Tahiti, le 27 février 2025 - La première édition des “Horizons du Numérique” s'est ouverte ce jeudi sous le chapiteau de la présidence. Pendant trois jours, l’événement vise à sensibiliser les jeunes aux opportunités professionnelles du numérique, un secteur en plein essor mais confronté à une pénurie de compétences locales.
Ce jeudi, le chapiteau de la présidence a ouvert ses portes à la première édition des “Horizons du Numérique”. Un événement ambitieux visant à dévoiler l'éventail d'opportunités professionnelles offertes par le secteur numérique au Fenua aux jeunes. Pendant trois jours, collégiens, lycéens et étudiants sont invités à plonger dans cet univers, à travers des rencontres avec des professionnels et des centres de formation. Une initiative essentielle alors que la transition digitale du Fenua peine encore à trouver ses experts locaux.
“Le leitmotiv, c'est vraiment de faire découvrir les métiers du numérique. Aujourd’hui, la méconnaissance est grande et freine le développement des compétences. Si les jeunes ne savent pas quelles carrières existent, ils ne peuvent pas s’orienter vers ces formations”, insiste Raimana Lallemant-Moe, à la tête de la Direction générale de l'économie numérique (DGEN), cheville ouvrière de l’événement.
Plus de mille élèves sont attendus ce jeudi et ce vendredi. Le samedi, le grand public pourra à son tour découvrir les enjeux du numérique, notamment à travers des conférences, dont celle de Shirshendu Bhattacharya, chef de l’innovation produits et services sous-marins chez Google Global Network.
Des besoins pressants en compétences locales
La Polynésie fait face à un défi de taille, comme l’a longuement expliqué le directeur de la DGEN dans les colonnes de Tahiti Infos la semaine passée : “Nous avons un besoin criant de compétences, notamment de profils d'ingénieurs bac+5. Les entreprises locales, publiques et privées, peinent à recruter”.
Sur place, les stands des entreprises se succèdent, chacun mettant en avant son savoir-faire, son cœur d'expertise et son envie de recruter localement. Développement web, cybersécurité, gestion de réseaux, maintenance informatique : autant de secteurs en quête de talents.
“Nous avons une vraie pénurie de compétences. Depuis la création de ma société de cybersécurité en 2020, nous avons d’énormes difficultés à recruter localement. La plupart du temps, nous devons faire venir de métropole, même si désormais, nous voyons revenir quelques jeunes formés en France. Mais chaque embauche prend environ un an. Mais on ne désespère pas (...) D'autant que la cybersécurité prend de l'ampleur d'année en année, puisqu'on suit le chemin mondial. Il y a donc du potentiel pour les jeunes”, explique le dirigeant d'une société de cybersécurité locale.
Un constat partagé par Alex, chargé de projet à l’Océanienne de Service Business (OSB), spécialisée dans la gestion des moyens de paiement. “Les profils sont rares, notamment dans les métiers pointus. Dans notre secteur, qui touche à la monétique, il est très difficile de recruter localement. Mais nous avons aussi des besoins en informatique et en codage.”
Former sur place, un enjeu stratégique
Face à cette carence de talents, plusieurs établissements ont été invités à l'événement pour présenter leur carte de formations, le plus souvent collée aux besoins locaux. La future École numérique de Tahiti, portée par la CCISM, incarne cette volonté de structurer des cursus en phase avec les besoins du marché local, puisqu'elle s’est retrouvée face à une volonté des entreprises d'être accompagnées dans leur virage numérique.
Les lycées La Mennais et de Faa’a proposent des BTS spécialisés, comme le BTS Services informatiques aux organisations avec une option en infrastructures, systèmes et réseaux (BTS SISR). Des initiatives privées émergent également, à l’image de Skooda, une école dédiée au codage, ou encore Kanēa, l’école de créativité numérique lancée en septembre dernier.
“Attirer des étudiants vers nos formations est assez facile, car ils baignent déjà dans le numérique au quotidien. Beaucoup jouent aux jeux vidéo, donc la création numérique leur parle immédiatement. Lorsqu’on leur montre les projets réalisés au cours de l’année, l’enthousiasme est là”, explique Evans Bohl, responsable des études chez Kanēa.
Mais tous les parcours ne suscitent pas le même engouement. “Les disciplines plus techniques, comme l’ingénierie informatique ou la cybersécurité, attirent surtout des profils scientifiques. Cela demande une base en mathématiques, même si ce n’est pas une condition absolue. Ces domaines restent encore de niche.” Un avis partagé par un professeur du BTS SISR de La Mennais, une formation plus tournée vers la technique de terrain : “C'est sûr que c'est plus dur et moins sexy. Nous, on a nos mains dans le cambouis.”
En somme, les “Horizons du Numérique” illustrent donc une volonté politique claire : créer un écosystème digital performant en Polynésie et favoriser l’émergence de compétences locales. Une ambition qui ne se limite pas à la formation, mais qui passe aussi par des infrastructures et une politique volontariste. Car, pour mémoire, les ambitions de Moetai Brotherson, le président du Pays, sont élevées : “Notre objectif dans dix ans est que le secteur du numérique et de l'audiovisuel représente 25% du PIB du Pays”.
Ce jeudi, le chapiteau de la présidence a ouvert ses portes à la première édition des “Horizons du Numérique”. Un événement ambitieux visant à dévoiler l'éventail d'opportunités professionnelles offertes par le secteur numérique au Fenua aux jeunes. Pendant trois jours, collégiens, lycéens et étudiants sont invités à plonger dans cet univers, à travers des rencontres avec des professionnels et des centres de formation. Une initiative essentielle alors que la transition digitale du Fenua peine encore à trouver ses experts locaux.
“Le leitmotiv, c'est vraiment de faire découvrir les métiers du numérique. Aujourd’hui, la méconnaissance est grande et freine le développement des compétences. Si les jeunes ne savent pas quelles carrières existent, ils ne peuvent pas s’orienter vers ces formations”, insiste Raimana Lallemant-Moe, à la tête de la Direction générale de l'économie numérique (DGEN), cheville ouvrière de l’événement.
Plus de mille élèves sont attendus ce jeudi et ce vendredi. Le samedi, le grand public pourra à son tour découvrir les enjeux du numérique, notamment à travers des conférences, dont celle de Shirshendu Bhattacharya, chef de l’innovation produits et services sous-marins chez Google Global Network.
Des besoins pressants en compétences locales
La Polynésie fait face à un défi de taille, comme l’a longuement expliqué le directeur de la DGEN dans les colonnes de Tahiti Infos la semaine passée : “Nous avons un besoin criant de compétences, notamment de profils d'ingénieurs bac+5. Les entreprises locales, publiques et privées, peinent à recruter”.
Sur place, les stands des entreprises se succèdent, chacun mettant en avant son savoir-faire, son cœur d'expertise et son envie de recruter localement. Développement web, cybersécurité, gestion de réseaux, maintenance informatique : autant de secteurs en quête de talents.
“Nous avons une vraie pénurie de compétences. Depuis la création de ma société de cybersécurité en 2020, nous avons d’énormes difficultés à recruter localement. La plupart du temps, nous devons faire venir de métropole, même si désormais, nous voyons revenir quelques jeunes formés en France. Mais chaque embauche prend environ un an. Mais on ne désespère pas (...) D'autant que la cybersécurité prend de l'ampleur d'année en année, puisqu'on suit le chemin mondial. Il y a donc du potentiel pour les jeunes”, explique le dirigeant d'une société de cybersécurité locale.
Un constat partagé par Alex, chargé de projet à l’Océanienne de Service Business (OSB), spécialisée dans la gestion des moyens de paiement. “Les profils sont rares, notamment dans les métiers pointus. Dans notre secteur, qui touche à la monétique, il est très difficile de recruter localement. Mais nous avons aussi des besoins en informatique et en codage.”
Former sur place, un enjeu stratégique
Face à cette carence de talents, plusieurs établissements ont été invités à l'événement pour présenter leur carte de formations, le plus souvent collée aux besoins locaux. La future École numérique de Tahiti, portée par la CCISM, incarne cette volonté de structurer des cursus en phase avec les besoins du marché local, puisqu'elle s’est retrouvée face à une volonté des entreprises d'être accompagnées dans leur virage numérique.
Les lycées La Mennais et de Faa’a proposent des BTS spécialisés, comme le BTS Services informatiques aux organisations avec une option en infrastructures, systèmes et réseaux (BTS SISR). Des initiatives privées émergent également, à l’image de Skooda, une école dédiée au codage, ou encore Kanēa, l’école de créativité numérique lancée en septembre dernier.
“Attirer des étudiants vers nos formations est assez facile, car ils baignent déjà dans le numérique au quotidien. Beaucoup jouent aux jeux vidéo, donc la création numérique leur parle immédiatement. Lorsqu’on leur montre les projets réalisés au cours de l’année, l’enthousiasme est là”, explique Evans Bohl, responsable des études chez Kanēa.
Mais tous les parcours ne suscitent pas le même engouement. “Les disciplines plus techniques, comme l’ingénierie informatique ou la cybersécurité, attirent surtout des profils scientifiques. Cela demande une base en mathématiques, même si ce n’est pas une condition absolue. Ces domaines restent encore de niche.” Un avis partagé par un professeur du BTS SISR de La Mennais, une formation plus tournée vers la technique de terrain : “C'est sûr que c'est plus dur et moins sexy. Nous, on a nos mains dans le cambouis.”
En somme, les “Horizons du Numérique” illustrent donc une volonté politique claire : créer un écosystème digital performant en Polynésie et favoriser l’émergence de compétences locales. Une ambition qui ne se limite pas à la formation, mais qui passe aussi par des infrastructures et une politique volontariste. Car, pour mémoire, les ambitions de Moetai Brotherson, le président du Pays, sont élevées : “Notre objectif dans dix ans est que le secteur du numérique et de l'audiovisuel représente 25% du PIB du Pays”.