La Rochelle, France | AFP | vendredi 29/09/2022 - "Moteur à vent", aile de kitesurf pour aider à la propulsion, boîtier électronique pour réduire les émissions de CO2: les exposants rivalisent d'inventivité pour diminuer l'empreinte carbone des navires au Grand Pavois de La Rochelle, mais les investisseurs ne sont pas toujours au rendez-vous.
Depuis 2019, l'espace innovation du salon nautique international s'agrandit et pour cette 50e édition, qui se termine dimanche, il fait la part belle aux embarcations à motorisation électrique.
La société vannetaise SB Yacht Design y présente un propulseur capable de créer de l'énergie tout en fonctionnant, ou qui peut être utilisé comme simple générateur électrique sur un voilier.
Son fondateur, Rémi Champeaux, espérait "réaliser une levée de fonds" à La Rochelle pour développer ce moteur-générateur électrique. Mais peu de visiteurs s'arrêtent. "Les amateurs de nautisme ne sont pas très portés sur l'environnement", regrette un exposant voisin.
"Moteur à vent"
Le groupe Michelin peut compter sur un illustre parrain, Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, pour faire la promotion de son "moteur à vent", développé à Nantes sous le nom de code Wisamo.
"Il s'agit d'un mât télescopique et rotatif de 17 m de haut qui hisse une voile de 100 m2, aux bords gonflés automatiquement et équipée d'aucun cordage", détaille Fabien Monin, business développeur chez Michelin et Wisamo.
Cette voile entièrement automatisée trouve elle-même l'angle pour bénéficier du vent, ce qui "permet d'économiser jusqu'à 20% de carburant", selon lui.
Michel Desjoyeaux en a équipé son monocoque de 13 m et la société vient d'en installer une sur un navire vraquier de 150 m de long, en attendant de pouvoir assister - bientôt - les plus grands bateaux de marchandises existants avec une voile de 500 m2, montée sur un mât de 45 m de haut.
"On est venus au Grand pavois pour voir s'il y a un besoin dans la plaisance", avance Fabien Monin.
Un autre navigateur, Yves Parlier, a opté pour une aile de kitesurf, sans mât mais avec du cordage, pour aider à la propulsion nautique avec son entreprise Beyond the sea.
Ces ailes de 25, 50 et 100 m2, adaptées pour les bateaux de plaisance comme de fret de 20 à 50 m de long, font aussi appel à un ordinateur "pour gérer l'utilisation de la voile", explique le double vainqueur de la Transat Jacques Vabre.
"Pour les vraquiers et les cargos, on prépare des voiles de 200, 400, 800 et 1600 m2", détaille l'ancien compétiteur.
Casser le CO2
Ces bateaux pourraient aussi s'équiper du Compact Carbon Catcher (CCC) élaboré par l'entreprise CIA (Conception Intelligence Artificielle) pour piéger le carbone.
Ce boîtier électronique embarqué, capable de casser les molécules de CO2 émises par un moteur à explosion, est une "première mondiale", selon son concepteur, le docteur en chimie Laurent Geulin, ancien professeur à l'université américaine de Stanford.
"L'intelligence artificielle incorporée gère les différentes réactions chimiques issues de la combustion, ce qui permet de séparer le carbone de l'oxygène", explique Laurent Geulin.
"Le CCC piège aussi les particules fines, l'oxyde d'azote et l'hydrogène dans un petit réservoir. Ce déchet ressemble d'ailleurs beaucoup à un carburant", glisse l'inventeur qui cherche des partenaires industriels pour développer sa solution avec son associé Alexandre Mêlé-Sivet.
"J'ai des pistes en Australie, aux États-Unis, en Asie. Mais aucune en Europe, à l'exception de l'Angleterre", regrette-t-il, malgré un constat d'huissier sur son site internet qui atteste que le CCC relâche bien de l'air aussi pur qu'en entrée de moteur.
Le boîtier "fonctionne très bien pour l'automobile, le transport routier, les engins agricoles et l'aviation" mais il n'est pour l'instant "pas adapté au nautisme en raison de la présence d'iode et de sodium dans l'air, qui nuisent à la réaction chimique", reconnaît Laurent Geulin.
"C'est un problème que l'on améliorera si l'on trouve des partenaires, ce pourquoi nous sommes au Grand pavois", ajoute-t-il.
Depuis 2019, l'espace innovation du salon nautique international s'agrandit et pour cette 50e édition, qui se termine dimanche, il fait la part belle aux embarcations à motorisation électrique.
La société vannetaise SB Yacht Design y présente un propulseur capable de créer de l'énergie tout en fonctionnant, ou qui peut être utilisé comme simple générateur électrique sur un voilier.
Son fondateur, Rémi Champeaux, espérait "réaliser une levée de fonds" à La Rochelle pour développer ce moteur-générateur électrique. Mais peu de visiteurs s'arrêtent. "Les amateurs de nautisme ne sont pas très portés sur l'environnement", regrette un exposant voisin.
"Moteur à vent"
Le groupe Michelin peut compter sur un illustre parrain, Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, pour faire la promotion de son "moteur à vent", développé à Nantes sous le nom de code Wisamo.
"Il s'agit d'un mât télescopique et rotatif de 17 m de haut qui hisse une voile de 100 m2, aux bords gonflés automatiquement et équipée d'aucun cordage", détaille Fabien Monin, business développeur chez Michelin et Wisamo.
Cette voile entièrement automatisée trouve elle-même l'angle pour bénéficier du vent, ce qui "permet d'économiser jusqu'à 20% de carburant", selon lui.
Michel Desjoyeaux en a équipé son monocoque de 13 m et la société vient d'en installer une sur un navire vraquier de 150 m de long, en attendant de pouvoir assister - bientôt - les plus grands bateaux de marchandises existants avec une voile de 500 m2, montée sur un mât de 45 m de haut.
"On est venus au Grand pavois pour voir s'il y a un besoin dans la plaisance", avance Fabien Monin.
Un autre navigateur, Yves Parlier, a opté pour une aile de kitesurf, sans mât mais avec du cordage, pour aider à la propulsion nautique avec son entreprise Beyond the sea.
Ces ailes de 25, 50 et 100 m2, adaptées pour les bateaux de plaisance comme de fret de 20 à 50 m de long, font aussi appel à un ordinateur "pour gérer l'utilisation de la voile", explique le double vainqueur de la Transat Jacques Vabre.
"Pour les vraquiers et les cargos, on prépare des voiles de 200, 400, 800 et 1600 m2", détaille l'ancien compétiteur.
Casser le CO2
Ces bateaux pourraient aussi s'équiper du Compact Carbon Catcher (CCC) élaboré par l'entreprise CIA (Conception Intelligence Artificielle) pour piéger le carbone.
Ce boîtier électronique embarqué, capable de casser les molécules de CO2 émises par un moteur à explosion, est une "première mondiale", selon son concepteur, le docteur en chimie Laurent Geulin, ancien professeur à l'université américaine de Stanford.
"L'intelligence artificielle incorporée gère les différentes réactions chimiques issues de la combustion, ce qui permet de séparer le carbone de l'oxygène", explique Laurent Geulin.
"Le CCC piège aussi les particules fines, l'oxyde d'azote et l'hydrogène dans un petit réservoir. Ce déchet ressemble d'ailleurs beaucoup à un carburant", glisse l'inventeur qui cherche des partenaires industriels pour développer sa solution avec son associé Alexandre Mêlé-Sivet.
"J'ai des pistes en Australie, aux États-Unis, en Asie. Mais aucune en Europe, à l'exception de l'Angleterre", regrette-t-il, malgré un constat d'huissier sur son site internet qui atteste que le CCC relâche bien de l'air aussi pur qu'en entrée de moteur.
Le boîtier "fonctionne très bien pour l'automobile, le transport routier, les engins agricoles et l'aviation" mais il n'est pour l'instant "pas adapté au nautisme en raison de la présence d'iode et de sodium dans l'air, qui nuisent à la réaction chimique", reconnaît Laurent Geulin.
"C'est un problème que l'on améliorera si l'on trouve des partenaires, ce pourquoi nous sommes au Grand pavois", ajoute-t-il.