Tokyo - AFP - Jeudi 5 août 2021 - Grandissime favori du décathlon mais diminué par des douleurs au dos, Kevin Mayer a su se remobiliser pour arracher la médaille d'argent aux Jeux olympiques de Tokyo, jeudi, ouvrant enfin le compteur de l'équipe de France d'athlétisme.
Le détenteur du record du monde (9126 points) n'aura donc pas réussi à faire mieux que la deuxième place décrochée à Rio en 2016. Une énorme désillusion pour celui qui ambitionnait de ramener du Japon le seul titre qui manque encore à son riche palmarès. Mais une gêne survenue une semaine avant le début de ses dix travaux a ruiné tous ses plans. Mayer, qui n'a quasiment jamais été dans ses standards habituels au cours de ses deux jours de labeur, hormis à la hauteur (2,08 m), à la perche (5,20 m) et au javelot (73,09 m, record personnel), a assisté impuissant à la victoire de son grand rival canadien Damian Warner, premier homme à dépasser la barre symbolique des 9.000 points aux JO (9.018).
Champion du monde 2017, Mayer était en grande difficulté à mi-parcours (5e), mais a su se relancer pour ne pas repartir bredouille, échouant finalement à 292 longueurs du Canadien (8.726 points). Son cri bestial après son jet énorme au javelot, qui a résonné dans toute l'enceinte du stade olympique, vide de tout spectateur, a été le signe d'un soulagement extrême. "Cette médaille a la saveur du guerrier, du phénix qui renaît de ses cendres, a-t-il déclaré. C'est un sentiment d'accomplissement que j'ai rarement eu. A part à la hauteur et au javelot, c'était l'enfer de A à Z. Ce n'était que douleur, attente et stress." Cet échec est d'autant plus cruel pour le Français qu'il a dû livrer bataille avec un physique amoindri, malgré l'usage d'anti-inflammatoires pour soulager son mal.
Possible fiasco
"Sans vouloir me la péter, je savais que j'avais de quoi être en bataille avec Warner sans mes douleurs, a-t-il affirmé. Je sais que j'aurais pu aller le chercher à 9000 points. Je sais que j'avais le potentiel pour faire une médaille d'or sans ce dos. Mais c'est arrivé et j'ai rebondi pour faire le mieux possible." La thèse de l'accident est pourtant compliquée à invoquer pour la tête d'affiche des Bleus qui vient de signer sa troisième déconvenue d'affilée dans une grande compétition, après ses deux abandons :
à l'Euro-2018, dû à un zéro à la longueur, et aux Mondiaux-2019, sur blessure.
Mayer a certes battu entre-temps le record du monde, en septembre 2018 à Talence, mais il n'a glané qu'un succès en l'espace de quatre ans dans un championnat, l'hiver dernier à l'heptathlon à l'Euro en salle. Un bien maigre résultat pour le leader de l'athlétisme français. La nouvelle mésaventure de Mayer est le parfait symbole de la déconfiture des Tricolores à Tokyo. Leur compteur risque en effet d'être bloqué à une seule petite médaille, à moins d'un exploit du vétéran Yohann Diniz (43 ans) sur l'imprévisible 50 km marche, qui sera disputé vendredi à Sapporo sous une chaleur étouffante. Un possible fiasco qui interpelle à trois ans des JO de Paris en 2024 et interviendrait deux ans après des Mondiaux totalement ratés (2 podiums, aucun titre).
Le détenteur du record du monde (9126 points) n'aura donc pas réussi à faire mieux que la deuxième place décrochée à Rio en 2016. Une énorme désillusion pour celui qui ambitionnait de ramener du Japon le seul titre qui manque encore à son riche palmarès. Mais une gêne survenue une semaine avant le début de ses dix travaux a ruiné tous ses plans. Mayer, qui n'a quasiment jamais été dans ses standards habituels au cours de ses deux jours de labeur, hormis à la hauteur (2,08 m), à la perche (5,20 m) et au javelot (73,09 m, record personnel), a assisté impuissant à la victoire de son grand rival canadien Damian Warner, premier homme à dépasser la barre symbolique des 9.000 points aux JO (9.018).
Champion du monde 2017, Mayer était en grande difficulté à mi-parcours (5e), mais a su se relancer pour ne pas repartir bredouille, échouant finalement à 292 longueurs du Canadien (8.726 points). Son cri bestial après son jet énorme au javelot, qui a résonné dans toute l'enceinte du stade olympique, vide de tout spectateur, a été le signe d'un soulagement extrême. "Cette médaille a la saveur du guerrier, du phénix qui renaît de ses cendres, a-t-il déclaré. C'est un sentiment d'accomplissement que j'ai rarement eu. A part à la hauteur et au javelot, c'était l'enfer de A à Z. Ce n'était que douleur, attente et stress." Cet échec est d'autant plus cruel pour le Français qu'il a dû livrer bataille avec un physique amoindri, malgré l'usage d'anti-inflammatoires pour soulager son mal.
Possible fiasco
"Sans vouloir me la péter, je savais que j'avais de quoi être en bataille avec Warner sans mes douleurs, a-t-il affirmé. Je sais que j'aurais pu aller le chercher à 9000 points. Je sais que j'avais le potentiel pour faire une médaille d'or sans ce dos. Mais c'est arrivé et j'ai rebondi pour faire le mieux possible." La thèse de l'accident est pourtant compliquée à invoquer pour la tête d'affiche des Bleus qui vient de signer sa troisième déconvenue d'affilée dans une grande compétition, après ses deux abandons :
à l'Euro-2018, dû à un zéro à la longueur, et aux Mondiaux-2019, sur blessure.
Mayer a certes battu entre-temps le record du monde, en septembre 2018 à Talence, mais il n'a glané qu'un succès en l'espace de quatre ans dans un championnat, l'hiver dernier à l'heptathlon à l'Euro en salle. Un bien maigre résultat pour le leader de l'athlétisme français. La nouvelle mésaventure de Mayer est le parfait symbole de la déconfiture des Tricolores à Tokyo. Leur compteur risque en effet d'être bloqué à une seule petite médaille, à moins d'un exploit du vétéran Yohann Diniz (43 ans) sur l'imprévisible 50 km marche, qui sera disputé vendredi à Sapporo sous une chaleur étouffante. Un possible fiasco qui interpelle à trois ans des JO de Paris en 2024 et interviendrait deux ans après des Mondiaux totalement ratés (2 podiums, aucun titre).