MONT-DE-MARSAN, 18 juil 2012 - Déjà épaulés par 57 caméras de surveillance traquant le moindre départ de feu, les pompiers chargés de lutter contre les incendies dans la forêt des Landes peuvent désormais compter sur un nouvel allié : un drone fournissant des données sur la progression des flammes.
C'est un reportage sur les drones, système aérien sans pilote, qui a donné en 2010 l'idée au commandant Jean-Pierre Lespiaucq, chargé de la prospection au sein du Service départemental d'incendie et de secours des Landes (Sdis 40), de réfléchir à leur utilisation dans sa mission de soldat du feu.
Après un an et demi de travaux concertés avec l'entreprise Fly-n-Sense, basée en Gironde et spécialisée dans la fabrication d'aéronefs autonomes, deux prototypes sont désormais prêts à être mobilisés par les pompiers pour toute intervention dans l'immense massif forestier des Landes (630.000 hectares).
"La véritable innovation, ce n'est pas le drone, c'est l'application qui en est faite adaptée au travail des pompiers", analyse le commandant Lespiaucq, qui, conformément à la réglementation entrée en vigueur en mai 2012 sur l'utilisation de drones civils, vient de passer son certificat de pilote.
Deux kilos, quatre moteurs et autant d'hélices, doté d'une batterie en lithium-polymère et d'une caméra orientable à volonté, ce microdrone est commandé à distance et relié à deux ordinateurs dans le véhicule du poste de commandement: il peut survoler les flammes jusqu'à 150 mètres d'altitude et fournir ainsi simultanément des informations sur le contour du feu et sa progression.
"Le drone restitue un flux vidéo en temps réel, géoréférencé puis réinjecté dans une cartographie d'opération", détaille Christophe Mazel, directeur de Fly-n-Sense, qui a obtenu pour ce projet un soutien financier de la région Aquitaine désireuse de développer une filière industrielle dédiée aux drones.
"Jusque-là, l'information nous était donnée par radio par un seul officier embarqué à bord d'un hélicoptère. Il racontait ce qu'il voyait avec ses mots", explique Jean-Pierre Lespiaucq. "Aujourd'hui, le drone permet d'avoir une information partagée avec les collègues pour une meilleure prise de décision".
Grâce aux vues verticales fournies par le drone qui traverse sans encombres la fumée, les pompiers parviennent à une connaissance exacte du front du feu, facteur crucial pour engager les moyens de lutte contre l'incendie. Ils bénéficient également d'une cartographie évolutive, leur permettant de renforcer au mieux leur dispositif.
Autre avantage, un coût assez modique - 15.000 à 20.000 euros pour l'aéronef à quoi s'ajoute le système de traitement de l'information, selon le concepteur - comparativement à la mobilisation d'un hélicoptère et d'un pilote. Seuls bémols: une autonomie réduite à 15 minutes et une stabilité fragilisée lorsque le vent souffle à plus de 70 km/h.
Avec le drone, les pompiers des Landes n'en sont pas à leur coup d'essai. La mort d'un des leurs en 2004, frappé par la foudre sur sa tour de guet, les avait poussés à se moderniser : depuis 2007, une cinquantaine de caméras traquent le moindre panache de fumée suspect.
Ces innovations font des émules: des unités du Lot-et-Garonne et de Charente-maritime se dotent à leur tour de caméras de surveillance, tandis que des pompiers hollandais et anglais sont venus dans les Landes s'informer sur le dispositif. Les sapeurs-pompiers de Paris réfléchissent, eux, à l'utilisation des drones dans la lutte contre les incendies en zone urbaine.
Le commandant Lespiaucq réfléchit déjà à d'autres utilisations du drone par les pompiers: le survol de zones inondées, la recherche de personnes grâce à la détection à infrarouge, ou encore, le repérage de pollution moyennant des capteurs chimiques.
Par Jordane BERTRAND
C'est un reportage sur les drones, système aérien sans pilote, qui a donné en 2010 l'idée au commandant Jean-Pierre Lespiaucq, chargé de la prospection au sein du Service départemental d'incendie et de secours des Landes (Sdis 40), de réfléchir à leur utilisation dans sa mission de soldat du feu.
Après un an et demi de travaux concertés avec l'entreprise Fly-n-Sense, basée en Gironde et spécialisée dans la fabrication d'aéronefs autonomes, deux prototypes sont désormais prêts à être mobilisés par les pompiers pour toute intervention dans l'immense massif forestier des Landes (630.000 hectares).
"La véritable innovation, ce n'est pas le drone, c'est l'application qui en est faite adaptée au travail des pompiers", analyse le commandant Lespiaucq, qui, conformément à la réglementation entrée en vigueur en mai 2012 sur l'utilisation de drones civils, vient de passer son certificat de pilote.
Deux kilos, quatre moteurs et autant d'hélices, doté d'une batterie en lithium-polymère et d'une caméra orientable à volonté, ce microdrone est commandé à distance et relié à deux ordinateurs dans le véhicule du poste de commandement: il peut survoler les flammes jusqu'à 150 mètres d'altitude et fournir ainsi simultanément des informations sur le contour du feu et sa progression.
"Le drone restitue un flux vidéo en temps réel, géoréférencé puis réinjecté dans une cartographie d'opération", détaille Christophe Mazel, directeur de Fly-n-Sense, qui a obtenu pour ce projet un soutien financier de la région Aquitaine désireuse de développer une filière industrielle dédiée aux drones.
"Jusque-là, l'information nous était donnée par radio par un seul officier embarqué à bord d'un hélicoptère. Il racontait ce qu'il voyait avec ses mots", explique Jean-Pierre Lespiaucq. "Aujourd'hui, le drone permet d'avoir une information partagée avec les collègues pour une meilleure prise de décision".
Grâce aux vues verticales fournies par le drone qui traverse sans encombres la fumée, les pompiers parviennent à une connaissance exacte du front du feu, facteur crucial pour engager les moyens de lutte contre l'incendie. Ils bénéficient également d'une cartographie évolutive, leur permettant de renforcer au mieux leur dispositif.
Autre avantage, un coût assez modique - 15.000 à 20.000 euros pour l'aéronef à quoi s'ajoute le système de traitement de l'information, selon le concepteur - comparativement à la mobilisation d'un hélicoptère et d'un pilote. Seuls bémols: une autonomie réduite à 15 minutes et une stabilité fragilisée lorsque le vent souffle à plus de 70 km/h.
Avec le drone, les pompiers des Landes n'en sont pas à leur coup d'essai. La mort d'un des leurs en 2004, frappé par la foudre sur sa tour de guet, les avait poussés à se moderniser : depuis 2007, une cinquantaine de caméras traquent le moindre panache de fumée suspect.
Ces innovations font des émules: des unités du Lot-et-Garonne et de Charente-maritime se dotent à leur tour de caméras de surveillance, tandis que des pompiers hollandais et anglais sont venus dans les Landes s'informer sur le dispositif. Les sapeurs-pompiers de Paris réfléchissent, eux, à l'utilisation des drones dans la lutte contre les incendies en zone urbaine.
Le commandant Lespiaucq réfléchit déjà à d'autres utilisations du drone par les pompiers: le survol de zones inondées, la recherche de personnes grâce à la détection à infrarouge, ou encore, le repérage de pollution moyennant des capteurs chimiques.
Par Jordane BERTRAND