Paris, France | AFP | jeudi 19/10/2017 - Actrice légendaire du cinéma, Danielle Darrieux, inoubliable "Madame de...", à la carrière d'une longévité exceptionnelle, est décédée mardi à son domicile de Bois-le-Roi (Eure), à plus de 100 ans.
Son état s'était "un peu dégradé récemment, après une petite chute", a indiqué à l'AFP son compagnon Jacques Jenvrin. Mardi "elle s'est endormie, on peut dire".
L'actrice, qui a tourné plus de cent films, était devenue centenaire en mai.
Elle "était une personne un peu diminuée, mais malgré sa cécité, elle était très attachée à la vie. On a encore eu une visite le 4 octobre, elle était très bien", dit M. Jenvrin.
"Son talent, sa générosité ont illuminé le cinéma français. Danielle Darrieux savait tout jouer avec un naturel prodigieux", a réagi la ministre de la Culture Françoise Nyssen.
Nathalie Baye qui a tourné avec elle ("Une vie à t'attendre" en 2004) a confié sur Europe 1 avoir été "éblouie" par une femme "tout à fait exceptionnelle et d'un modernisme assez éblouissant (...) On avait une grande différence d'âge, mais j'avais l'impression d'être avec quelqu'un de la même génération que moi."
La réalisatrice Anne Fontaine, qui l'a dirigée en 2006 dans "Nouvelle chance" s'est souvenue sur RTL d'une femme "très drôle, avec beaucoup de légèreté, avec beaucoup d’esprit, très coquine" et qui, en dépit de son impressionnante carrière, "ne portait pas tous ses bagages avec elle. Son ancienneté, elle disait : + je m’en fous, ce qui m’intéresse, c’est l’avenir +".
"Sa bouche en cœur/ses grands yeux innocents/sa coquetterie. Sublime dans Mme de. Une amoureuse" a tweeté l'ancien président du festival de Cannes Gilles Jacob.
La présidente du CNC Frédérique Bredin a salué "une actrice unique, qui a profondément marqué le patrimoine cinématographique français" et l'Académie des César "la lumineuse et magnifique doyenne du cinéma français".
Née le 1er mai 1917 à Bordeaux, Danielle Darrieux tourne à 14 ans son premier film, "Le Bal".
Appréciée pour sa blondeur charmante et sa fraîcheur espiègle, elle joue d'abord dans des comédies, avant d'aborder des rôles plus dramatiques et de triompher dans "Mayerling" avec Charles Boyer (1935).
Elle mène dès 1932 une carrière internationale à Hollywood et, au théâtre à Broadway.
Archétype de la beauté féminine avant-guerre, Danielle Darrieux a été l'inoubliable partenaire de Jean Gabin dans "La Vérité sur Bébé Donge" (1953) et de Gérard Philipe dans "Le Rouge et le Noir" (1954).
Egérie d'Henri Decoin, "DD", comme on l'appelait, tourne aussi une demi-douzaine de films sous sa direction.
Malmenée à la Libération, elle reprend néanmoins sa carrière et enchaîne les succès: "L'affaire Cicéron" (Mankiewicz), "Marie-Octobre" (Duvivier), et surtout "Madame de..." (Ophüls), film tiré en 1953 du roman de Louise de Vilmorin, où elle campe la sublime comtesse Louise de...
"J'adore ce film", confiait-elle à L'Express en 1997. "C'est même le seul que je regarde avec un vrai plaisir. Je devais être terriblement amoureuse pour dégager de telles ondes. Amoureuse de Max Ophüls, de Charles Boyer, que je retrouvais 18 ans après +Mayerling+, et de Vittorio De Sica, qui avait un charme fou (...) Il y a eu un miracle."
En 1967, Jacques Demy lui donne le rôle de la mère de Catherine Deneuve et Françoise Dorléac dans "Les Demoiselles de Rochefort" (1967).
Plus tard, dirigée par Paul Vecchiali ("En Haut des marches", 1983) ou André Téchiné ("Le Lieu du crime", 1986), elle montre qu'elle n'a rien perdu de sa verve. En 2002, François Ozon la choisit pour incarner l'aînée des "Huit femmes".
A partir de 1969, Danielle Darrieux se produit aussi au théâtre (Feydeau, Guitry, Marcel Aymé). En 2003, seule en scène, elle crée "Oscar et la dame rose" d'Eric-Emmanuel Schmitt, qui lui vaut un Molière de la meilleure comédienne.
Danielle Darrieux s'était mariée trois fois, avec Henri Decoin, le richissime play-boy Porfirio Rubirosa et le scénariste Georges Mitsinkidès, avec qui elle avait adopté un fils.
Son état s'était "un peu dégradé récemment, après une petite chute", a indiqué à l'AFP son compagnon Jacques Jenvrin. Mardi "elle s'est endormie, on peut dire".
L'actrice, qui a tourné plus de cent films, était devenue centenaire en mai.
Elle "était une personne un peu diminuée, mais malgré sa cécité, elle était très attachée à la vie. On a encore eu une visite le 4 octobre, elle était très bien", dit M. Jenvrin.
- 'Une amoureuse' -
"Son talent, sa générosité ont illuminé le cinéma français. Danielle Darrieux savait tout jouer avec un naturel prodigieux", a réagi la ministre de la Culture Françoise Nyssen.
Nathalie Baye qui a tourné avec elle ("Une vie à t'attendre" en 2004) a confié sur Europe 1 avoir été "éblouie" par une femme "tout à fait exceptionnelle et d'un modernisme assez éblouissant (...) On avait une grande différence d'âge, mais j'avais l'impression d'être avec quelqu'un de la même génération que moi."
La réalisatrice Anne Fontaine, qui l'a dirigée en 2006 dans "Nouvelle chance" s'est souvenue sur RTL d'une femme "très drôle, avec beaucoup de légèreté, avec beaucoup d’esprit, très coquine" et qui, en dépit de son impressionnante carrière, "ne portait pas tous ses bagages avec elle. Son ancienneté, elle disait : + je m’en fous, ce qui m’intéresse, c’est l’avenir +".
"Sa bouche en cœur/ses grands yeux innocents/sa coquetterie. Sublime dans Mme de. Une amoureuse" a tweeté l'ancien président du festival de Cannes Gilles Jacob.
La présidente du CNC Frédérique Bredin a salué "une actrice unique, qui a profondément marqué le patrimoine cinématographique français" et l'Académie des César "la lumineuse et magnifique doyenne du cinéma français".
Née le 1er mai 1917 à Bordeaux, Danielle Darrieux tourne à 14 ans son premier film, "Le Bal".
Appréciée pour sa blondeur charmante et sa fraîcheur espiègle, elle joue d'abord dans des comédies, avant d'aborder des rôles plus dramatiques et de triompher dans "Mayerling" avec Charles Boyer (1935).
Elle mène dès 1932 une carrière internationale à Hollywood et, au théâtre à Broadway.
Archétype de la beauté féminine avant-guerre, Danielle Darrieux a été l'inoubliable partenaire de Jean Gabin dans "La Vérité sur Bébé Donge" (1953) et de Gérard Philipe dans "Le Rouge et le Noir" (1954).
Egérie d'Henri Decoin, "DD", comme on l'appelait, tourne aussi une demi-douzaine de films sous sa direction.
- 'Les Demoiselles de Rochefort' -
Malmenée à la Libération, elle reprend néanmoins sa carrière et enchaîne les succès: "L'affaire Cicéron" (Mankiewicz), "Marie-Octobre" (Duvivier), et surtout "Madame de..." (Ophüls), film tiré en 1953 du roman de Louise de Vilmorin, où elle campe la sublime comtesse Louise de...
"J'adore ce film", confiait-elle à L'Express en 1997. "C'est même le seul que je regarde avec un vrai plaisir. Je devais être terriblement amoureuse pour dégager de telles ondes. Amoureuse de Max Ophüls, de Charles Boyer, que je retrouvais 18 ans après +Mayerling+, et de Vittorio De Sica, qui avait un charme fou (...) Il y a eu un miracle."
En 1967, Jacques Demy lui donne le rôle de la mère de Catherine Deneuve et Françoise Dorléac dans "Les Demoiselles de Rochefort" (1967).
Plus tard, dirigée par Paul Vecchiali ("En Haut des marches", 1983) ou André Téchiné ("Le Lieu du crime", 1986), elle montre qu'elle n'a rien perdu de sa verve. En 2002, François Ozon la choisit pour incarner l'aînée des "Huit femmes".
A partir de 1969, Danielle Darrieux se produit aussi au théâtre (Feydeau, Guitry, Marcel Aymé). En 2003, seule en scène, elle crée "Oscar et la dame rose" d'Eric-Emmanuel Schmitt, qui lui vaut un Molière de la meilleure comédienne.
Danielle Darrieux s'était mariée trois fois, avec Henri Decoin, le richissime play-boy Porfirio Rubirosa et le scénariste Georges Mitsinkidès, avec qui elle avait adopté un fils.