Bruxelles, Belgique | AFP | jeudi 25/10/2018 - Le gouvernement belge a annoncé jeudi avoir choisi le F-35 américain pour remplacer sa flotte vieillissante d'avions de chasse F-16, au détriment notamment du Rafale français, au risque de s'exposer aux critiques des partisans d'une Europe de la défense.
"Une claque", "une très mauvaise nouvelle pour l'Europe de la défense": des experts n'ont pas tardé à dénoncer ce choix même s'il n'est qu'une demi-surprise tant le F-35 de Lockheed Martin faisait figure de favori depuis des mois.
L'offre américaine était "la meilleure sur le plan du prix et sur le plan opérationnel", a déclaré à l'AFP le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, après la conférence de presse ayant officialisé la décision.
De son côté le Premier ministre Charles Michel a d'emblée voulu parer aux critiques en vantant des achats militaires qui s'inscrivent "à la fois dans le cadre de l'Otan et dans le cadre européen".
Il a expliqué que l'achat des 34 avions F-35, qui remplaceront progressivement les F-16 à compter de 2023 pour participer à des opérations internationales, se faisait en même temps que celui d'autres équipements, européens ceux-là, parmi lesquels des véhicules blindés de fabrication française.
La Belgique avait lancé en mars 2017 une procédure d'achat de 34 avions de combat pour remplacer une cinquantaine de F-16, un achat estimé à 3,6 milliards d'euros.
Les Etats-Unis pour le F-35 et le Royaume-Uni pour le Typhoon - fabriqué par le consortium Eurofighter intégrant aussi l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne - ont répondu en bonne et due forme à l'appel d'offres formulé d'Etat à Etat.
Mais le gouvernement français s'est distingué en proposant en septembre 2017 "une coopération approfondie" avec l'armée de l'air belge, dépassant la simple fourniture des Rafale du groupe Dassault.
Une proposition que le ministre de la Défense, le nationaliste flamand (N-VA) Steven Vandeput, a rapidement écartée, la jugeant hors du cadre juridique fixé.
"Nous regrettons que la France se soit volontairement soustraite à l'obligation de présenter une offre dans le cadre de notre mise en concurrence transparente", a-t-il déclaré jeudi.
Didier Reynders a laissé entendre que l'offre française était hors course depuis plusieurs mois.
"Nous avons continué à travailler évidemment avec les offres reçues et le meilleur avion sur tous les plans (...) était manifestement le F-35, avec 30% de composants européens et des retombées assez fortes pour l'industrie belge", a affirmé le chef de la diplomatie.
Le scandale de corruption Agusta-Dassault, qui avait fait chuter plusieurs ministres belges dans les années 90, a semble-t-il pesé sur le dossier. Il plane encore sur le pays lorsqu'il est question de gros achats militaires.
Si dans le cas du remplacement des F-16, la Belgique a opté pour une procédure stricte d'Etat à d'Etat, c'est parce que "la N-VA (parti qui domine la coalition au pouvoir) a voulu se distancier du PS et des vieilles pratiques qui ont été condamnées dans le passé", dit à l'AFP Christophe Wasinski, professeur de relations internationales à l'Université libre de Bruxelles.
En Belgique certains voient le choix du F-35 comme une victoire des nationalistes flamands réputés atlantistes.
"Ce n'est pas un choix européen, c'est pire qu'une claque, c'est désespérant pour l'Europe de la défense", a fustigé Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, un centre de réflexion européen.
Pour cet avion, fait valoir l'expert, "la maintenance et le modus opérandi dépendent d'un contrôle des Etats-Unis, y compris en opérations, avec des logiciels opérés depuis là-bas. C'est une des raisons du refus de l'Allemagne" de l'acquérir (à l'inverse de l'Italie, de la Norvège, du Danemark ou des Pays-Bas, ndlr).
Quant à l'annonce de l'achat de plus de 400 blindés français, M. Wasinski y voit "une opération de communication du gouvernement belge".
"Il a cherché à noyer le poisson en disant qu'il n'achetait pas que du matériel américain, alors que la star de ces acquisitions est bien le F-35", estime l’universitaire.
"Une claque", "une très mauvaise nouvelle pour l'Europe de la défense": des experts n'ont pas tardé à dénoncer ce choix même s'il n'est qu'une demi-surprise tant le F-35 de Lockheed Martin faisait figure de favori depuis des mois.
L'offre américaine était "la meilleure sur le plan du prix et sur le plan opérationnel", a déclaré à l'AFP le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, après la conférence de presse ayant officialisé la décision.
De son côté le Premier ministre Charles Michel a d'emblée voulu parer aux critiques en vantant des achats militaires qui s'inscrivent "à la fois dans le cadre de l'Otan et dans le cadre européen".
Il a expliqué que l'achat des 34 avions F-35, qui remplaceront progressivement les F-16 à compter de 2023 pour participer à des opérations internationales, se faisait en même temps que celui d'autres équipements, européens ceux-là, parmi lesquels des véhicules blindés de fabrication française.
La Belgique avait lancé en mars 2017 une procédure d'achat de 34 avions de combat pour remplacer une cinquantaine de F-16, un achat estimé à 3,6 milliards d'euros.
Les Etats-Unis pour le F-35 et le Royaume-Uni pour le Typhoon - fabriqué par le consortium Eurofighter intégrant aussi l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne - ont répondu en bonne et due forme à l'appel d'offres formulé d'Etat à Etat.
Mais le gouvernement français s'est distingué en proposant en septembre 2017 "une coopération approfondie" avec l'armée de l'air belge, dépassant la simple fourniture des Rafale du groupe Dassault.
Une proposition que le ministre de la Défense, le nationaliste flamand (N-VA) Steven Vandeput, a rapidement écartée, la jugeant hors du cadre juridique fixé.
"Nous regrettons que la France se soit volontairement soustraite à l'obligation de présenter une offre dans le cadre de notre mise en concurrence transparente", a-t-il déclaré jeudi.
Didier Reynders a laissé entendre que l'offre française était hors course depuis plusieurs mois.
- "Une opération de communication" -
"Nous avons continué à travailler évidemment avec les offres reçues et le meilleur avion sur tous les plans (...) était manifestement le F-35, avec 30% de composants européens et des retombées assez fortes pour l'industrie belge", a affirmé le chef de la diplomatie.
Le scandale de corruption Agusta-Dassault, qui avait fait chuter plusieurs ministres belges dans les années 90, a semble-t-il pesé sur le dossier. Il plane encore sur le pays lorsqu'il est question de gros achats militaires.
Si dans le cas du remplacement des F-16, la Belgique a opté pour une procédure stricte d'Etat à d'Etat, c'est parce que "la N-VA (parti qui domine la coalition au pouvoir) a voulu se distancier du PS et des vieilles pratiques qui ont été condamnées dans le passé", dit à l'AFP Christophe Wasinski, professeur de relations internationales à l'Université libre de Bruxelles.
En Belgique certains voient le choix du F-35 comme une victoire des nationalistes flamands réputés atlantistes.
"Ce n'est pas un choix européen, c'est pire qu'une claque, c'est désespérant pour l'Europe de la défense", a fustigé Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, un centre de réflexion européen.
Pour cet avion, fait valoir l'expert, "la maintenance et le modus opérandi dépendent d'un contrôle des Etats-Unis, y compris en opérations, avec des logiciels opérés depuis là-bas. C'est une des raisons du refus de l'Allemagne" de l'acquérir (à l'inverse de l'Italie, de la Norvège, du Danemark ou des Pays-Bas, ndlr).
Quant à l'annonce de l'achat de plus de 400 blindés français, M. Wasinski y voit "une opération de communication du gouvernement belge".
"Il a cherché à noyer le poisson en disant qu'il n'achetait pas que du matériel américain, alors que la star de ces acquisitions est bien le F-35", estime l’universitaire.