Dax, France | AFP | lundi 09/01/2017 - Des centaines de personnes et des candidats à l'élection présidentielle ont organisé, lundi à Dax (Landes), où le militant altermondialiste Jon Palais est jugé pour vol de chaises dans une agence de la BNP, le "contre-procès" de l'évasion fiscale pratiquée selon eux par les banques.
"C'est aux banques et à leurs dirigeants d'être devant les tribunaux pour fraude organisée", a ainsi lancé Yannick Jadot, candidat d'EELV, déplorant que "la société civile" doive s'occuper de la question en lieu et place des pouvoirs publics.
Près d'un millier de personnes avaient répondu à l'invitation de divers mouvements de défense de l'environnement ou altermondialistes pour transformer ce procès de Jon Palais en "journée festive et revendicative" dans la sous-préfecture des Landes, a constaté une correspondante de l'AFP.
Dans les halles de Dax qu'ils avaient réservées pour l'occasion, des militants déguisés en "banquiers", avec cigares et chapeaux haut-de-forme ou billets de banque géants proclamant "stop à l'évasion fiscale", déambulaient ainsi entre fresque géante et concerts dans l'attente d'un défilé jusqu'au palais de justice, où le procès de Jon Palais doit se tenir dans l'après-midi.
Le militant landais de 37 ans est poursuivi pour "vol en réunion" de 14 chaises dans une agence BNP Paribas à Paris, en octobre 2015, et encourt une peine de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende. Il sera défendu par Eva Joly, l'ex-juge anti-corruption devenue avocate, et sa fille Caroline Joly.
"On est dans une démarche de désobéissance civile avec des actions à visage découvert. Les réquisitions ont permis à des gens de transformer leur colère en action non violente constructive" pour "dénoncer l'impunité des banques qui organisent l'évasion fiscale par des montages financiers", a déclaré Jon Palais à l'AFP.
"C'est aux banques et à leurs dirigeants d'être devant les tribunaux pour fraude organisée", a ainsi lancé Yannick Jadot, candidat d'EELV, déplorant que "la société civile" doive s'occuper de la question en lieu et place des pouvoirs publics.
Près d'un millier de personnes avaient répondu à l'invitation de divers mouvements de défense de l'environnement ou altermondialistes pour transformer ce procès de Jon Palais en "journée festive et revendicative" dans la sous-préfecture des Landes, a constaté une correspondante de l'AFP.
Dans les halles de Dax qu'ils avaient réservées pour l'occasion, des militants déguisés en "banquiers", avec cigares et chapeaux haut-de-forme ou billets de banque géants proclamant "stop à l'évasion fiscale", déambulaient ainsi entre fresque géante et concerts dans l'attente d'un défilé jusqu'au palais de justice, où le procès de Jon Palais doit se tenir dans l'après-midi.
Le militant landais de 37 ans est poursuivi pour "vol en réunion" de 14 chaises dans une agence BNP Paribas à Paris, en octobre 2015, et encourt une peine de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende. Il sera défendu par Eva Joly, l'ex-juge anti-corruption devenue avocate, et sa fille Caroline Joly.
"On est dans une démarche de désobéissance civile avec des actions à visage découvert. Les réquisitions ont permis à des gens de transformer leur colère en action non violente constructive" pour "dénoncer l'impunité des banques qui organisent l'évasion fiscale par des montages financiers", a déclaré Jon Palais à l'AFP.
- "Connivence" et "pantouflage"-
Le concept de "réquisition citoyenne de chaises" ("Rendez les milliards, nous rendrons les chaises!") avait été lancé en février 2015 dans une agence HSBC de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) après le scandale des Swissleaks, par le mouvement basque Bizi ("Vivre") auquel appartient Jon Palais.
Une quarantaine d'actions collectives de "fauchages de chaises", dont celle faisant l'objet du procès, avaient ensuite été menées dans d'autres banques, par ANV-COP21, Attac, les Amis de la Terre ou Alternatiba... Les fameuses chaises avaient finalement été laissées sur la voie publique, à disposition des forces de l'ordre, à l'occasion de l'ouverture du procès à Paris pour fraude fiscale de l'ex-ministre Jérôme Cahuzac.
Identifié comme un des leaders du mouvement, Jon Palais est le premier à être poursuivi. Le président des Amis de la Terre, Florent Compain, a annoncé qu'il serait lui aussi jugé pour des faits similaires le 11 avril à Bar-le-Duc (Meuse), sur plainte de la BNP également.
Plusieurs candidats à l'élection présidentielle ou leurs représentants (notamment un représentant de Benoît Hamon, candidat à la primaire PS) ont participé dans la matinée à une table ronde dénonçant la fraude et l'évasion fiscale qui générent un manque à gagner pour les finances publiques évalué entre 60 et 80 milliards d'euros en France, et 1.000 milliards en Europe chaque année.
Yannick Jadot a notamment fustigé le "pantouflage" et les passerelles qui existent entre les banques et les cabinets ministériels. Pierre Larrouturou (candidat Nouvelle Donne recalé à la primaire PS) a dénoncé la "connivence grave entre banquiers et politiques".
M. Jadot a même explicitement visé un de ses concurrents dans la campagne présidentielle, s'interrogeant sur "qui finance aujourd'hui la campagne d'Emmanuel Macron", ancien ministre de l'Economie, lui-même issu de la banque d'affaires Rothschild.
Quant à Philippe Poutou, candidat du NPA, il a critiqué "la rapacité des possédants qui augmente, quitte à détruire les services publics et la Sécurité sociale", dénonçant une "machine de l'Etat au service des plus riches" et réclamant l'instauration d'un "monopole public bancaire".
BNP Paribas assure n'être présente "dans aucun paradis fiscal de la liste de l’OCDE, la seule reconnue mondialement". Un porte-parole du groupe a expliqué à l'AFP que ce n'était "pas le vol de chaises en soi qui l'avait conduit à porter plainte mais l'intrusion à caractère offensant et violent à l'encontre des clients et collaborateurs de l'agence".
Le concept de "réquisition citoyenne de chaises" ("Rendez les milliards, nous rendrons les chaises!") avait été lancé en février 2015 dans une agence HSBC de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) après le scandale des Swissleaks, par le mouvement basque Bizi ("Vivre") auquel appartient Jon Palais.
Une quarantaine d'actions collectives de "fauchages de chaises", dont celle faisant l'objet du procès, avaient ensuite été menées dans d'autres banques, par ANV-COP21, Attac, les Amis de la Terre ou Alternatiba... Les fameuses chaises avaient finalement été laissées sur la voie publique, à disposition des forces de l'ordre, à l'occasion de l'ouverture du procès à Paris pour fraude fiscale de l'ex-ministre Jérôme Cahuzac.
Identifié comme un des leaders du mouvement, Jon Palais est le premier à être poursuivi. Le président des Amis de la Terre, Florent Compain, a annoncé qu'il serait lui aussi jugé pour des faits similaires le 11 avril à Bar-le-Duc (Meuse), sur plainte de la BNP également.
Plusieurs candidats à l'élection présidentielle ou leurs représentants (notamment un représentant de Benoît Hamon, candidat à la primaire PS) ont participé dans la matinée à une table ronde dénonçant la fraude et l'évasion fiscale qui générent un manque à gagner pour les finances publiques évalué entre 60 et 80 milliards d'euros en France, et 1.000 milliards en Europe chaque année.
Yannick Jadot a notamment fustigé le "pantouflage" et les passerelles qui existent entre les banques et les cabinets ministériels. Pierre Larrouturou (candidat Nouvelle Donne recalé à la primaire PS) a dénoncé la "connivence grave entre banquiers et politiques".
M. Jadot a même explicitement visé un de ses concurrents dans la campagne présidentielle, s'interrogeant sur "qui finance aujourd'hui la campagne d'Emmanuel Macron", ancien ministre de l'Economie, lui-même issu de la banque d'affaires Rothschild.
Quant à Philippe Poutou, candidat du NPA, il a critiqué "la rapacité des possédants qui augmente, quitte à détruire les services publics et la Sécurité sociale", dénonçant une "machine de l'Etat au service des plus riches" et réclamant l'instauration d'un "monopole public bancaire".
BNP Paribas assure n'être présente "dans aucun paradis fiscal de la liste de l’OCDE, la seule reconnue mondialement". Un porte-parole du groupe a expliqué à l'AFP que ce n'était "pas le vol de chaises en soi qui l'avait conduit à porter plainte mais l'intrusion à caractère offensant et violent à l'encontre des clients et collaborateurs de l'agence".