PHOTO : Fragment de poterie lapita retrouvé à Tonga
PORT-VILA, mercredi 19 octobre 2011 (Flash d’Océanie) – De nouveaux vestiges de restes humains, pouvant constituer un cimetière datant de plusieurs milliers d’années, nt été mis à jour une nouvelle fois dans l’archipel de Vanuatu, tout près de l’île de Mallicolo (Nord de l’archipel), a annoncé en début de semaine l’archéologue australien Stuart Bedford, de l’Université nationale australienne (ANU, Australian National University).
Ce scientifique, qui a déjà travaillé, en collaboration avec les autorités locales et son confrère néo-calédonien Christophe Sand sur d’autres sites, dont un tout proche de la capitale de Vanuatu, à Téouma, a déclaré mardi à Radio New Zealand International que le nouveau site se trouvait sur l’île d’Uripiv, non loin de la grande île de Mallicolo.
Il qualifie cette découverte d’importance « significative », voire « énorme », surtout dans la mesure où ce nouveau site va permettre de comparer son contenu avec celui du site de Téouma et ainsi tenter de déceler une éventuelle évolution, liée ou pas à la géographie et à l’époque, des rites funéraires de ce peuple Lapita, considéré comme fondateur d’un grand nombre des populations modernes du Pacifique.
Enterrements « secondaires »
Près de la capitale de Vanuatu, Port-Vila, sur le site de Téouma (du nom de la rivière toute proche), un cimetière entier, datant de plus de trois mille ans, à été mis à jour en 2004.
Les fouilles y ont depuis eu lieu sous la direction de scientifiques australiens, Français de métropole et de Nouvelle-Calédonie.
Dans certaines tombes, les fouilleurs ont remarqué une variante « secondaire », jusqu’ici unique, de l’enterrement avec des objets de valeur : certains crânes ont été retrouvés scellés dans des poteries.
« La seule pratique similaire a été identifiée en Asie orientale, où l’on enterrait le crâne séparément du reste des ossements et scellé dans un pot », expliquait alors le professeur australien Matthew Spriggs, qui estimait aussi que cette découverte constitue une étape « majeure » et une « première mondiale » dans la connaissance de l’histoire du peuple Lapita.
Le peuple Lapita, il y a plus de trois mille ans, est réputé avoir essaimé depuis l’Asie du Sud-est (et en particulier la Corée) pour ensuite de disperser, à bord de grandes pirogues à voile, dans la plupart des îles de la Mélanésie, allant jusqu’à la Polynésie, dans un grand mouvement migratoire et exploratoire d’Ouest en Est.
Les vestiges les plus caractéristiques de leurs passages successifs et implantations sont les poteries finement ornementées qui portent depuis leurs noms, et qui ont été retrouvées aussi en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Nouvelle-Calédonie, à Vanuatu, à Fidji et à Samoa.
Le nom de lapita a été donné par le professeur américain Edward Gifford, alors qu’il effectuait des recherches sur un site archéologique en 1952, après avoir exploré des sites similaires en Nouvelle-Guinée.
Vestiges du peuple lapita : de nombreuses découvertes à Fidji et à Vanuatu
Les fouilles sur des sites jusqu’à récemment encore inconnus se sont multipliées ces dernières années, confirmant le plus souvent la thèse de l’origine asiatique de cette migration millénaire.
En juillet 2005, une équipe d’archéologue et d’étudiants de l’Université du Pacifique Sud (USP, basée à Suva, Fidji) et du Musée national de cet archipel annonçait la découverte d’un nouveau site comportant « des milliers de vestiges » et « size squelettes » présumés étant la marque de la présence d’un village « lapita », peuple réputé ayant colonisé, à partir de l’Asie, la plupart des pays de la Mélanésie.
Ce nouveau site, sur l’emplacement actuel du village de Bourewa (Sud-ouest de l’île principale de Viti Levu), comporterait des objets dont les premiers exemplaires, datés au carbone 14, affichent plus de trois mille ans d’âge.
Cette équipe d’une trentaine de personnes, dirigée par le professeur néo-zélandais Patrick Nunn, estimait alors qu’en dépit de la découverte antérieure de précédents sites lapita à Fidji, celui de Bourewa se révèle être désormais le plus ancien et aurait été habité aux environs de 1.200 avant notre ère.
Les pièces mises à jour révèleraient aussi, selon les scientifiques, la pratique de rites funéraires jusqu’ici inconnus chez les Lapita : plusieurs poteries ont été retrouvées près des ossements.
Selon les découvertes initiales faites sur le site de Bourewa, de grandes similitudes existeraient dans les motifs et les objets (y compris un type caractéristique d’obsidienne) déjà trouvés en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Salomon.
Fin juin 2011, le gotha des spécialistes mondiaux et régionaux de l’archéologie océanienne se réunissait dans la capitale samoane Apia pour un séminaire largement consacré à faire le point sur l’état des connaissances concernant le peuple Lapita.
Cette conférence, organisée conjointement par le Centre d’ Études Samoanes de l’université nationale de cet État et par l’université néo-zélandaise d’Otago, avait aussi pour objectif pour les chercheurs de la région de partager leurs connaissances, sous forme de communications, et de les comparer.
Un autre volet de cette réunion a aussi été consacré aux techniques d’identification et de datation des obsidiennes.
Le musée du Quai Branly, à Paris, a organisé du 9 novembre 2010 au 9 janvier 2011 une exposition exclusivement consacrée à ce peuple fondateur et intitulée « Lapita, Ancêtres océaniens ».
pad
Ce scientifique, qui a déjà travaillé, en collaboration avec les autorités locales et son confrère néo-calédonien Christophe Sand sur d’autres sites, dont un tout proche de la capitale de Vanuatu, à Téouma, a déclaré mardi à Radio New Zealand International que le nouveau site se trouvait sur l’île d’Uripiv, non loin de la grande île de Mallicolo.
Il qualifie cette découverte d’importance « significative », voire « énorme », surtout dans la mesure où ce nouveau site va permettre de comparer son contenu avec celui du site de Téouma et ainsi tenter de déceler une éventuelle évolution, liée ou pas à la géographie et à l’époque, des rites funéraires de ce peuple Lapita, considéré comme fondateur d’un grand nombre des populations modernes du Pacifique.
Enterrements « secondaires »
Près de la capitale de Vanuatu, Port-Vila, sur le site de Téouma (du nom de la rivière toute proche), un cimetière entier, datant de plus de trois mille ans, à été mis à jour en 2004.
Les fouilles y ont depuis eu lieu sous la direction de scientifiques australiens, Français de métropole et de Nouvelle-Calédonie.
Dans certaines tombes, les fouilleurs ont remarqué une variante « secondaire », jusqu’ici unique, de l’enterrement avec des objets de valeur : certains crânes ont été retrouvés scellés dans des poteries.
« La seule pratique similaire a été identifiée en Asie orientale, où l’on enterrait le crâne séparément du reste des ossements et scellé dans un pot », expliquait alors le professeur australien Matthew Spriggs, qui estimait aussi que cette découverte constitue une étape « majeure » et une « première mondiale » dans la connaissance de l’histoire du peuple Lapita.
Le peuple Lapita, il y a plus de trois mille ans, est réputé avoir essaimé depuis l’Asie du Sud-est (et en particulier la Corée) pour ensuite de disperser, à bord de grandes pirogues à voile, dans la plupart des îles de la Mélanésie, allant jusqu’à la Polynésie, dans un grand mouvement migratoire et exploratoire d’Ouest en Est.
Les vestiges les plus caractéristiques de leurs passages successifs et implantations sont les poteries finement ornementées qui portent depuis leurs noms, et qui ont été retrouvées aussi en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Nouvelle-Calédonie, à Vanuatu, à Fidji et à Samoa.
Le nom de lapita a été donné par le professeur américain Edward Gifford, alors qu’il effectuait des recherches sur un site archéologique en 1952, après avoir exploré des sites similaires en Nouvelle-Guinée.
Vestiges du peuple lapita : de nombreuses découvertes à Fidji et à Vanuatu
Les fouilles sur des sites jusqu’à récemment encore inconnus se sont multipliées ces dernières années, confirmant le plus souvent la thèse de l’origine asiatique de cette migration millénaire.
En juillet 2005, une équipe d’archéologue et d’étudiants de l’Université du Pacifique Sud (USP, basée à Suva, Fidji) et du Musée national de cet archipel annonçait la découverte d’un nouveau site comportant « des milliers de vestiges » et « size squelettes » présumés étant la marque de la présence d’un village « lapita », peuple réputé ayant colonisé, à partir de l’Asie, la plupart des pays de la Mélanésie.
Ce nouveau site, sur l’emplacement actuel du village de Bourewa (Sud-ouest de l’île principale de Viti Levu), comporterait des objets dont les premiers exemplaires, datés au carbone 14, affichent plus de trois mille ans d’âge.
Cette équipe d’une trentaine de personnes, dirigée par le professeur néo-zélandais Patrick Nunn, estimait alors qu’en dépit de la découverte antérieure de précédents sites lapita à Fidji, celui de Bourewa se révèle être désormais le plus ancien et aurait été habité aux environs de 1.200 avant notre ère.
Les pièces mises à jour révèleraient aussi, selon les scientifiques, la pratique de rites funéraires jusqu’ici inconnus chez les Lapita : plusieurs poteries ont été retrouvées près des ossements.
Selon les découvertes initiales faites sur le site de Bourewa, de grandes similitudes existeraient dans les motifs et les objets (y compris un type caractéristique d’obsidienne) déjà trouvés en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Salomon.
Fin juin 2011, le gotha des spécialistes mondiaux et régionaux de l’archéologie océanienne se réunissait dans la capitale samoane Apia pour un séminaire largement consacré à faire le point sur l’état des connaissances concernant le peuple Lapita.
Cette conférence, organisée conjointement par le Centre d’ Études Samoanes de l’université nationale de cet État et par l’université néo-zélandaise d’Otago, avait aussi pour objectif pour les chercheurs de la région de partager leurs connaissances, sous forme de communications, et de les comparer.
Un autre volet de cette réunion a aussi été consacré aux techniques d’identification et de datation des obsidiennes.
Le musée du Quai Branly, à Paris, a organisé du 9 novembre 2010 au 9 janvier 2011 une exposition exclusivement consacrée à ce peuple fondateur et intitulée « Lapita, Ancêtres océaniens ».
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