pour repasser sous la barre des 3% de déficit. La Commission européenne a exclu toute nouvelle rallonge pour la France, seul pays de la zone euro avec l'Espagne à être encore sous la menace d'une procédure de déficit excessif.
Un dérapage budgétaire est "probable, je pense même que c'est un risque extrêmement fort" a déclaré sur franceinfo le Premier ministre Edouard Philippe, attribuant cette situation aux promesses et aux dépenses engagées en début d'année par le précédent gouvernement.
"Avant de devenir Premier ministre, j'avais des doutes. Maintenant que je suis Premier ministre, j'ai des doutes encore plus sérieux", a insisté M. Philippe, espérant que l'exécutif sortant ait intégré dans le budget 2017 "l'ensemble des décisions prises dans le premier semestre".
La Cour des comptes doit publier le 3 juillet, à la demande de Matignon, un rapport sur la situation des comptes publics qui servira de base à d'éventuels ajustements dans le pilotage du budget 2017.
Le gouvernement s'est engagé à ramener le déficit public à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) cette année, après 3,4% en 2016 et 3,6% en 2015, afin de repasser sous la barre fatidique des 3% exigée par les traités européens, pour la première fois depuis 10 ans.
Mais plusieurs organismes publics ont émis des doutes sur la tenue de cet objectif, à l'image du Haut conseil des finances publiques (HCFP), organisme chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires, ou de la Banque de France, qui anticipe cette année un déficit à 3,1% du PIB.
"L'accélération de la croissance des dépenses fiscales et les reports de charges créent un risque sur l'exécution 2017", a prévenu la Cour des comptes, estimant que les "incertitudes sur le budget de l'Etat" s'étaient "renforcées".
En cause: les effets différés de décisions prises sous François Hollande, comme la hausse du point de l'indice pour les fonctionnaires, mais aussi les reports de charge (c'est-à-dire des dépenses engagées mais pas encore payées) décidés par Bercy au cours des derniers mois.
- "toute une série de mesures" -
"Une fois qu'on aura le panorama complet, objectif, stabilisé de la situation budgétaire, il faudra qu'on regarde comment on passe la fin de l'année", a assuré Edouard Philippe, alors que Bercy se dit déterminé à tenir le cap des 3%.
"Si nous sommes au dessus, il va y avoir toute une série de mesures", a ajouté - sans plus de précisions - le chef du gouvernement, excluant à ce stade tout "collectif budgétaire" pour modifier le pilotage des dépenses et des recettes de l'Etat.
Selon le quotidien Les Echos, entre quatre et cinq milliards d'euros manqueraient pour tenir l'objectif des 3% de déficit. Un chiffre que Bercy, sollicité par l'AFP, a refusé de confirmer.
Coupes budgétaires, gels de crédits, voire cessions d'une partie du portefeuille de l'Etat : plusieurs options s'offrent au gouvernement, si la menace de dérapage budgétaire devait être confirmée par la Cour des comptes.
"Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts", a toutefois prévenu le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. En cas de "difficultés" cependant, il pourra y avoir des "mesures d'économies", a-t-il en prévenu.
Peu de chances en effet que Bruxelles fasse preuve de mansuétude vis-à-vis de Paris. "J'exhorte le président à respecter dès cette année les conditions du pacte de stabilité et de croissance", a dit mardi le commissaire européen Pierre Moscovici, au groupe allemand de journaux régionaux Funke.
Paris a déjà obtenu deux délais de deux ans, en 2013 et en 2015, pour repasser sous la barre des 3% de déficit. La Commission européenne a exclu toute nouvelle rallonge pour la France, seul pays de la zone euro avec l'Espagne à être encore sous la menace d'une procédure de déficit excessif.