Paris, France | AFP | mardi 19/11/2019 - La pression des consommateurs semble avoir un effet sur le contenu de leur assiette : l'utilisation des additifs dans les aliments industriels a globalement diminué en 10 ans, selon un rapport officiel publié mercredi.
"Il semblerait que les tendances actuelles de recherche d'une alimentation plus saine et la crainte des consommateurs envers les additifs aient incité les industriels à revoir les listes d'ingrédients de leurs produits, en réduisant l'utilisation d'additifs", selon ce rapport de l'Oqali.
Cet Observatoire de l'alimentation dépend de l'agence de sécurité sanitaire Anses et de l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Son rapport a un double objectif : établir un état des lieux de la présence des additifs et en mesurer l'évolution entre 2008 et 2016.
L'étude porte sur 30.000 produits dans une vingtaine de catégories, des barres de céréales aux plats préparés en passant par les boissons ou le chocolat. En revanche, les confiseries, qui contiennent pourtant beaucoup d'additifs, n'ont pas été examinées mais devraient l'être dans un prochain volet.
Premier constat : plus de trois-quarts (78%) des produits analysés contiennent au moins un additif. La majorité (53%) en contient au moins trois et une petite partie (4%) au moins dix.
Les aliments les plus riches en additifs sont "les viennoiseries et desserts surgelés, les produits traiteurs frais et les glaces et sorbets", explique à l'AFP l'une des responsables de l'étude, Céline Ménard (Anses).
Les "produits traiteurs frais" sont les aliments vendus au rayon frais que l'on mange souvent sur le pouce au bureau : sandwiches, plats préparés en barquette, salades...
Si 400 additifs sont autorisés par la réglementation européenne, seul un petit nombre est fréquemment utilisé. 42 additifs sont retrouvés dans au moins 2% de l'ensemble des aliments, mais seulement 8 sont identifiés dans au moins 10% de ces produits.
Les plus fréquents sont l'acide citrique (E330, régulateur d'acidité), présent dans 23% des produits, les amidons modifiés (épaississants), dans 22%, et les lécithines (E322, émulsifiants), dans 17%.
La deuxième partie de l'étude met en évidence "une tendance à la baisse, notamment pour les additifs les plus utilisés", souligne Céline Ménard.
Globalement, il y a de plus en plus d'aliments sans additifs : depuis le début des années 2010, leur part est passée de 13,7% à 18,3%.
Cette tendance est particulièrement marquée pour les produits traiteurs frais (où la part d'aliments sans additifs passe de 3 à 16%), les pizzas surgelées (de 23 à 32%) ou les plats préparés surgelés (de 15 à 19%).
Idem pour la charcuterie. Auparavant, seuls 3% de ce type de produits ne contenaient aucun additif, contre 9% aujourd'hui.
Les additifs utilisés dans la charcuterie industrielle sont essentiellement les nitrites, dans le viseur des associations de consommateurs en raison de leur rôle dans l'apparition de certains cancers digestifs.
Les industriels les utilisent pour faciliter la conservation et donner au produit sa couleur rose.
"Il y a eu pas mal de marketing sur les produits de charcuterie sans additif", note Céline Ménard. Car ces derniers mois, la charcuterie estampillée "sans nitrites" a fleuri dans les rayons des supermarchés.
En revanche, "le nombre de produits avec additif augmente significativement pour les compotes (+10 points)", en raison notamment de "l'emploi d'antioxydants tels que l'acide ascorbique", selon le rapport.
En outre, contrairement à la tendance globale, quatre additifs sont plus utilisés qu'auparavant, qui relèvent tous d'un "usage spécifique" : les caroténoïdes (E160a, colorants), les carbonates de sodium (E500, levures), les pectines (E440, gélifiants) et les anthocyanes (E 163, colorants).
Cette étude n'a toutefois pas pour but d'aborder les conséquences des additifs sur la santé.
"Elle fait un constat, ce n'est pas un travail d'évaluation des risques", souligne Céline Ménard.
Toutes ces données ont été transmises à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), chargée de l'évaluation des risques des additifs alimentaires. Elles pourront servir de base à d'autres travaux pour évaluer l'exposition des consommateurs à ces substances.
"Il semblerait que les tendances actuelles de recherche d'une alimentation plus saine et la crainte des consommateurs envers les additifs aient incité les industriels à revoir les listes d'ingrédients de leurs produits, en réduisant l'utilisation d'additifs", selon ce rapport de l'Oqali.
Cet Observatoire de l'alimentation dépend de l'agence de sécurité sanitaire Anses et de l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Son rapport a un double objectif : établir un état des lieux de la présence des additifs et en mesurer l'évolution entre 2008 et 2016.
L'étude porte sur 30.000 produits dans une vingtaine de catégories, des barres de céréales aux plats préparés en passant par les boissons ou le chocolat. En revanche, les confiseries, qui contiennent pourtant beaucoup d'additifs, n'ont pas été examinées mais devraient l'être dans un prochain volet.
Premier constat : plus de trois-quarts (78%) des produits analysés contiennent au moins un additif. La majorité (53%) en contient au moins trois et une petite partie (4%) au moins dix.
Les aliments les plus riches en additifs sont "les viennoiseries et desserts surgelés, les produits traiteurs frais et les glaces et sorbets", explique à l'AFP l'une des responsables de l'étude, Céline Ménard (Anses).
Les "produits traiteurs frais" sont les aliments vendus au rayon frais que l'on mange souvent sur le pouce au bureau : sandwiches, plats préparés en barquette, salades...
Si 400 additifs sont autorisés par la réglementation européenne, seul un petit nombre est fréquemment utilisé. 42 additifs sont retrouvés dans au moins 2% de l'ensemble des aliments, mais seulement 8 sont identifiés dans au moins 10% de ces produits.
Les plus fréquents sont l'acide citrique (E330, régulateur d'acidité), présent dans 23% des produits, les amidons modifiés (épaississants), dans 22%, et les lécithines (E322, émulsifiants), dans 17%.
- Charcuterie et nitrites -
La deuxième partie de l'étude met en évidence "une tendance à la baisse, notamment pour les additifs les plus utilisés", souligne Céline Ménard.
Globalement, il y a de plus en plus d'aliments sans additifs : depuis le début des années 2010, leur part est passée de 13,7% à 18,3%.
Cette tendance est particulièrement marquée pour les produits traiteurs frais (où la part d'aliments sans additifs passe de 3 à 16%), les pizzas surgelées (de 23 à 32%) ou les plats préparés surgelés (de 15 à 19%).
Idem pour la charcuterie. Auparavant, seuls 3% de ce type de produits ne contenaient aucun additif, contre 9% aujourd'hui.
Les additifs utilisés dans la charcuterie industrielle sont essentiellement les nitrites, dans le viseur des associations de consommateurs en raison de leur rôle dans l'apparition de certains cancers digestifs.
Les industriels les utilisent pour faciliter la conservation et donner au produit sa couleur rose.
"Il y a eu pas mal de marketing sur les produits de charcuterie sans additif", note Céline Ménard. Car ces derniers mois, la charcuterie estampillée "sans nitrites" a fleuri dans les rayons des supermarchés.
En revanche, "le nombre de produits avec additif augmente significativement pour les compotes (+10 points)", en raison notamment de "l'emploi d'antioxydants tels que l'acide ascorbique", selon le rapport.
En outre, contrairement à la tendance globale, quatre additifs sont plus utilisés qu'auparavant, qui relèvent tous d'un "usage spécifique" : les caroténoïdes (E160a, colorants), les carbonates de sodium (E500, levures), les pectines (E440, gélifiants) et les anthocyanes (E 163, colorants).
Cette étude n'a toutefois pas pour but d'aborder les conséquences des additifs sur la santé.
"Elle fait un constat, ce n'est pas un travail d'évaluation des risques", souligne Céline Ménard.
Toutes ces données ont été transmises à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), chargée de l'évaluation des risques des additifs alimentaires. Elles pourront servir de base à d'autres travaux pour évaluer l'exposition des consommateurs à ces substances.